lundi 9 août 2010

Le retour du bouche-trou

Les nostalgiques du plomb se sentent revivre. Depuis le début du mois, la rédaction en chef a remis au goût du jour un de ces petits pavés que l'on gardait bien au chaud au bout du marbre pour compléter une page au moment du bouclage : le bouche-trou.

Il avait disparu au CP à la fin du XXe siècle avec l'arrivée du système Hermes. Devenu obsolète, tout le monde l'avait oublié. Tout le monde, non ! Les roseaux pensants qui dirigent cette rédaction l'ont ressuscité. C'est tellement pratique ce petit machin quand on a des pages creuses. Ainsi il ne sera pas dit qu'au XXIe siècle, on aura laissé périr un élément essentiel du patrimoine typographique.

Avec l'été, le CP va encore plus loin. Le bouche-trou, c'est bien mais la page bouche-trou, c'est encore mieux. Le lecteur a ainsi le plaisir de payer au minimum 0,95 euros un journal de 40 pages avec jusqu'à 3 pages pudiquement appelées "autopromotion". Cette qualité rédactionnelle est la conséquence d'une décision des "gentils ch'tis".

Le 20 septembre 2010, le journal ne sera plus imprimé à Amiens mais à Lille. Pour s'adapter aux exigences nordistes, il faut absolument sortir des journaux avec une pagination multiple de huit (40, 48, 56 pages, etc). D'où en cette période de vaches maigres (que la double édition de l'Oise ne fait qu'accentuer), la difficulté à atteindre l'objectif et le recours programmé par la hiérarchie des pages bouche-trou. L'essentiel est que le cochon de payant s'y retrouve et continue à cracher au bassinet. Ce qui ne semble pas être le cas.
L'informatique tique
D'ailleurs, "laVoixdesonmaître" n'est pas parti en vacances l'esprit tranquille. Il est, paraît-il, inquiet de la situation du journal. Il n'a pourtant aucune raison de s'en faire puisque les "gentils ch'tis" qui dirigent tout, maîtrisent le planning et le tiroir-caisse. Ne lui offrent-ils pas un adjoint dès le 1er septembre pour le décharger de tous ses tracas ?

Il est vrai qu'avec sa cheftaine du personnel, il a plutôt mal géré le PMS notamment au service informatique. Trois des six informaticiens devaient être remerciés. Seulement, "laVoixdesonmaître" et son excellente DRH n'ont jamais voulu donner les noms des trois bannis. Résultat : les six ont envoyé leur démission pour le 30 septembre 2010. Le 1er octobre, les locaux devaient être vides.

Mais gouverner, c'est prévoir. "laVoixdesonmaître" a contraint deux d'entre eux à faire du rab quelques mois, le temps de pourvoir un service réduit à néant du jour au lendemain.

Le néant, les "bloggeurs en boucle" (dixit "albertlondres") de la CFDT le rejoignent quelques semaines, le temps de prendre un peu de vacances. Ne pleurez pas, on reviendra en septembre. Pendant notre absence, les coups bas ne vont pas manquer (on a déjà eu en main quelques nouveaux contrats de travail pas piqués des hannetons).
Août a toujours été le mois préféré de la direction pour cela.
Le premier été sous l'ère des "gentils ch'tis" ne peut pas déroger à la règle.

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