lundi 29 décembre 2014
Salaires bloqués, mal-être et baisse d'effectifs en 2015
La deuxième réunion NAO a eu lieu le vendredi 19 décembre 2014. Aucune avancée n'a été enregistrée. La direction campe sur ses positions.
Lors de la réunion précédente, elle avait proposé une prime de 200 euros aux salariés gagnant moins de 2 smic. Vingt-trois personnes sont concernées : 1 cadre, 15 employé(e)s et 7 journalistes. Sa mise en place représentera une dépense inférieure à 7 000 euros (dixit la direction).
L'augmentation de l'an dernier (+0,5%) a coûté 37 000 euros sur un an et 24 000 euros d'octobre 2013 à octobre 2014 (où les journalistes n’ont eu que +0,25%).
Argument du directeur général pour nous refuser toute revalorisation salariale : « Les chiffres de novembre et décembre ne sont pas bons. L'effet concours (35 000 euros de chiffre d'affaires) n'est pas suffisant. La pub chute de 10% en décembre. » Ajoutons même qu'elle est bradée : les commerciaux ayant ordre de proposer des rabais de 80% pour faire du chiffre avant le 31 décembre.
Un journal très rentable
Il oublie de préciser que le CP va dégager un excédent brut d'exploitation (qui indique la rentabilité de l'entreprise) d'environ 1,8M d'euros en 2014. Distribuer 40 000 euros au maximum aux salariés n'est rien.
La CFDT demande une revalorisation des salaires de 0,6%, tenant compte de l'inflation mais aussi des charges de travail et qualifications supplémentaires depuis l'arrivée de CCI.
La CFDT demande aussi une renégociation de la grille de salaires de la rédaction, alignée sur celle de la Voix, une prime Journal du 7e jour, la renégociation des effectifs de la rédaction avec un retour à 87 journalistes, la renégociation de l'accord Hommes-Femmes qui expire en juin. Une troisième réunion NAO aura lieu le 21 janvier 2015.
Toujours moins
En fin de réunion, le DG a déclaré : « On n'échappera pas à une baisse des effectifs à la rédaction » Sans en dire plus. Il faut donc se préparer à une année 2015 difficile et à une mobilisation de tous les instants pour tenter de faire obstacle à tous ces projets qui, peu à peu, détruisent le Courrier picard, son image et ses emplois.
Première victime, le directeur de PMP viré avant Noël pour, officiellement, insuffisance de résultats. Rappelons que celui qui le remercie est celui qui est allé le rechercher après qu’il ait été écarté par le précédent DG.
L’Oise en danger
Pendant ce temps, la direction ignore les sacrifices faits dans l’Oise où la réorganisation est mal vécue. Les conditions de travail se dégradent. La nouvelle agence de Compiègne est vétuste.
Le mal-être est perceptible par tous, sauf par la hiérarchie.
Nos élus CHSCT réclament une réunion en urgence. La direction, elle, joue la montre.
mardi 21 octobre 2014
Picardie, Champagne, Ardenne : même contenu !
"Toutes les pages d'informations du journal continueront d'être entièrement réalisées à Amiens par la rédaction du Courrier picard et des différents bureaux."
De qui ces nobles propos ? Du "vertueux pluraliste" (1) grand patron de la Voix du Nord, Jacques Hardoin qui, en 2009, quand il s'agissait de faire main basse sur le journal, nous promettait une vie plus radieuse.
Aujourd'hui, le même via le groupe Rossel renie ses propos et supprime la fabrication à Amiens des pages d'informations générales. A compter du 3 novembre 2014, elles seront réalisées à Reims par les confrères de L'Union.
Terminé le pluralisme ! En Picardie, les lecteurs de la presse quotidienne régionale devront acheter Le Parisien s'ils veulent une information différente. Courrier picard, Union de Reims, Aisne nouvelle vont désormais leur offrir les mêmes contenus, exception faite des pages locales et régionales (pour le moment). Les Sports sont aussi dans le collimateur ; la mutualisation des informations sportives nationales et internationales est à l'étude.
Cette uniformisation s'inscrit dans une politique engagée depuis un bon moment. L'Union et l'Aisne nouvelle (désormais filiale du Courrier picard) ont repris sans vergogne notre maquette. Ces deux journaux publient les mêmes pages hippiques, télévision, éphéméride que nous. L'Union va jusqu'à reprendre chaque matin le dessin d'Alex, l'humoriste "Courrier picard".
Si François Hollande n'est pas parvenu à fusionner politiquement Picardie et Champagne-Ardenne, Rossel est bien parti pour n'offrir à terme, à cette grande région, qu'un quotidien unique.
Rationaliser
Le contenu préoccupe peu ces patrons de presse. Leur seul objectif : dégager un maximum de profit. Pour cela, tous les moyens sont bons. En premier lieu rationaliser les effectifs.Entre 2010 et 2013, le CP est passé de 189 salariés à 143. Et nous allons encore en perdre une petite dizaine en 2014. L'externalisation des pages d'informations générales permet de supprimer deux postes de journalistes. La direction s'est engagée à les redistribuer au sein de la rédaction. L'un a été affecté au web et l'autre devrait aller aux locales. Sauf que personne ne veut retourner en locale. Les IG étaient réalisées par des journalistes d'expérience dont la carrière, au fil des ans, a évolué. La consoeur pressentie subit actuellement de fortes pressions au point de se retrouver en arrêt maladie pendant quinze jours. Voilà qu'après 30 ans de métier, la rédaction en chef lui a fait comprendre qu'elle était... nulle.
Elle paye le résultat d'une gestion du personnel qui ne l'est pas moins. Début septembre, la rédaction en chef a fait venir de Beauvais un jeune confrère, qu'elle a affecté aux Informations générales. Aujourd'hui, elle veut renvoyer à Beauvais la consoeur. Un jeu de chaises musicales incompréhensible sauf à vouloir éliminer les vieux qui, en plus, coûtent cher.
A d'autres quinquagénaires, la rédaction en chef explique, via ses adjoints, qu'ils devraient réfléchir à un départ en retraite anticipée, étudier la loi Fillon, etc. Des pressions à peine voilées pour les pousser vers la sortie.
La CFDT dénonce ces pratiques. Elles prouvent que la direction n'a tiré aucune leçon du conflit de mai. Qu'au contraire, elle est dans un esprit de revanche bien décidée à faire payer à la rédaction, par tous les moyens, sa rébellion.
(1) C'est ainsi qu'il se qualifiait dans une chronique.
vendredi 4 juillet 2014
Censure
Les lecteurs du Courrier picard ne prendront jamais connaissance de la réaction des quatre élus du comité d'entreprise (2 CFDT, 1 SNJ, 1 FO) qui avaient demandé à la direction de publier leur réaction à la suite d'un papier titré "Fin de la grève", paru le 10 mai dernier sous la plume de Gabriel d'Harcourt, directeur général.
