Les nostalgiques du plomb se sentent revivre. Depuis le début du mois, la rédaction en chef a remis au goût du jour un de ces petits pavés que l'on gardait bien au chaud au bout du marbre pour compléter une page au moment du bouclage : le bouche-trou.
Il avait disparu au CP à la fin du XXe siècle avec l'arrivée du système Hermes. Devenu obsolète, tout le monde l'avait oublié. Tout le monde, non ! Les roseaux pensants qui dirigent cette rédaction l'ont ressuscité. C'est tellement pratique ce petit machin quand on a des pages creuses. Ainsi il ne sera pas dit qu'au XXIe siècle, on aura laissé périr un élément essentiel du patrimoine typographique.
Avec l'été, le CP va encore plus loin. Le bouche-trou, c'est bien mais la page bouche-trou, c'est encore mieux. Le lecteur a ainsi le plaisir de payer au minimum 0,95 euros un journal de 40 pages avec jusqu'à 3 pages pudiquement appelées "autopromotion". Cette qualité rédactionnelle est la conséquence d'une décision des "gentils ch'tis".
Le 20 septembre 2010, le journal ne sera plus imprimé à Amiens mais à Lille. Pour s'adapter aux exigences nordistes, il faut absolument sortir des journaux avec une pagination multiple de huit (40, 48, 56 pages, etc). D'où en cette période de vaches maigres (que la double édition de l'Oise ne fait qu'accentuer), la difficulté à atteindre l'objectif et le recours programmé par la hiérarchie des pages bouche-trou. L'essentiel est que le cochon de payant s'y retrouve et continue à cracher au bassinet. Ce qui ne semble pas être le cas.
L'informatique tique
D'ailleurs, "laVoixdesonmaître" n'est pas parti en vacances l'esprit tranquille. Il est, paraît-il, inquiet de la situation du journal. Il n'a pourtant aucune raison de s'en faire puisque les "gentils ch'tis" qui dirigent tout, maîtrisent le planning et le tiroir-caisse. Ne lui offrent-ils pas un adjoint dès le 1er septembre pour le décharger de tous ses tracas ?
Il est vrai qu'avec sa cheftaine du personnel, il a plutôt mal géré le PMS notamment au service informatique. Trois des six informaticiens devaient être remerciés. Seulement, "laVoixdesonmaître" et son excellente DRH n'ont jamais voulu donner les noms des trois bannis. Résultat : les six ont envoyé leur démission pour le 30 septembre 2010. Le 1er octobre, les locaux devaient être vides.
Mais gouverner, c'est prévoir. "laVoixdesonmaître" a contraint deux d'entre eux à faire du rab quelques mois, le temps de pourvoir un service réduit à néant du jour au lendemain.
Le néant, les "bloggeurs en boucle" (dixit "albertlondres") de la CFDT le rejoignent quelques semaines, le temps de prendre un peu de vacances. Ne pleurez pas, on reviendra en septembre. Pendant notre absence, les coups bas ne vont pas manquer (on a déjà eu en main quelques nouveaux contrats de travail pas piqués des hannetons).
Août a toujours été le mois préféré de la direction pour cela.
Le premier été sous l'ère des "gentils ch'tis" ne peut pas déroger à la règle.
lundi 9 août 2010
vendredi 6 août 2010
Garde à vous !
Depuis le 1er août 2010, la société de gardiennage imposée par les "gentils ch'tis" (la précédente a été virée comme bon nombre de sous-traitants fidèles au journal depuis des années) exige que ses salariés portent l'uniforme.
Depuis le 1er août 2010, l'accueil au CP, rue de la République, a des allures de caserne.
Du temps béni de la Scop, une tentative de ce genre avait rapidement avorté face au tollé soulevé dans l'entreprise. Mais les biloutes n'ont pas ce genre de pudeur. Ils sont venus pour remettre de l'ordre, caramba !
Et ils dévoilent à travers cette mesure, leur vrai visage.
Mettre des uniformes dans un journal issu de la Résistance (le chef biloute n'a pas manqué de nous rappeler cette valeur ce jour funeste de décembre 2009 où il a pris le pouvoir), symbole de la démocratie et de la liberté d'expression, est pour le moins une provocation. D'ordinaire, l'armée n'envahit les rues qu'après un coup d'Etat.
Il faut que tous les salariés soient aux couleurs "ch'tis". Couleurs lilloises ou couleurs lensoises ? Le "Sang et or" est peut-être un peu brutal à cause du "sang". Celui des sacrifiés de la Scop (les 30 qui vont pointer à Pôle emploi fin septembre) est encore frais.
