Cette signature vient briser une unité syndicale jusqu'alors soudée autour d'une revendication commune : nul journaliste ne peut être embauché en deçà de l'indice 140 (grille PQR), soit 2 313 euros.
Cette revendication n'a rien de scandaleux dans la mesure où il s'agit d'appliquer la même grille de salaires au CP qu'à la VdN. Après tout, n'appartenons-nous pas tous à cette même grande maison ch'ti ? D'autant que notre demande restait raisonnable.
Additions et... soustractions
La CFDT a sorti sa calculette et fait les additions. A leur lecture, on comprend pourquoi la direction a refusé d'entrer dans les détails lors des négociations et pourquoi elle était pressée d'en finir avant le 1er août 2010.Compte-tenu des 32 départs en clause de cession et des 25 embauches minimum - nécessaires en contrepartie -, l'application d'une grille salariale débutant à l'indice 140 ne représente que 360 points d'indice supplémentaires, soit moins de 6 000 euros par mois en masse salariale.
Une misère pour une direction qui rémunère un rédacteur en chef à l'indice 447 de la presse parisienne (au lieu de 333 sur la grille), soit 1 793 euros de plus, et qui, dans l'accord qu'elle a rédigé, n'a guère de scrupule à placer à l'indice 270 PQR (4 460 euros) son "rédacteur en chef délégué". Non seulement ce titre n'existe pas mais le poste officiel de "rédacteur en chef adjoint" cumule à l'indice 250 (4 131 euros).
Pourquoi ce cadeau ? Tout simplement parce que le RECD (désolé pour ce sigle sorti de l'imagination des "gentils ch'tis) ne pouvait pas émarger à un indice inférieur à celui d'au moins un des 2 "adjoints au rédacteur en chef".
Afin de satisfaire cette belle hiérarchie, les rédacteurs de base sont priés de se serrer la ceinture. Travaillez plus (moins de RTT, des dimanches payés comme des lundis), gagnez beaucoup moins et silence dans les rangs !
Leçon de calcul
Afin de bien mesurer la réalité de la masse salariale de la rédaction, la CFDT s'est livrée à quelques opérations comptables.En mars 2010, sur la base de 93 journalistes, le coût de la rédaction était de 16 728 points d'indice Presse parisienne (15,73 euros le point). Soit 263 131 euros.
Les 32 départs enregistrés à ce jour représentent 5 894 points d'indice, soit 92 715,62 euros.
Au 1er août 2010, ceux qui sont restés, et qui seront toujours payés au tarif parisien, représenteront 10 834 points (soit 170 418 euros).
Les recrutements, eux, vont se faire sur la base de la PQR. Nous les estimons à hauteur de 3 060 points (soit 50 551 euros).
Un calcul rapide permet de constater que la rédaction "ch'ti" coûtera 42 161 euros de moins que la rédaction scop. Une estimation basse ! Elle ne tient pas compte de l'ancienneté des partants et de différents autres critères qu'une direction se garde bien de communiquer aux représentants syndicaux.
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