Ce dernier avait soumis cette parution à une validation personnelle. Il a considéré que le texte relevait "du tract au ton virulent qui aborde des sujets qui vont au-delà du sujet d'origine" et de surcroît, adressé un mois après les faits, il l'a trouvé "un peu réchauffé pour nos lecteurs qui sont certainement passés à autre chose et ont dû oublier depuis belle lurette le communiqué paru le 10 mai".
Afin de permettre à chacun de juger du bien fondé de sa réaction, voici le texte censuré :
"Dans un article titré « Fin de la grève » (lire le Courrier picard du 10 mai 2014), le directeur général du Courrier picard donnait sa version du conflit qui a secoué notre journal du lundi 5 au vendredi 9 mai à la suite du licenciement pour « faute grave » d’un journaliste, chef d’édition à Beauvais. Cette version a profondément choqué les grévistes ainsi que les élus CFDT, SNJ et FO du comité d’entreprise.
Devions-nous nous attendre à autre chose que ce refus de publication ? Non.
Quel qu'en fut le contenu, il aurait toujours trouvé un argument pour éviter de le publier. D'autant qu'en la circonstance, c'est par mail qu'il a annoncé sa décision sans jamais proposer de revoir la copie, d'en débattre, voire de l'amender.
Quant au texte "réchauffé", il ignore certainement qu'en matière de presse, un droit de réponse, par exemple, peut se faire dans les deux mois.
Reste le "tract au ton virulent". Nous, nous l'avons lu le 10 mai 2014. C'est pour cela que nous avons souhaité y répondre.
Ce dernier avait soumis cette parution à une validation personnelle. Il a considéré que le texte relevait "du tract au ton virulent qui aborde des sujets qui vont au-delà du sujet d'origine" et de surcroît, adressé un mois après les faits, il l'a trouvé "un peu réchauffé pour nos lecteurs qui sont certainement passés à autre chose et ont dû oublier depuis belle lurette le communiqué paru le 10 mai".
Afin de permettre à chacun de juger du bien fondé de sa réaction, voici le texte censuré :
"Dans un article titré « Fin de la grève » (lire le Courrier picard du 10 mai 2014), le directeur général du Courrier picard donnait sa version du conflit qui a secoué notre journal du lundi 5 au vendredi 9 mai à la suite du licenciement pour « faute grave » d’un journaliste, chef d’édition à Beauvais. Cette version a profondément choqué les grévistes ainsi que les élus CFDT, SNJ et FO du comité d’entreprise.
Au lendemain d’un conflit
unique dans l’histoire du quotidien, ils ont jugé ce texte provocateur,
revanchard et susceptible de remettre de l’huile sur le feu.
Trois (CFDT et SNJ) des cinq élus au comité d’entreprise ont voté, le 19 mai 2014, en réunion extraordinaire, une motion de soutien à notre confrère et ont souhaité à travers ce texte répondre à la direction.
Trois (CFDT et SNJ) des cinq élus au comité d’entreprise ont voté, le 19 mai 2014, en réunion extraordinaire, une motion de soutien à notre confrère et ont souhaité à travers ce texte répondre à la direction.
Ainsi, il est faux d’écrire
que « tout le monde a fini par
reconnaître la gravité de la faute ». Les syndicats CFDT, SNJ et FO n’ont jamais nié l’incident
mais ont toujours affirmé que la sanction était démesurée. Si cela méritait un
recadrage, la « faute grave »
ne se justifiait en aucun cas.
C’est bien une majorité du
personnel du Courrier picard qui s’est montrée solidaire du mouvement. Intégrer
parmi les non-grévistes les 25 salariés de PMP,
la filiale publicitaire, parmi
l’effectif du journal permettait de gonfler les chiffres. Par ailleurs, des
non-grévistes, y compris parmi l’encadrement, ont explicitement appelé à la
réintégration de notre collègue.
Ce qui n’était qu’un « coup de gueule » a été monté en épingle par une direction qui a saisi l’occasion pour supprimer un emploi au moment où elle préparait un plan de restructuration dans l’Oise qui va se traduire par la suppression de six postes de journalistes (sur 16).
Ce qui n’était qu’un « coup de gueule » a été monté en épingle par une direction qui a saisi l’occasion pour supprimer un emploi au moment où elle préparait un plan de restructuration dans l’Oise qui va se traduire par la suppression de six postes de journalistes (sur 16).
Si, comme l’affirme la
direction, le conflit en s’éternisant faisait peser des risques sur l’emploi et
l’avenir de l’entreprise, c’est bien parce que cette même direction est restée
sourde aux appels des élus. Dès le samedi 3 mai 2014, jour où notre confrère
recevait sa lettre recommandée, plusieurs d’entre eux attiraient son attention
sur les conséquences de la mesure.
Ce conflit a mis au jour un
malaise qui, ces dernières années, n’a fait que s’amplifier, résultat d’une
absence d’écoute. En acceptant de mettre en place, à la demande de la CFDT, du
SNJ et de FO, un groupe de travail chargé de se pencher sur ces questions de
gouvernance, la direction semble montrer qu’elle a, cette fois-ci, entendu le
message.
Joël CYPRIEN (CFDT), Gaël
RIVALLAIN (SNJ), Sylviane PRUVOST (CFDT), David VANDEVOORDE (FO), élus du
comité d’entreprise."
Devions-nous nous attendre à autre chose que ce refus de publication ? Non.
Quel qu'en fut le contenu, il aurait toujours trouvé un argument pour éviter de le publier. D'autant qu'en la circonstance, c'est par mail qu'il a annoncé sa décision sans jamais proposer de revoir la copie, d'en débattre, voire de l'amender.
Quant au texte "réchauffé", il ignore certainement qu'en matière de presse, un droit de réponse, par exemple, peut se faire dans les deux mois.
Reste le "tract au ton virulent". Nous, nous l'avons lu le 10 mai 2014. C'est pour cela que nous avons souhaité y répondre.
mercredi 28 mai 2014
L'Oise en péril et plan social déguisé
Le Courrier picard dans l'Oise risque, à très court terme, de n'être plus qu'un souvenir. La direction du journal a annoncé ce lundi 26 mai 2014 en comité d'entreprise un plan de restructuration qui, selon la CFDT, va le conduire à la mort.
En 2009, les derniers dirigeants de la scop dans leur politique de fuite en avant décidaient de supprimer l'édition unique (qui en son temps avait relancé les ventes) pour créer deux éditions : une sur Beauvais, l'autre sur Compiègne. Une initiative combattue par l'ensemble de la rédaction, du rédacteur en chef (qui sous la pression hiérarchique changera d'avis) aux syndicats, CFDT en tête. Non seulement cette double édition, encouragée par l'actionnaire minoritaire de l'époque (la Voix du Nord), était une erreur éditioriale mais elle plombait un peu plus les comptes d'une entreprise déjà mal en point.
Prenant le pouvoir fin 2009, la Voix du Nord ne changeait rien. Cinq ans après, les mêmes font volte face et décident de revenir à l'édition unique. Ce dont nous devrions légitiment nous réjouir.
Sauf que...
L'édition unique que Rossel-Voix du Nord entendent nous imposer à la rentrée de septembre n'a rien à voir avec celle que nous avons connue avant 2009.