Mais surtout, il faut revoir le règlement intérieur. Rectifier en premier lieu la bourde de la cheftaine du personnel qui nous a laissé en scop, l'étourdie. Ensuite exiger le garde à vous et le petit doigt sur la couture du pantalon quand on croise un "gentil ch'ti" dans un couloir ou l'un de ses représentants amiénois.
Bien entendu, tout le contenu du journal doit passer par la censure. Des hommes sûrs doivent être mis en place pour veiller à ce que les derniers "sociétaires" (en d'autres temps on aurait dit "résistants") restent muselés.
Ne pas oublier non plus de changer la référence à l'article 11 de la déclaration des Droits de l'homme et du Citoyen qui figure dans l'ours. Elle ferait mauvais genre au-dessus du nom du nouvel actionnaire.
Et maintenant, rompez !
Vous pouvez fumer... Ah non, ça aussi c'est interdit !
Depuis le 1er août 2010, l'accueil au CP, rue de la République, a des allures de caserne.
Du temps béni de la Scop, une tentative de ce genre avait rapidement avorté face au tollé soulevé dans l'entreprise. Mais les biloutes n'ont pas ce genre de pudeur. Ils sont venus pour remettre de l'ordre, caramba !
Et ils dévoilent à travers cette mesure, leur vrai visage.
Mettre des uniformes dans un journal issu de la Résistance (le chef biloute n'a pas manqué de nous rappeler cette valeur ce jour funeste de décembre 2009 où il a pris le pouvoir), symbole de la démocratie et de la liberté d'expression, est pour le moins une provocation. D'ordinaire, l'armée n'envahit les rues qu'après un coup d'Etat.
Peut mieux faire
Les "gentils ch"tis" ne doivent pas s'arrêter en si bon chemin. Il faut généraliser l'uniforme à tout le personnel. Demander à "laVoixdesonmaître" et "albertlondres" de montrer l'exemple avec costume à épaulettes où s'affichent leurs beaux galons. Sans oublier le casque assorti.Il faut que tous les salariés soient aux couleurs "ch'tis". Couleurs lilloises ou couleurs lensoises ? Le "Sang et or" est peut-être un peu brutal à cause du "sang". Celui des sacrifiés de la Scop (les 30 qui vont pointer à Pôle emploi fin septembre) est encore frais.
Mais surtout, il faut revoir le règlement intérieur. Rectifier en premier lieu la bourde de la cheftaine du personnel qui nous a laissé en scop, l'étourdie. Ensuite exiger le garde à vous et le petit doigt sur la couture du pantalon quand on croise un "gentil ch'ti" dans un couloir ou l'un de ses représentants amiénois.
Bien entendu, tout le contenu du journal doit passer par la censure. Des hommes sûrs doivent être mis en place pour veiller à ce que les derniers "sociétaires" (en d'autres temps on aurait dit "résistants") restent muselés.
Ne pas oublier non plus de changer la référence à l'article 11 de la déclaration des Droits de l'homme et du Citoyen qui figure dans l'ours. Elle ferait mauvais genre au-dessus du nom du nouvel actionnaire.
Et maintenant, rompez !
Vous pouvez fumer... Ah non, ça aussi c'est interdit !
mardi 3 août 2010
L'armée mexicaine
"Je ne fais rien mais, ça me prend tout mon temps", avait l'habitude de dire Georges-Louis Collet, rédacteur en chef historique du CP, qui ne manquait ni d'humour, ni de références culturelles, quand on lui demandait en quoi consistait sa fonction.
Son successeur des années 2000 a repris le slogan à son compte mais au premier degré, l'humour en moins. Pour mener à bien une mission grassement rémunérée (indice 447 de la grille parisienne au lieu de 333, soit 1 793 euros en plus), il a besoin d'être entouré. Les fameux cinq doigts de la main (avec lui dans le rôle du majeur) dont il nous avait vanté, à l'occasion, la cohésion, l'unité et la solidarité. Une véritable petite armée toute dévouée à son grand chef.
L'arrivée des "gentis ch'tis" devait changer ce bel ordonnancement. Le secrétaire général de la rédaction n'allait pas être remplacé. Les chefs d'édition Somme et Oise seraient supprimés. Des promesses d'arracheurs de dents !
"laVoixdesonmaître", après avoir fait appel à une consultante de presse pour confectionner un nouvel organigramme, n'a rien changé sur le fond. L'armée mexicaine en sort même renforcée.
