Le contrat de travail à la journée ! Voilà ce que l'encore scop Courrier picard propose à ses salariés. Ou plus précisément aux nouveaux esclaves que sont ces journalistes photographes qu'on appelle un jour, qu'on rejette le lendemain et qu'on rappelle plus tard quand le besoin s'en fait sentir.
C'est ce que pratique un service dit "des ressources humaines" dans une entreprise qui, depuis 2001, s'assoit allègrement sur les vertus sociales du mouvement coopératif.
Il ne fait, en effet, pas bon être photographe au CP. Ils n'étaient que quatre, ils doivent désormais fonctionner à trois. Ce qui avec les repos hebdomadaires et les congés donne à peine un reporter photo présent par jour.
Comme cet effectif pléthorique laisse des vides dans le tableau de service, la direction a eu l'idée du contrat à la journée. "Coco, tu bosses le 3, le 17, le 18, les 21-22 et peut-être le 30. T'es content, six jours dans le mois. Pas mal !"
Pas du tout choquées par ces méthodes, les ressources "humaines" vont plus loin. Le photographe recruté un mois a peu de chances de revenir le mois suivant. Non pas qu'il a démérité, mais plus on précarise le salarié, plus on est un grand DRH. C'est ainsi qu'on a vu déjà deux remplaçants défiler depuis septembre.
Plus fort encore : la direction a jeté comme une vieille chaussette un photographe pigiste qui, depuis plus de 20 ans, collaborait fidèlement et régulièrement au journal. Elle ne veut plus le voir. Pourquoi ? La raison doit être si inavouable qu'elle refuse de s'en expliquer.
La CFDT dénonce ces pratiques d'un autre âge, indignes d'une scop et introduites depuis que des cadres incompétents en matière de presse ont été recrutés. A ces cadres, la CFDT rappelle qu'un statut spécifique à notre métier existe : celui de pigiste.
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