Si les lecteurs continuent à nous acheter avec une si maigre pitance, il faudra leur décerner des lauriers.
Comme les deux éditions de l'Oise sont tombées à 8 500 exemplaires (contre 10 000 avant), eh bien on va réduire aussi les effectifs. Car la vraie raison de ce projet est là : supprimer des postes de journalistes
Les seize localiers qui oeuvrent actuellement sur le département sont bien trop nombreux. A 10, ils y arriveront tout aussi bien.
Pour faire passer la pilule, la direction ose affirmer que "cette réduction d'effectifs sera sans incidence sur les effectifs CDI de la rédaction". Elle devrait ajouter : "à ce jour". Parce que les effectifs CDI qui devraient être de 87 ne sont plus, depuis 18 mois, que de 81. Les différents départs enregistrés en ce laps de temps n'ont jamais été compensés par des CDI mais par des CDD dont on va se débarrasser fin juin.
Les trois CDD actuellement dans l'Oise peuvent d'ores et déjà préparer leurs valises.
A la lueur de cette restructuration, on comprend mieux le licenciement pour une soit-disant "faute grave" de notre confrère, chef d'agence de Beauvais. C'était l'occasion idéale de supprimer l'un des trois postes de CDI qu'il faut encore gagner.
Grâce à la mobilisation de la rédaction, il a été réintégré. Il officie depuis le début de la semaine à Abbeville, en qualité de secrétaire de rédaction (éditeur, dans le langage Rossel-VdN). Reste à recaser deux autres confrères à qui, des postes occupés dans la Somme par d'autres CDD, devraient être proposés.
On emploie le conditionnel car le rédacteur en chef affirme ne pas avoir achevé son "travail de concertation". Ceux qui croient au père Noël ou au petit Jésus n'ont pas de raison de douter de sa parole.
Les économies de papier et la réduction constante de la masse salariale sont les motivations premières d'une direction, incapable depuis son arrivée de redresser les ventes qui, par ces mesures dans l'Oise, voue cette édition à sa disparition. Qui voudra encore débourser 1,10 euro pour un journal qui aura perdu les trois quarts de son contenu local ?
Lors de la prise de pouvoir de la VdN au CP en 2009, la CFDT affirmait que dans les cinq ans, l'Oise aurait disparu. Qu'ensuite on s'attaquerait à l'Aisne et que l'objectif final de l'actionnaire était de se concentrer sur la Somme, pour en faire une édition supplémentaire de la Voix du Nord.
On s'est légèrement trompé sur le calendrier que le rachat de l'Aisne nouvelle est venu bouleverser, mais le cap est bien maintenu.
L'avenir du Courrier picard ne s'annonce pas radieux.
En 2009, les derniers dirigeants de la scop dans leur politique de fuite en avant décidaient de supprimer l'édition unique (qui en son temps avait relancé les ventes) pour créer deux éditions : une sur Beauvais, l'autre sur Compiègne. Une initiative combattue par l'ensemble de la rédaction, du rédacteur en chef (qui sous la pression hiérarchique changera d'avis) aux syndicats, CFDT en tête. Non seulement cette double édition, encouragée par l'actionnaire minoritaire de l'époque (la Voix du Nord), était une erreur éditioriale mais elle plombait un peu plus les comptes d'une entreprise déjà mal en point.
Prenant le pouvoir fin 2009, la Voix du Nord ne changeait rien. Cinq ans après, les mêmes font volte face et décident de revenir à l'édition unique. Ce dont nous devrions légitiment nous réjouir.
Sauf que...
L'édition unique que Rossel-Voix du Nord entendent nous imposer à la rentrée de septembre n'a rien à voir avec celle que nous avons connue avant 2009.
Six emplois supprimés
Quand les lecteurs de l'époque bénéficiaient de trois pages départementales et d'une quinzaine de pages de locale chaque jour, ceux de demain n'auront plus droit qu'à deux pages départementales, une page d'infos service et 7 pages de locale. Soit un total de 10 pages qui dans le détail se traduiront par 2 pages Beauvais, 2 Compiègne et les trois autres pour Noyon, Clermont et tout le secteur rural.Si les lecteurs continuent à nous acheter avec une si maigre pitance, il faudra leur décerner des lauriers.
Comme les deux éditions de l'Oise sont tombées à 8 500 exemplaires (contre 10 000 avant), eh bien on va réduire aussi les effectifs. Car la vraie raison de ce projet est là : supprimer des postes de journalistes
Les seize localiers qui oeuvrent actuellement sur le département sont bien trop nombreux. A 10, ils y arriveront tout aussi bien.
Pour faire passer la pilule, la direction ose affirmer que "cette réduction d'effectifs sera sans incidence sur les effectifs CDI de la rédaction". Elle devrait ajouter : "à ce jour". Parce que les effectifs CDI qui devraient être de 87 ne sont plus, depuis 18 mois, que de 81. Les différents départs enregistrés en ce laps de temps n'ont jamais été compensés par des CDI mais par des CDD dont on va se débarrasser fin juin.
Les trois CDD actuellement dans l'Oise peuvent d'ores et déjà préparer leurs valises.
A la lueur de cette restructuration, on comprend mieux le licenciement pour une soit-disant "faute grave" de notre confrère, chef d'agence de Beauvais. C'était l'occasion idéale de supprimer l'un des trois postes de CDI qu'il faut encore gagner.
Grâce à la mobilisation de la rédaction, il a été réintégré. Il officie depuis le début de la semaine à Abbeville, en qualité de secrétaire de rédaction (éditeur, dans le langage Rossel-VdN). Reste à recaser deux autres confrères à qui, des postes occupés dans la Somme par d'autres CDD, devraient être proposés.
On emploie le conditionnel car le rédacteur en chef affirme ne pas avoir achevé son "travail de concertation". Ceux qui croient au père Noël ou au petit Jésus n'ont pas de raison de douter de sa parole.
Mort lente
A la CFDT, nous sommes favorables au retour de l'édition unique sur les bases de celle d'avant 2009, avec un effectif et une pagination identiques.Les économies de papier et la réduction constante de la masse salariale sont les motivations premières d'une direction, incapable depuis son arrivée de redresser les ventes qui, par ces mesures dans l'Oise, voue cette édition à sa disparition. Qui voudra encore débourser 1,10 euro pour un journal qui aura perdu les trois quarts de son contenu local ?
Lors de la prise de pouvoir de la VdN au CP en 2009, la CFDT affirmait que dans les cinq ans, l'Oise aurait disparu. Qu'ensuite on s'attaquerait à l'Aisne et que l'objectif final de l'actionnaire était de se concentrer sur la Somme, pour en faire une édition supplémentaire de la Voix du Nord.
On s'est légèrement trompé sur le calendrier que le rachat de l'Aisne nouvelle est venu bouleverser, mais le cap est bien maintenu.