Exit le secrétaire général de la rédaction mais apparition d'un "rédacteur en chef délégué". Une subtilité qui évite de parler de "rédacteur en chef adjoint" et permet de le payer à l'indice 270 de la PQR (au lieu de 250). A 250, il aurait touché moins qu'un de ses adjoints.
Ce poste de numéro 2 de la rédaction échoit à un ancien de Nord Eclair. Une connaissance des "gentils ch'tis" qui ont pu apprécier tout son talent entre 1995 et 2001. Un fana d'"ortografe" qui ne laisse passer aucune faute. Il le dit dans son blog modestement intitulé "La passion des médias" - http://davidguevart.wordpress.com/ - mais aussi dans une vidéo qui circule sur la toile - http://www.dailymotion.com/video/xdgkwl_david-guevart_news.
A Nord Eclair, ceux qui ont connu ce fruit de la passion (des médias, bien entendu) ont - paraît-il - accueilli la nouvelle d'un grand éclat de rire. Des jaloux sans aucun doute !
Exit les responsables départementaux Somme et Oise ! Apparition de deux "adjoints au rédacteur en chef". Depuis le départ de JFM, le poste de rédacteur en chef adjoint n'avait été occupé que de façon éphémère. Pourvu que notre retraité des Charentes ne nous fasse pas un malaise quand il apprendra qu'ils sont deux à le remplacer !
Rassurons-le toute de suite : si "albertlondres" a doublé le poste, c'est tout bêtement parce qu'il ne savait pas où caser ses deux fidèles serviteurs.
Création d'un poste de "chef de desk" nouvelle formule ! Là aussi, ce n'est pas le talent qui est récompensé mais la fidélité au chef.
Cette talentueuse équipe qui a montré tout son savoir faire avec des ititiatives telles que les pages "bébés", "mariages", la double édition dans l'Oise et... la chute des ventes va présider à la destinée du journal de demain. Demain étant le 1er septembre 2010.
La rédaction n'est pas seule à bénéficier d'un nouvel organigramme. La direction s'en confectionne un aussi à sa mesure. "laVoixdesonmaître", dont le salaire ferait rougir un patron du CAC 40, a besoin d'un adjoint chargé plus spécialement des "dossiers de développement du journal".
Les biloutes lui ont casé un des leurs. Le directeur des ventes de la VdN vient s'installer rue de la République, le 1er septembre. Cet ancien étudiant à Assas, âgé de 43 ans, va occuper un poste créé de toutes pièces. Espérons qu'il ne grèvera pas trop la masse salariale d'une entreprise qui a du mal à bien payer ses journalistes.
Il est en tout cas trop tôt pour dire si le but de cette nomination est de préparer la succession de "laVoixdesonmaître", 57 ans cette année.
Une qui risque de ne pas finir l'année au CP, c'est la DRH. Son PDG, qu'elle devait mettre au pas à son arrivée dans l'ex-Scop, lui aurait signifié son départ avant le 31 décembre. Depuis son retour en novembre 2008, "laVoixdesonmaître" continue à faire le ménage. Tous les cadres recrutés par "marcdallégeance" auront été écartés en deux ans. Sauf un : "albertlondres" !
Avec un nom pareil, il ne risque pas grand chose.
Son successeur des années 2000 a repris le slogan à son compte mais au premier degré, l'humour en moins. Pour mener à bien une mission grassement rémunérée (indice 447 de la grille parisienne au lieu de 333, soit 1 793 euros en plus), il a besoin d'être entouré. Les fameux cinq doigts de la main (avec lui dans le rôle du majeur) dont il nous avait vanté, à l'occasion, la cohésion, l'unité et la solidarité. Une véritable petite armée toute dévouée à son grand chef.
L'arrivée des "gentis ch'tis" devait changer ce bel ordonnancement. Le secrétaire général de la rédaction n'allait pas être remplacé. Les chefs d'édition Somme et Oise seraient supprimés. Des promesses d'arracheurs de dents !
"laVoixdesonmaître", après avoir fait appel à une consultante de presse pour confectionner un nouvel organigramme, n'a rien changé sur le fond. L'armée mexicaine en sort même renforcée.
Exit le secrétaire général de la rédaction mais apparition d'un "rédacteur en chef délégué". Une subtilité qui évite de parler de "rédacteur en chef adjoint" et permet de le payer à l'indice 270 de la PQR (au lieu de 250). A 250, il aurait touché moins qu'un de ses adjoints.