L'avenir du Courrier picard ne s'annonce pas radieux.
mardi 13 mai 2014
Un conflit exemplaire
«Nous avons le plaisir de vous annoncer la réintégration d'Olivier ! Cette victoire, c'est la nôtre. C'est la vôtre. Merci », pouvait-on lire le vendredi 9 mai 2014 dans l'après-midi, sur la page Facebook ouverte par les grévistes à l'occasion d'un conflit unique dans l'histoire du journal.
Jamais, on n'avait connu une telle mobilisation. Seul le groupe Rossel-Voix du Nord par "ses valeurs d'écoute et de respect qui sont celles de l'entreprise et du Groupe auquel elle appartient (sic)" comme l'a joliment écrit le samedi 10 dans les colonnes du journal, Gabriel d'Harcourt, directeur général du Courrier picard, pouvait ressusciter un état d'esprit qu'on pensait mort avec la coopérative.
En cinq jours (du 5 au 9 mai), les grévistes ont fait plus pour redorer l'image du journal que la direction en quatre ans. Les témoignages recueillis sur les réseaux sociaux en attestent. Il faut remonter à 1986 et au dépôt de bilan du journal, pour rencontrer un tel élan de solidarité de la part des lecteurs.
Tout a commencé le 2 mai, lendemain de la fête du Travail et surlendemain de la fête du personnel, organisée traditionnellement tous les 30 avril au Courrier picard.
Que lui reproche-t-on ? Un coup de gueule. Le 8 avril dernier lors d'une visite dans les locaux de son agence, de quatre stagiaires (dont deux des trois élus au CHSCT). Dans le cadre d'une formation CHSCT, ils viennent, avec le formateur, effectuer un exercice pratique sur le terrain.
Olivier s'étonne de ne pas voir le nouveau secrétaire CFDT du CHSCT qui, ayant pris connaissance de ce déplacement, a demandé à la responsable des ressources humaines (par ailleurs stagiaire) d'y être associé. Demande restée sans réponse.
Il se voit ensuite reprocher l'état de l'agence alors qu'il a signalé à plusieurs reprises les problèmes (photos à l'appui). La direction ne s'est jamais manifestée. Là, à l'occasion de ce stage, toutes les récriminations pleuvent. Trop, c'est trop ! Notre confrère sort de ses gongs.
Il reconnaîtra le lendemain s'être emporté et s'en excusera. Pas suffisant pour une direction peu ouverte au dialogue, qui voit là une bonne occasion de supprimer un emploi à moindre frais.
Le pont du 1er mai n'a pas été choisi au hasard par la direction. Bon nombre de salariés sont absents, le secrétaire CFDT du comité d'entreprise (1) est en congés et le délégué du personnel CFDT part le jeudi suivant. La fenêtre de tir semblait idéale.
C'est sans compter sur la popularité d'Olivier Hanquier. Bon nombre de jeunes journalistes sont passés par lui. Il les a formés et a contribué à leur embauche. Tous lui en sont reconnaissants.
Par ailleurs, la direction n'a pas mesuré l'état d'exaspération du personnel. Depuis 2009, les plans sociaux se sont succédé, les conditions de travail se sont détériorées et les humiliations multipliées. Dernière en date : l'attribution d'une augmentation de 0,25% aux journalistes en octobre 2013 au lieu des 0,50% versés à l'ensemble du personnel, pour les punir d'avoir obtenu gain de cause devant la Commission des droits d'auteur des journalistes.
La direction, elle, campe sur ses positions et pratique le chantage. Ce qui a pour effet de durcir le mouvement qui est reconduit le lendemain mardi pour le mercredi. Il faut dire que le DG a encore fait fort. Il écrit dans un mail interne que "le temps des échanges avec la direction générale sur ce sujet (ndlr : la réintégration du confrère) est terminé, et celle-ci ne reviendra pas sur la sanction prononcée à l'égard du cadre concerné".
Rebelote le mercredi pour le jeudi et le jeudi pour le vendredi. Les non-grévistes (essentiellement les cadres de la rédaction en chef et des CDD qui n'ont guère le choix) ont de plus en plus de mal à boucler un journal qui n'en est pas un. Une édition unique faite de bric et de broc sort depuis le mardi. Jusqu'au vendredi 9 mai où il n'y a pas de journal dans les kiosques.
Touchée au porte monnaie avec une non parution, la direction change de discours mais ne veut pas perdre la face : Olivier est réintégré mais reste sanctionné par une mise à pied et une mutation. Une double sanction contraire au droit du travail tout comme le licenciement qui s'était fait sans entretien préalable.
Auparavant le DG a tenté de casser l'unité syndicale en excluant d'une réunion de négociation tenue le vendredi matin dans un bistrot de Breteuil (Oise), la CFDT. Il y avait invité des représentants de la CGT (non gréviste), de la CGC et du SNJ. Mais personne de notre syndicat, ni de FO, les deux organisations majoritaires lors des élections du personnel d'octobre 2013. Gabriel d'Harcourt aime choisir ses interlocuteurs.
La forte mobilisation des journalistes et des employés a permis de faire céder une direction qui quelques jours plus tôt affirmait qu'il n'y avait "aucune raison de revenir sur un licenciement pour faute grave", parlait d'humiliations, de comportement violent et injurieux, affirmait détenir un dossier consistant, établi uniquement à charge, sans le témoignage des journalistes présents le jour de l'incident.
Ce conflit a été exemplaire.
La CFDT ne dira jamais assez sa fierté de représenter et de défendre des salariés qui ont affronté une direction intransigeante et responsable d'une des plus longues grèves de l'histoire du journal.
(1) Le secrétaire du CE a tenté dès le vendredi 2 mai de faire entendre raison au directeur général qui s'est montré très agressif au téléphone et lui a raccroché au nez. Il a aussi adressé un message à Bernard Marchand, patron de Rossel. Message resté sans réponse.
Jamais, on n'avait connu une telle mobilisation. Seul le groupe Rossel-Voix du Nord par "ses valeurs d'écoute et de respect qui sont celles de l'entreprise et du Groupe auquel elle appartient (sic)" comme l'a joliment écrit le samedi 10 dans les colonnes du journal, Gabriel d'Harcourt, directeur général du Courrier picard, pouvait ressusciter un état d'esprit qu'on pensait mort avec la coopérative.
En cinq jours (du 5 au 9 mai), les grévistes ont fait plus pour redorer l'image du journal que la direction en quatre ans. Les témoignages recueillis sur les réseaux sociaux en attestent. Il faut remonter à 1986 et au dépôt de bilan du journal, pour rencontrer un tel élan de solidarité de la part des lecteurs.
Tout a commencé le 2 mai, lendemain de la fête du Travail et surlendemain de la fête du personnel, organisée traditionnellement tous les 30 avril au Courrier picard.
"Faute grave" bidon
Notre confrère Olivier Hanquier, chef d'édition de Beauvais, apprend son licenciement par lettre recommandée, pour "faute grave", à compter du lundi 5 mai 2014.Que lui reproche-t-on ? Un coup de gueule. Le 8 avril dernier lors d'une visite dans les locaux de son agence, de quatre stagiaires (dont deux des trois élus au CHSCT). Dans le cadre d'une formation CHSCT, ils viennent, avec le formateur, effectuer un exercice pratique sur le terrain.