Ce poste de numéro 2 de la rédaction échoit à un ancien de Nord Eclair. Une connaissance des "gentils ch'tis" qui ont pu apprécier tout son talent entre 1995 et 2001. Un fana d'"ortografe" qui ne laisse passer aucune faute. Il le dit dans son blog modestement intitulé "La passion des médias" - http://davidguevart.wordpress.com/ - mais aussi dans une vidéo qui circule sur la toile - http://www.dailymotion.com/video/xdgkwl_david-guevart_news.
A Nord Eclair, ceux qui ont connu ce fruit de la passion (des médias, bien entendu) ont - paraît-il - accueilli la nouvelle d'un grand éclat de rire. Des jaloux sans aucun doute !
Exit les responsables départementaux Somme et Oise ! Apparition de deux "adjoints au rédacteur en chef". Depuis le départ de JFM, le poste de rédacteur en chef adjoint n'avait été occupé que de façon éphémère. Pourvu que notre retraité des Charentes ne nous fasse pas un malaise quand il apprendra qu'ils sont deux à le remplacer !
Rassurons-le toute de suite : si "albertlondres" a doublé le poste, c'est tout bêtement parce qu'il ne savait pas où caser ses deux fidèles serviteurs.
Création d'un poste de "chef de desk" nouvelle formule ! Là aussi, ce n'est pas le talent qui est récompensé mais la fidélité au chef.
Cette talentueuse équipe qui a montré tout son savoir faire avec des ititiatives telles que les pages "bébés", "mariages", la double édition dans l'Oise et... la chute des ventes va présider à la destinée du journal de demain. Demain étant le 1er septembre 2010.
La rédaction n'est pas seule à bénéficier d'un nouvel organigramme. La direction s'en confectionne un aussi à sa mesure. "laVoixdesonmaître", dont le salaire ferait rougir un patron du CAC 40, a besoin d'un adjoint chargé plus spécialement des "dossiers de développement du journal".
Les biloutes lui ont casé un des leurs. Le directeur des ventes de la VdN vient s'installer rue de la République, le 1er septembre. Cet ancien étudiant à Assas, âgé de 43 ans, va occuper un poste créé de toutes pièces. Espérons qu'il ne grèvera pas trop la masse salariale d'une entreprise qui a du mal à bien payer ses journalistes.
Il est en tout cas trop tôt pour dire si le but de cette nomination est de préparer la succession de "laVoixdesonmaître", 57 ans cette année.
Une qui risque de ne pas finir l'année au CP, c'est la DRH. Son PDG, qu'elle devait mettre au pas à son arrivée dans l'ex-Scop, lui aurait signifié son départ avant le 31 décembre. Depuis son retour en novembre 2008, "laVoixdesonmaître" continue à faire le ménage. Tous les cadres recrutés par "marcdallégeance" auront été écartés en deux ans. Sauf un : "albertlondres" !
Avec un nom pareil, il ne risque pas grand chose.
vendredi 30 juillet 2010
Paupérisation, précarité et flexibilité
"La générosité de la Scop va continuer d'exister même si le statut n'existe pas. " De qui cette jolie sentence ? De "laVoixdesonmaître" lui même ! Il l'a prononcée en comité d'entreprise le 21 mai 2010 (le compte-rendu officiel en fait foi).
A l'image des "gentils ch'tis" - qui le rémunèrent grassement pour cela-, il pratique la politique de façade.
Le texte de l'accord sur la grille de classifications des journalistes confirme le décalage entre le discours et les actes. Il suffit de le lire pour comprendre pourquoi la CFDT ne l'a pas signé.
Fidèle à la ligne de conduite adoptée dès les premières réunions de négociations par tous les syndicats de journalistes du journal, la CFDT exigeait d'entrée une grille de salaires identiques à celle de nos confrères lillois. Pour reprendre une expression de "laVoixdesonmaître" : ce n'était pas négociable.
La CFDT a fait la démonstration (lire "Une mesquinerie à 6 000 euros") qu'une grille qui démarrait à l'indice 140 de la PQR n'avait guère d'incidence sur la masse salariale à condition, entre autres, d'encadrer les hauts salaires. Sur cette base, la CFDT était prête à des concessions sur les autres dispositions de la grille. Encore eut-il fallu que nous en discutions. Mais visiblement la direction nous avait écarté du dialogue.
Dans le contexte économique actuel, la CFDT n'accepte pas une paupérisation de la rédaction. Si on écoute le chant des sirènes, on peut s'estimer heureux d'avoir obtenu beaucoup plus que ce qui nous était proposé au départ. C'est une vieille technique de négociation qu'affectionne "laVoixdesonmaître" : il vous fait des propositions ridiculement basses qu'il amende à chaque nouvelle rencontre. Au final, ce faux généreux reste en-dessous du minimum acceptable.
Les journalistes du CP ne travaillent pas moins que ceux de la VdN. D'ailleurs pour augmenter notre temps de travail, "laVoixdesonmaître" nous a aligné sur celui de nos confrères lillois. Cela ne lui a posé aucun problème. Nous étions même dans une logique de groupe. Une logique qui a disparu dès qu'il s'est agi de parler rémunérations.
L'accord ayant été signé par deux syndicats, il va s'appliquer à compter du 1er août 2010. La CFDT va désormais se battre pour que le travail pour le journal du 7e jour soit payé double.
Cet accord est mauvais parce qu'il ne fixe pas un effectif minimum de la rédaction. Dans le contexte Scop, nous étions 92. Combien serons-nous demain ?
Impossible de répondre. L'effectif évoluera selon le bon vouloir de la direction qui maintiendra un volant de CDD corvéables à merci. En plus de la paupérisation, l'accord introduit la précarité et la flexibilité. La promesse de 87 journalistes ne signifie en rien 87 CDI.
L'accord définit une organisation de la rédaction basée sur des intérêts particuliers et non sur une ambition collective. La CFDT a fait des propositions afin de rectifier le tir. Elles ont, bien entendu, été rejetées.
Le contenu du journal importe peu à "laVoixdesonmaître". Il constate chaque jour une érosion des ventes mais encourage le moins disant rédactionnel. Une dégradation qui va s'accentuer avec la suppression des secrétaires de rédaction. Les futurs "pilotes" (encore un truc qui nous vient des Ch'tis) n'auront pas tous l'expérience et la compétence pour accomplir les tâches de mise en page.
Les dégâts ne tarderont pas à se faire sentir.
Pour la CFDT, la relance des ventes ne passe pas uniquement par une nouvelle formule (qui entre parenthèses s'accompagnera début 2011 d'une augmentation de prix), mais par un journal plus ambitieux au plan rédactionnel. Et ce n'est pas avec des salaires au ras des pâquerettes qu'on motivera les nouveaux confrères.
Si cet accord maintient un certain nombre d'acquis pour les journalistes recrutés du temps béni de la Scop, il est par contre très inquiétant pour les 25 journalistes qui devraient renforcer une rédaction exsangue après 32 départs en clause de cession.
A l'image des "gentils ch'tis" - qui le rémunèrent grassement pour cela-, il pratique la politique de façade.
Le texte de l'accord sur la grille de classifications des journalistes confirme le décalage entre le discours et les actes. Il suffit de le lire pour comprendre pourquoi la CFDT ne l'a pas signé.
Fidèle à la ligne de conduite adoptée dès les premières réunions de négociations par tous les syndicats de journalistes du journal, la CFDT exigeait d'entrée une grille de salaires identiques à celle de nos confrères lillois. Pour reprendre une expression de "laVoixdesonmaître" : ce n'était pas négociable.
La CFDT a fait la démonstration (lire "Une mesquinerie à 6 000 euros") qu'une grille qui démarrait à l'indice 140 de la PQR n'avait guère d'incidence sur la masse salariale à condition, entre autres, d'encadrer les hauts salaires. Sur cette base, la CFDT était prête à des concessions sur les autres dispositions de la grille. Encore eut-il fallu que nous en discutions. Mais visiblement la direction nous avait écarté du dialogue.
Dans le contexte économique actuel, la CFDT n'accepte pas une paupérisation de la rédaction. Si on écoute le chant des sirènes, on peut s'estimer heureux d'avoir obtenu beaucoup plus que ce qui nous était proposé au départ. C'est une vieille technique de négociation qu'affectionne "laVoixdesonmaître" : il vous fait des propositions ridiculement basses qu'il amende à chaque nouvelle rencontre. Au final, ce faux généreux reste en-dessous du minimum acceptable.
Les journalistes du CP ne travaillent pas moins que ceux de la VdN. D'ailleurs pour augmenter notre temps de travail, "laVoixdesonmaître" nous a aligné sur celui de nos confrères lillois. Cela ne lui a posé aucun problème. Nous étions même dans une logique de groupe. Une logique qui a disparu dès qu'il s'est agi de parler rémunérations.