Olivier s'étonne de ne pas voir le nouveau secrétaire CFDT du CHSCT qui, ayant pris connaissance de ce déplacement, a demandé à la responsable des ressources humaines (par ailleurs stagiaire) d'y être associé. Demande restée sans réponse.
Il se voit ensuite reprocher l'état de l'agence alors qu'il a signalé à plusieurs reprises les problèmes (photos à l'appui). La direction ne s'est jamais manifestée. Là, à l'occasion de ce stage, toutes les récriminations pleuvent. Trop, c'est trop ! Notre confrère sort de ses gongs.
Il reconnaîtra le lendemain s'être emporté et s'en excusera. Pas suffisant pour une direction peu ouverte au dialogue, qui voit là une bonne occasion de supprimer un emploi à moindre frais.
Un DG aux abois
Les résultats du directeur général ne sont pas très bons et l'actionnaire lui met la pression. Les chiffres des ventes sont mauvais. S'il peut se débarrasser d'un gros salaire, voilà qui va améliorer ses comptes. D'autant que le confrère est un peu remuant. Toujours plein d'idées, il n'hésite pas à formuler des contre-propositions aux projets de la rédaction en chef. Chez Rossel-VdN où on aime voir qu'une seule tête, le débat n'est pas bien venu.Le pont du 1er mai n'a pas été choisi au hasard par la direction. Bon nombre de salariés sont absents, le secrétaire CFDT du comité d'entreprise (1) est en congés et le délégué du personnel CFDT part le jeudi suivant. La fenêtre de tir semblait idéale.
C'est sans compter sur la popularité d'Olivier Hanquier. Bon nombre de jeunes journalistes sont passés par lui. Il les a formés et a contribué à leur embauche. Tous lui en sont reconnaissants.
Par ailleurs, la direction n'a pas mesuré l'état d'exaspération du personnel. Depuis 2009, les plans sociaux se sont succédé, les conditions de travail se sont détériorées et les humiliations multipliées. Dernière en date : l'attribution d'une augmentation de 0,25% aux journalistes en octobre 2013 au lieu des 0,50% versés à l'ensemble du personnel, pour les punir d'avoir obtenu gain de cause devant la Commission des droits d'auteur des journalistes.
Une mobilisation exceptionnelle
Dès le vendredi 2 mai 2014, CFDT, FO, SNJ et CGT convoquent une assemblée générale pour le lundi 5 dans le but d'obtenir un retrait de la sanction. La mobilisation dépasse toutes les espérances. Plus de 70 personnes présentes ou représentées (sur 130 salariés). La grève est votée à une large majorité et une partie des votes contre se rallie aux grévistes. Sauf les représentants de la CGT qui se retirent du mouvement et repartent travailler.La direction, elle, campe sur ses positions et pratique le chantage. Ce qui a pour effet de durcir le mouvement qui est reconduit le lendemain mardi pour le mercredi. Il faut dire que le DG a encore fait fort. Il écrit dans un mail interne que "le temps des échanges avec la direction générale sur ce sujet (ndlr : la réintégration du confrère) est terminé, et celle-ci ne reviendra pas sur la sanction prononcée à l'égard du cadre concerné".
Rebelote le mercredi pour le jeudi et le jeudi pour le vendredi. Les non-grévistes (essentiellement les cadres de la rédaction en chef et des CDD qui n'ont guère le choix) ont de plus en plus de mal à boucler un journal qui n'en est pas un. Une édition unique faite de bric et de broc sort depuis le mardi. Jusqu'au vendredi 9 mai où il n'y a pas de journal dans les kiosques.
Pas perdre la face
Entre temps, les grévistes ont mené quelques actions spectaculaires dans les rues d'Amiens et ont reçu le soutien de politiques comme Caroline Cayeux, sénateur-maire UMP de Beauvais, ou Pascale Boistard, députée PS d'Amiens. Des sections syndicales de la Voix du Nord, y compris la CGT. Facebook et Twitter font le reste.Touchée au porte monnaie avec une non parution, la direction change de discours mais ne veut pas perdre la face : Olivier est réintégré mais reste sanctionné par une mise à pied et une mutation. Une double sanction contraire au droit du travail tout comme le licenciement qui s'était fait sans entretien préalable.
Auparavant le DG a tenté de casser l'unité syndicale en excluant d'une réunion de négociation tenue le vendredi matin dans un bistrot de Breteuil (Oise), la CFDT. Il y avait invité des représentants de la CGT (non gréviste), de la CGC et du SNJ. Mais personne de notre syndicat, ni de FO, les deux organisations majoritaires lors des élections du personnel d'octobre 2013. Gabriel d'Harcourt aime choisir ses interlocuteurs.
La forte mobilisation des journalistes et des employés a permis de faire céder une direction qui quelques jours plus tôt affirmait qu'il n'y avait "aucune raison de revenir sur un licenciement pour faute grave", parlait d'humiliations, de comportement violent et injurieux, affirmait détenir un dossier consistant, établi uniquement à charge, sans le témoignage des journalistes présents le jour de l'incident.
Ce conflit a été exemplaire.
La CFDT ne dira jamais assez sa fierté de représenter et de défendre des salariés qui ont affronté une direction intransigeante et responsable d'une des plus longues grèves de l'histoire du journal.
(1) Le secrétaire du CE a tenté dès le vendredi 2 mai de faire entendre raison au directeur général qui s'est montré très agressif au téléphone et lui a raccroché au nez. Il a aussi adressé un message à Bernard Marchand, patron de Rossel. Message resté sans réponse.
mardi 15 avril 2014
Des accords méprisants
Une seule organisation syndicale de journalistes (la CGT) a signé les accords sur les classifications et les droits d'auteur présentés par la direction. CFDT, FO et SNJ ont rejeté ces textes qui ne prennent en compte aucune de leurs propositions et se soldent par des pertes de salaire pour un certain nombre de confrères.
Dès le 14 avril, la direction s'est empressée de soumettre à chacun une convention d'adhésion individuelle afin que l'accord droits d'auteur soit applicable. La CFDT rappelle qu'on ne peut pas obliger un journaliste à la signer. Les réfractaires doivent cependant s'attendre à subir de fortes pressions et rencontrer nombre de chausse-trapes.
Il appartient désormais à la rédaction de manifester individuellement sa réprobation en laissant de côté la dite convention.
Le communiqué intersyndical
Les organisations syndicales de la rédaction avaient jusqu’au 9 avril
2014 pour signer les accords de la grille de classifications des journalistes
(fonctions et indices) et de droits d’auteur. La CFDT, FO et le SNJ ne les ont
pas signés, après de nombreuses propositions rejetées par la direction.
Pourquoi ?
1. En préambule de l’accord de classifications,
il est précisé que la rédaction est « composée de 87 CDI à la date de
signature de cet accord ». FAUX. Le nombre de CDI est de 81. Malgré
nos demandes, la direction refuse de titulariser les six postes restants,
pourvus par des CDD depuis la clause de cession en 2010. A chaque négociation,
elle précise d’ailleurs que la rédaction devrait être ramenée à 80 CDI.