L'accord ayant été signé par deux syndicats, il va s'appliquer à compter du 1er août 2010. La CFDT va désormais se battre pour que le travail pour le journal du 7e jour soit payé double.
Cet accord est mauvais parce qu'il ne fixe pas un effectif minimum de la rédaction. Dans le contexte Scop, nous étions 92. Combien serons-nous demain ?
Impossible de répondre. L'effectif évoluera selon le bon vouloir de la direction qui maintiendra un volant de CDD corvéables à merci. En plus de la paupérisation, l'accord introduit la précarité et la flexibilité. La promesse de 87 journalistes ne signifie en rien 87 CDI.
L'accord définit une organisation de la rédaction basée sur des intérêts particuliers et non sur une ambition collective. La CFDT a fait des propositions afin de rectifier le tir. Elles ont, bien entendu, été rejetées.
Le contenu du journal importe peu à "laVoixdesonmaître". Il constate chaque jour une érosion des ventes mais encourage le moins disant rédactionnel. Une dégradation qui va s'accentuer avec la suppression des secrétaires de rédaction. Les futurs "pilotes" (encore un truc qui nous vient des Ch'tis) n'auront pas tous l'expérience et la compétence pour accomplir les tâches de mise en page.
Les dégâts ne tarderont pas à se faire sentir.
Pour la CFDT, la relance des ventes ne passe pas uniquement par une nouvelle formule (qui entre parenthèses s'accompagnera début 2011 d'une augmentation de prix), mais par un journal plus ambitieux au plan rédactionnel. Et ce n'est pas avec des salaires au ras des pâquerettes qu'on motivera les nouveaux confrères.
Si cet accord maintient un certain nombre d'acquis pour les journalistes recrutés du temps béni de la Scop, il est par contre très inquiétant pour les 25 journalistes qui devraient renforcer une rédaction exsangue après 32 départs en clause de cession.
mercredi 28 juillet 2010
L'accord sur la grille de classifications
Deux syndicats de journalistes ont signé à ce jour l'accord sur la grille de classifications des journalistes du CP : la CGT (qui en a finalement informé la rédaction le jour même où nous nous étonnions de son silence) et FO.
Avant d'entamer la lecture du polar de l'été sur la plage, la CFDT vous propose de vous plonger dans les six pages qui vont conditionner votre avenir au journal.
A l'inverse du polar, il n'y a pas de suspense et les coupables sont connus dès les premières lignes.
https://docs.google.com/fileview?id=0B0lyteEeduQjZjRjMTc0YmQtZGNkZi00NzIyLThmN2EtYzJkZWFmODhjNDdl&hl=fr&authkey=CL3Uk44B
Avant d'entamer la lecture du polar de l'été sur la plage, la CFDT vous propose de vous plonger dans les six pages qui vont conditionner votre avenir au journal.
A l'inverse du polar, il n'y a pas de suspense et les coupables sont connus dès les premières lignes.
https://docs.google.com/fileview?id=0B0lyteEeduQjZjRjMTc0YmQtZGNkZi00NzIyLThmN2EtYzJkZWFmODhjNDdl&hl=fr&authkey=CL3Uk44B
Une mesquinerie de 6 000 euros
L'accord sur "la grille de classifications des journalistes" du CP a été signé le jeudi 22 juillet 2010 par la CGT qui, faute de temps sans doute, n'en a pas encore avisé la rédaction.
Cette signature vient briser une unité syndicale jusqu'alors soudée autour d'une revendication commune : nul journaliste ne peut être embauché en deçà de l'indice 140 (grille PQR), soit 2 313 euros.
Cette revendication n'a rien de scandaleux dans la mesure où il s'agit d'appliquer la même grille de salaires au CP qu'à la VdN. Après tout, n'appartenons-nous pas tous à cette même grande maison ch'ti ? D'autant que notre demande restait raisonnable.
Compte-tenu des 32 départs en clause de cession et des 25 embauches minimum - nécessaires en contrepartie -, l'application d'une grille salariale débutant à l'indice 140 ne représente que 360 points d'indice supplémentaires, soit moins de 6 000 euros par mois en masse salariale.
Une misère pour une direction qui rémunère un rédacteur en chef à l'indice 447 de la presse parisienne (au lieu de 333 sur la grille), soit 1 793 euros de plus, et qui, dans l'accord qu'elle a rédigé, n'a guère de scrupule à placer à l'indice 270 PQR (4 460 euros) son "rédacteur en chef délégué". Non seulement ce titre n'existe pas mais le poste officiel de "rédacteur en chef adjoint" cumule à l'indice 250 (4 131 euros).
Pourquoi ce cadeau ? Tout simplement parce que le RECD (désolé pour ce sigle sorti de l'imagination des "gentils ch'tis) ne pouvait pas émarger à un indice inférieur à celui d'au moins un des 2 "adjoints au rédacteur en chef".
Afin de satisfaire cette belle hiérarchie, les rédacteurs de base sont priés de se serrer la ceinture. Travaillez plus (moins de RTT, des dimanches payés comme des lundis), gagnez beaucoup moins et silence dans les rangs !
En mars 2010, sur la base de 93 journalistes, le coût de la rédaction était de 16 728 points d'indice Presse parisienne (15,73 euros le point). Soit 263 131 euros.
Les 32 départs enregistrés à ce jour représentent 5 894 points d'indice, soit 92 715,62 euros.
Au 1er août 2010, ceux qui sont restés, et qui seront toujours payés au tarif parisien, représenteront 10 834 points (soit 170 418 euros).
Les recrutements, eux, vont se faire sur la base de la PQR. Nous les estimons à hauteur de 3 060 points (soit 50 551 euros).
Un calcul rapide permet de constater que la rédaction "ch'ti" coûtera 42 161 euros de moins que la rédaction scop. Une estimation basse ! Elle ne tient pas compte de l'ancienneté des partants et de différents autres critères qu'une direction se garde bien de communiquer aux représentants syndicaux.
Cette signature vient briser une unité syndicale jusqu'alors soudée autour d'une revendication commune : nul journaliste ne peut être embauché en deçà de l'indice 140 (grille PQR), soit 2 313 euros.
Cette revendication n'a rien de scandaleux dans la mesure où il s'agit d'appliquer la même grille de salaires au CP qu'à la VdN. Après tout, n'appartenons-nous pas tous à cette même grande maison ch'ti ? D'autant que notre demande restait raisonnable.
Additions et... soustractions
La CFDT a sorti sa calculette et fait les additions. A leur lecture, on comprend pourquoi la direction a refusé d'entrer dans les détails lors des négociations et pourquoi elle était pressée d'en finir avant le 1er août 2010.Compte-tenu des 32 départs en clause de cession et des 25 embauches minimum - nécessaires en contrepartie -, l'application d'une grille salariale débutant à l'indice 140 ne représente que 360 points d'indice supplémentaires, soit moins de 6 000 euros par mois en masse salariale.
Une misère pour une direction qui rémunère un rédacteur en chef à l'indice 447 de la presse parisienne (au lieu de 333 sur la grille), soit 1 793 euros de plus, et qui, dans l'accord qu'elle a rédigé, n'a guère de scrupule à placer à l'indice 270 PQR (4 460 euros) son "rédacteur en chef délégué". Non seulement ce titre n'existe pas mais le poste officiel de "rédacteur en chef adjoint" cumule à l'indice 250 (4 131 euros).
Pourquoi ce cadeau ? Tout simplement parce que le RECD (désolé pour ce sigle sorti de l'imagination des "gentils ch'tis) ne pouvait pas émarger à un indice inférieur à celui d'au moins un des 2 "adjoints au rédacteur en chef".
Afin de satisfaire cette belle hiérarchie, les rédacteurs de base sont priés de se serrer la ceinture. Travaillez plus (moins de RTT, des dimanches payés comme des lundis), gagnez beaucoup moins et silence dans les rangs !
Leçon de calcul
Afin de bien mesurer la réalité de la masse salariale de la rédaction, la CFDT s'est livrée à quelques opérations comptables.En mars 2010, sur la base de 93 journalistes, le coût de la rédaction était de 16 728 points d'indice Presse parisienne (15,73 euros le point). Soit 263 131 euros.
Les 32 départs enregistrés à ce jour représentent 5 894 points d'indice, soit 92 715,62 euros.
Au 1er août 2010, ceux qui sont restés, et qui seront toujours payés au tarif parisien, représenteront 10 834 points (soit 170 418 euros).
Les recrutements, eux, vont se faire sur la base de la PQR. Nous les estimons à hauteur de 3 060 points (soit 50 551 euros).
Un calcul rapide permet de constater que la rédaction "ch'ti" coûtera 42 161 euros de moins que la rédaction scop. Une estimation basse ! Elle ne tient pas compte de l'ancienneté des partants et de différents autres critères qu'une direction se garde bien de communiquer aux représentants syndicaux.
lundi 19 juillet 2010
Ultimatum
L'ultimatum est fixé au lundi 26 juillet 2010. Les syndicats de journalistes ont encore une semaine pour signer l'accord sur la grille de classification salariale, présenté par la direction.