2. La prime droits d’auteur de 500 € ne répond
pas à nos attentes puisque nous demandions qu’elle soit fixée à 600 €.
Pour rappel, la Commission des droits d’auteur des journalistes (CDAJ) a été
saisie en novembre 2013 par la CFDT, FO et le SNJ suite au refus de la
direction de poursuivre les négociations. Attitude « irresponsables »
selon la CGT. Pourtant, la CDAJ a obligé Gabriel d’Harcourt à appliquer la loi,
soit à payer une rétroactivité des droits à compter du 15 juin 2012.
Elle l’a aussi obligé à rouvrir les négociations. Ce qui fut fait. Elle a porté
à 200 € le montant attribué aux journalistes pour la reprise de leurs œuvres au
sein du titre de presse le Courrier picard, là où la direction accordait
100 €. Elle a considéré comme acquis les propositions de la direction sur deux
autres points : 300 € pour la reprise dans les publications éditées par le
groupe Voix du Nord – Rossel et 100 € pour les cessions à des revues et agences
de presse. Soit un montant total de 600 €. Gabriel d’Harcourt, arc-bouté sur
une indemnité globale de 500 €, a donc purement et simplement supprimé les 100
€ de cession à des revues et agences de presse et les a inclus dans le montant
attribué à la reprise des œuvres au sein du titre de presse le Courrier
picard. Joli tour de passe-passe. A noter que la proposition de la CFDT, FO
et du SNJ aboutissait à un surcoût annuel de 8 700 € pour 87 journalistes.
Impossible à assumer pour l’entreprise martèle Gabriel d’Harcourt.
3. Nous ne cautionnons pas le jeu d’écriture,
validé par la direction et la CGT, de faire passer dans l’accord de droits
d’auteur une prime exceptionnelle (250 €) pour la formation à CCI Newsgate.
Cette prime n’a rien à voir avec les droits d’auteur. Elle devrait
figurer dans l’accord de classification. Pourquoi n’y est-elle pas ?
Peut-être parce que les primes droits d’auteur ne sont pas soumises aux charges
sociales patronales… par contre, elles sont bien imposables pour les salariés.
4. L’accord de classification a été rédigé en
novembre 2013. Depuis, les choses ont évolué : nous travaillons sous CCI
Newsgate et la rédaction en chef nous promet déjà une très prochaine
réorganisation. Les fonctions des journalistes en seront-elles
modifiées ? Nous l’ignorons. Ne valait-il pas mieux caler cet accord sur
les besoins et ambitions d’une rédaction multimédias ? Nous en sommes
persuadés. Pas la direction.
5. L’accord de classification ne rémunère pas
les fonctions nouvelles des journalistes liées à CCI Newsgate. Seuls quelques
rédacteurs, qui deviendront éditeur, seront gratifiés de 5 points d’indice.
En conclusion, ces accords ne reflètent en rien la situation nouvelle
imposée à la rédaction. Ils ne prennent pas en compte l’énorme défi du
numérique que nous devons relever. Là où la direction devrait être le porte
étendard d’un projet numérique aussi vital qu’exaltant, elle ne fait que
démotiver la rédaction.
mardi 8 avril 2014
Le grand couac des municipales
Les syndicats de journalistes, CFDT en tête, avaient prévenu : il est risqué de changer de système informatique juste avant les élections municipales. Ce scrutin est un moment fort pour la presse régionale.
Bien entendu, la direction du Courrier picard n'en a pas tenu compte. Résultat : un énorme fiasco le soir du premier tour. Peu de résultats, des pages blanches (ça repose l'oeil, ont fait remarquer les persifleurs), une mise en page improvisée, des doublons, etc. En résumé, une belle pagaille qui s'est traduite le lundi matin par une colère retenue de la rédaction et un fort découragement. On avait travaillé pour rien.
A l'origine de ce couac, une panne du système informatique qui gère les résultats.
Rien à voir donc avec le nouveau système CCI.Ce que la direction s'est empressée de faire remarquer.
Sauf que personne ne maîtrise vraiment CCI, un système lourd et complexe conçu en priorité pour le net et adapté tant bien que mal au papier.
Avec Hermès (le précédent système), chacun se serait vite adapté et aurait limité la casse sans que le journal en souffre trop.
La rédaction en chef n'a décidé d'un plan B qu'à 22h20, l'heure de bouclage étant fixée à 23h15. Ce qui laissait peu de temps pour réagir.
Le journal du lundi 24 mars 2014 restera un collector. A garder précieusement et à montrer dans toutes les écoles de journalisme comme exemple à ne pas suivre.
Il résulte de ce désastre une perte de crédibilité, une image de marque dégradée, des journalistes ridiculisés, des lecteurs mécontents avec l'impression d'avoir payé un journal ne répondant pas à leurs attentes.
Certains dépositaires (dans l'Oise notamment) ont vu leurs clients rapporter le Courrier et l'échanger contre le concurrent.
"Le standard n'a pas explosé", s'est presque réjoui le directeur général, en comité d'entreprise le lundi 24. Lille reste aux abonnés absents. C'est pourtant du Nord que sont venus les ordres de lancer CCI au forceps avant les municipales. On a vu le résultat.
A l'heure où des journalistes reçoivent des lettres recommandées pour de soi-disant fautes (en fait, pour les mettre au pas), la CFDT ne peut accepter que l'encadrement fuie ses responsabilités et renvoie vers d'autres ses erreurs.
Bien entendu, la direction du Courrier picard n'en a pas tenu compte. Résultat : un énorme fiasco le soir du premier tour. Peu de résultats, des pages blanches (ça repose l'oeil, ont fait remarquer les persifleurs), une mise en page improvisée, des doublons, etc. En résumé, une belle pagaille qui s'est traduite le lundi matin par une colère retenue de la rédaction et un fort découragement. On avait travaillé pour rien.
A l'origine de ce couac, une panne du système informatique qui gère les résultats.
Rien à voir donc avec le nouveau système CCI.Ce que la direction s'est empressée de faire remarquer.
Sauf que personne ne maîtrise vraiment CCI, un système lourd et complexe conçu en priorité pour le net et adapté tant bien que mal au papier.
Avec Hermès (le précédent système), chacun se serait vite adapté et aurait limité la casse sans que le journal en souffre trop.
La rédaction en chef n'a décidé d'un plan B qu'à 22h20, l'heure de bouclage étant fixée à 23h15. Ce qui laissait peu de temps pour réagir.
Le journal du lundi 24 mars 2014 restera un collector. A garder précieusement et à montrer dans toutes les écoles de journalisme comme exemple à ne pas suivre.
Il résulte de ce désastre une perte de crédibilité, une image de marque dégradée, des journalistes ridiculisés, des lecteurs mécontents avec l'impression d'avoir payé un journal ne répondant pas à leurs attentes.
Certains dépositaires (dans l'Oise notamment) ont vu leurs clients rapporter le Courrier et l'échanger contre le concurrent.
Ni responsables, ni coupables
Les responsables sont-ils prêts à rendre des comptes ? C'est peu probable."Le standard n'a pas explosé", s'est presque réjoui le directeur général, en comité d'entreprise le lundi 24. Lille reste aux abonnés absents. C'est pourtant du Nord que sont venus les ordres de lancer CCI au forceps avant les municipales. On a vu le résultat.
A l'heure où des journalistes reçoivent des lettres recommandées pour de soi-disant fautes (en fait, pour les mettre au pas), la CFDT ne peut accepter que l'encadrement fuie ses responsabilités et renvoie vers d'autres ses erreurs.
mercredi 12 mars 2014
Un mur ? Que dis-je, une muraille !
Tous les murs ne sont pas tombés. Au Courrier picard, les syndicats doivent même faire face à une muraille complètement imperméable à toute négociation.
Sur décision de la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ), la direction a été dans l'obligation de reprendre des négociations qu'elles avait closes, au terme de deux réunions bâclées, en octobre 2013.
Le lundi 10 mars 2014, nous nous sommes retrouvés pour le deuxième fois afin de tenter d'aboutir à un accord. La direction est venue avec un texte corrigé dans lequel elle s'est permis d'amender la décision de la CDAJ.
Quand celle-ci, le 29 janvier 2014, écrit en son article 1 "Le montant minimum de la rémunération forfaitaire due aux journalistes en contrepartie de l'exploitation de leurs oeuvres au sein du titre de presse au-delà de la période prévue à l'article L-37 du code la propriété intellectuelle, est fixé à 200 euros par an versés sous forme de droits d'auteur", la direction se permet d'ajouter : "ainsi que pour la reprise en dehors du titre de presse d'origine dans le cadre des cessions à des revues de presse et autres agrégateurs".
Un tour de passe passe qui n'a leurré personne. Les 100 euros qu'elle s'engageait à verser au titre des revues de presse et autres agrégateurs dans sa première version, elle les supprime et les intègre aux 200 euros que la CDAJ l'oblige à verser pour l'exploitation des oeuvres au sein du titre. En maintenant à 300 euros la reprise dans les publication du groupe Voix-du Nord Rossel, elle conserve son total de 500 euros.
La CFDT qui, au départ demandait 700 euros, comme pour les confrères de la VdN, s'est ralliée à la décision de la CDAJ et aux propositions défendues bec et ongles par la direction en octobre à savoir 300 euros pour les reprises dans les titres du groupe et 100 euros pour les revues de presse et agrégateurs, soit un total de 600 euros.
Ce chiffrage a donné lieu à un amusant numéro du DG ce 10 mars. Interrogé sur le coût pour l'entreprise de la rétroactivité, il a prétendu ne pas le connaître. Mais quand un représentant du SNJ lui a fait remarquer que cela se chiffrait autour de 39 000 euros, il a répondu : "Vous n'êtes pas loin de la vérité".
Une anecdote révélatrice de l'état d'esprit de cette direction en négociation.
Sur la base de la proposition de la CDFT à 600 euros, le prix de la rétroactivité s'élèverait à 52 000 euros environ. Soit 13 000 euros de plus.
A ce stade, sortons les calculettes.
La direction qui propose 500 euros de droits d'auteur par an, devra verser en plus 450 euros de rétroactivité, soit 950 euros multipliés par 87 journalistes. Total : 82 650 euros.
La CFDT qui propose 600 euros de droits d'auteur par an, y ajoute 450 euros au titre de la rétroactivité soit 1 050 euros. Multipliés par 87 journalistes, on obtient un total de 91 350 euros.
Les forts en maths ont tout de suite mesuré "l'énorme différence" entre les deux propositions : + 8 700 euros.
Afin de lisser cette somme considérable, la CFDT est prête à faire un effort sur le montant de la rétroactivité afin que l'entreprise n'ait pas à débourser plus de 82 650 euros en contrepartie d'un accord pérenne à 600 euros par an.
Ce qui dans les années à venir ne représenterait que 8 700 euros brut pour l'entreprise. Un tout petit effort qui récompenserait celui fait par les salariés dans le cadre de la mutation CCI. Et qui en tout état de cause constitue une masse salariale pas plus énorme que les 250 euros accordés à deux cadres de la rédaction en septembre 2013. Leur petite augmentation se chiffre à 6 500 euros... sans les charges.
Visiblement, pour cette direction, deux augmentations individuelles pèsent moins qu'une petite prime de 100 euros accordée à 87 journalistes.
Sur décision de la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ), la direction a été dans l'obligation de reprendre des négociations qu'elles avait closes, au terme de deux réunions bâclées, en octobre 2013.
Le lundi 10 mars 2014, nous nous sommes retrouvés pour le deuxième fois afin de tenter d'aboutir à un accord. La direction est venue avec un texte corrigé dans lequel elle s'est permis d'amender la décision de la CDAJ.
Quand celle-ci, le 29 janvier 2014, écrit en son article 1 "Le montant minimum de la rémunération forfaitaire due aux journalistes en contrepartie de l'exploitation de leurs oeuvres au sein du titre de presse au-delà de la période prévue à l'article L-37 du code la propriété intellectuelle, est fixé à 200 euros par an versés sous forme de droits d'auteur", la direction se permet d'ajouter : "ainsi que pour la reprise en dehors du titre de presse d'origine dans le cadre des cessions à des revues de presse et autres agrégateurs".
Un tour de passe passe qui n'a leurré personne. Les 100 euros qu'elle s'engageait à verser au titre des revues de presse et autres agrégateurs dans sa première version, elle les supprime et les intègre aux 200 euros que la CDAJ l'oblige à verser pour l'exploitation des oeuvres au sein du titre. En maintenant à 300 euros la reprise dans les publication du groupe Voix-du Nord Rossel, elle conserve son total de 500 euros.
La CFDT qui, au départ demandait 700 euros, comme pour les confrères de la VdN, s'est ralliée à la décision de la CDAJ et aux propositions défendues bec et ongles par la direction en octobre à savoir 300 euros pour les reprises dans les titres du groupe et 100 euros pour les revues de presse et agrégateurs, soit un total de 600 euros.
Rétroactivité
La direction, elle, n'entend pas aller au-delà de 500 euros. Une position de principe qui ne tient pas compte de l'évolution de la situation et dont elle a bien du mal à se dépêtrer. Car la CDAJ ne s'est pas contentée d'un article 1, elle a aussi pondu un article 3 qui fixe une rétroactivité applicable à compter du 15 juin 2012. Soit, sur la base des 500 euros que la direction entend nous verser, un arriéré de 450 euros. On est bien loin de la prime de 250 euros qu'elle prétendait généreusement nous attribuer dans la première mouture de son projet d'accord.Ce chiffrage a donné lieu à un amusant numéro du DG ce 10 mars. Interrogé sur le coût pour l'entreprise de la rétroactivité, il a prétendu ne pas le connaître. Mais quand un représentant du SNJ lui a fait remarquer que cela se chiffrait autour de 39 000 euros, il a répondu : "Vous n'êtes pas loin de la vérité".