Une direction guère inquiète pour l'avenir de son texte puisqu'un syndicat (la CGT) devrait donner son aval.
La CFDT, quant à elle, ne le paraphera pas en l'état actuel.
Deux raisons principales justifient notre position.
1 - En février 2010 quand s'est ouverte la première réunion de négociation, tous les syndicats de journalistes revendiquaient l'instauration d'une grille de salaire identique à celle de nos confrères de la VdN. A savoir pas de rémunération inférieure à l'indice 140 (2 329 euros). Nous n'avons pas changé d'avis.
La CFDT est ouverte à toute discussion sur l'évolution de la grille à condition qu'elle démarre sur un indice décent et non à l'indice 120 (1996 euros) comme l'exigent les "gentils ch'tis".
Les dernières réunions de négociation début juillet n'ont pas permis d'avancer sur le fond. "laVoixdesonmaître" n'a accepté que quelques petites évolutions.
2 - La CFDT conteste la dénonciation par la direction de la grille de salaires en vigueur du temps béni de la scop (grille parisienne) parmi les usages. Pour nous, il est évident que la grille de salaires de la presse parisienne figure bien parmi les accords dénoncés (et non les usages).
"laVoixdesonmaître" a subtilement mélangé "accords" et "usages" dans sa lettre recommandée du 21 janvier 2010 adressée à chaque salarié. La manoeuvre lui permet d'embrouiller tout le monde.
La CFDT a saisi l'inspection du Travail, fin juin. Mais en cette période estivale, les salariés de la Direction départementale du Travail ont aussi droit à des vacances.
En invoquant les "usages", les "gentils ch'tis" entendent mettre en place une nouvelle grille salariale le 1er août 2010 (six mois après la dénonciation). L'été est toujours propice aux coups fourrés.
Par contre, les accords dénoncés le 1er février 2010 restent en vigueur 15 mois soit jusqu'au 30 avril 2011. Ce qui ne fait pas les affaires de "laVoixdesonmaître". Le succès de la clause de cession (32 départs) l'oblige à recruter. Et il voudrait bien le faire au tarif le plus bas. Celui qu'il a fixé dans son nouvel accord.
La CFDT risque de contrarier ses projets.
Une direction guère inquiète pour l'avenir de son texte puisqu'un syndicat (la CGT) devrait donner son aval.
La CFDT, quant à elle, ne le paraphera pas en l'état actuel.
Deux raisons principales justifient notre position.
1 - En février 2010 quand s'est ouverte la première réunion de négociation, tous les syndicats de journalistes revendiquaient l'instauration d'une grille de salaire identique à celle de nos confrères de la VdN. A savoir pas de rémunération inférieure à l'indice 140 (2 329 euros). Nous n'avons pas changé d'avis.
La CFDT est ouverte à toute discussion sur l'évolution de la grille à condition qu'elle démarre sur un indice décent et non à l'indice 120 (1996 euros) comme l'exigent les "gentils ch'tis".
Les dernières réunions de négociation début juillet n'ont pas permis d'avancer sur le fond. "laVoixdesonmaître" n'a accepté que quelques petites évolutions.
2 - La CFDT conteste la dénonciation par la direction de la grille de salaires en vigueur du temps béni de la scop (grille parisienne) parmi les usages. Pour nous, il est évident que la grille de salaires de la presse parisienne figure bien parmi les accords dénoncés (et non les usages).
"laVoixdesonmaître" a subtilement mélangé "accords" et "usages" dans sa lettre recommandée du 21 janvier 2010 adressée à chaque salarié. La manoeuvre lui permet d'embrouiller tout le monde.
La CFDT a saisi l'inspection du Travail, fin juin. Mais en cette période estivale, les salariés de la Direction départementale du Travail ont aussi droit à des vacances.
En invoquant les "usages", les "gentils ch'tis" entendent mettre en place une nouvelle grille salariale le 1er août 2010 (six mois après la dénonciation). L'été est toujours propice aux coups fourrés.
Par contre, les accords dénoncés le 1er février 2010 restent en vigueur 15 mois soit jusqu'au 30 avril 2011. Ce qui ne fait pas les affaires de "laVoixdesonmaître". Le succès de la clause de cession (32 départs) l'oblige à recruter. Et il voudrait bien le faire au tarif le plus bas. Celui qu'il a fixé dans son nouvel accord.
La CFDT risque de contrarier ses projets.
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