Une anecdote révélatrice de l'état d'esprit de cette direction en négociation.
Sur la base de la proposition de la CDFT à 600 euros, le prix de la rétroactivité s'élèverait à 52 000 euros environ. Soit 13 000 euros de plus.
A ce stade, sortons les calculettes.
La direction qui propose 500 euros de droits d'auteur par an, devra verser en plus 450 euros de rétroactivité, soit 950 euros multipliés par 87 journalistes. Total : 82 650 euros.
La CFDT qui propose 600 euros de droits d'auteur par an, y ajoute 450 euros au titre de la rétroactivité soit 1 050 euros. Multipliés par 87 journalistes, on obtient un total de 91 350 euros.
Les forts en maths ont tout de suite mesuré "l'énorme différence" entre les deux propositions : + 8 700 euros.
Afin de lisser cette somme considérable, la CFDT est prête à faire un effort sur le montant de la rétroactivité afin que l'entreprise n'ait pas à débourser plus de 82 650 euros en contrepartie d'un accord pérenne à 600 euros par an.
Ce qui dans les années à venir ne représenterait que 8 700 euros brut pour l'entreprise. Un tout petit effort qui récompenserait celui fait par les salariés dans le cadre de la mutation CCI. Et qui en tout état de cause constitue une masse salariale pas plus énorme que les 250 euros accordés à deux cadres de la rédaction en septembre 2013. Leur petite augmentation se chiffre à 6 500 euros... sans les charges.
Visiblement, pour cette direction, deux augmentations individuelles pèsent moins qu'une petite prime de 100 euros accordée à 87 journalistes.
lundi 3 mars 2014
Mensonge par omission
Au Courrier picard, les syndicats savent qu'ils ont atteint leur cible si, au lendemain d'un tract largement diffusé, la direction y va de sa petite lettre adressée à chaque salarié. La difficile négociation sur les droits d'auteur vient, une fois de plus, de le confirmer.
CFDT, SNJ et FO venaient à peine d'informer la rédaction sur l'état des discussions (le 20 février) que le directeur général se fendait d'une belle missive (le 21 février) reprenant les conclusions de la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ). Enfin pas toutes les conclusions. Uniquement celles qui lui paraissent favorables.
Dans son soucis d'informer (ou plus exactement de désinformer), le DG oublie de parler de l'article que la CDAJ consacre à la rétroactivité. Pour avoir refusé en 2011 de renégocier les accords droits d'auteur comme il s'y était engagé à la NAO de cette année-là, il devra au minimum verser à chaque journaliste 450 euros d'arriérés.
"La direction se félicite de ces décisions de la CDAJ, qui permettent de reprendre les négociations sur des bases de discussion raisonnables, et souhaite aboutir à un accord dans les délais impartis," écrit -il en conclusion. Dont acte.
La CFDT souhaite également aboutir à un accord dans les délais impartis sur des bases, elles aussi, raisonnables. A savoir celles de la direction en octobre 2013 auxquelles, dans un souci de conciliation, nous nous sommes ralliés :
300 euros pour la reprise dans les publications du groupe Voix du Nord Rossel.
100 euros pour les cessions à des revues de presse, agences de presse.
Avant de retourner à la table des négociations, le lundi 10 mars 2014, la CFDT invite la direction à méditer cette déclaration du nouveau directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch : "Le temps consacré au dialogue social n'est pas du temps perdu.Le temps perdu, c'est celui que l'on doit passer à rattraper ce qui est parti sur de mauvaises bases."
CFDT, SNJ et FO venaient à peine d'informer la rédaction sur l'état des discussions (le 20 février) que le directeur général se fendait d'une belle missive (le 21 février) reprenant les conclusions de la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ). Enfin pas toutes les conclusions. Uniquement celles qui lui paraissent favorables.
Dans son soucis d'informer (ou plus exactement de désinformer), le DG oublie de parler de l'article que la CDAJ consacre à la rétroactivité. Pour avoir refusé en 2011 de renégocier les accords droits d'auteur comme il s'y était engagé à la NAO de cette année-là, il devra au minimum verser à chaque journaliste 450 euros d'arriérés.
"La direction se félicite de ces décisions de la CDAJ, qui permettent de reprendre les négociations sur des bases de discussion raisonnables, et souhaite aboutir à un accord dans les délais impartis," écrit -il en conclusion. Dont acte.
La CFDT souhaite également aboutir à un accord dans les délais impartis sur des bases, elles aussi, raisonnables. A savoir celles de la direction en octobre 2013 auxquelles, dans un souci de conciliation, nous nous sommes ralliés :
300 euros pour la reprise dans les publications du groupe Voix du Nord Rossel.
100 euros pour les cessions à des revues de presse, agences de presse.
Avant de retourner à la table des négociations, le lundi 10 mars 2014, la CFDT invite la direction à méditer cette déclaration du nouveau directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch : "Le temps consacré au dialogue social n'est pas du temps perdu.Le temps perdu, c'est celui que l'on doit passer à rattraper ce qui est parti sur de mauvaises bases."
vendredi 14 février 2014
Mesures de rétortion contre la rédaction
Des journalistes privés d'augmentation salariale pour avoir osé demander à la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ) de faire respecter la loi, telle est la punition infligée par la direction du Courrier picard à sa rédaction.
Tout commence en janvier 2013. Les partenaires sociaux s'engagent dans une double négociation que le DG entend boucler vite fait en trois mois. Il s'agit, avec le projet de mise en place en février 2014 d'un nouveau système éditorial imposé par la maison mère, le groupe Rossel-Voix du Nord, d'élaborer deux nouveaux accords d'entreprise : un sur les nouvelles qualifications liées à l'arrivée de CCI Newsgate (le nom du système), l'autre sur les droits d'auteur. Le multimédia imposé par CCI, rend obsolète l'accord de janvier 2007, par ailleurs caduc depuis juillet 2012.
La direction estime en juillet 2013 que la négociation sur les qualifications a assez duré. Elle décide de passer à celle sur les droits d'auteur, en septembre.
Pour la CFDT, on n'a pas avancé d'un pouce. La seule nouveauté porte sur la création d'un poste d'éditeur, à savoir un secrétaire de rédaction d'édition, payé 5 points d'indice de moins qu'à la Voix du Nord pour le même travail. Sept journalistes seraient concernés.
Les autres se voient imposer dans leurs définitions de tâches des fonctions et des compétences nouvelles mais ils n'ont droit à rien. Ils émargeront au même indice qu'avant et perdront les primes de secrétariat de rédaction qui leur étaient attribuées.
Selon nos estimations, avec ce nouvel accord, la direction réduit même sa masse salariale. On est dans le travailler plus pour gagner moins.
La position de la CFDT est simple : les journalistes du Courrier picard ne sont pas des sous-journalistes du groupe Voix du Nord. Ils ont droit au même traitement que leurs confrères lillois.
La pilule est d'autant plus amère que le directeur général, n'ayant accordé aucun fifrelin au titre des qualifications, nous avait dit en substance : vous allez voir, avec les droits d'auteur, vous pourrez vous rattraper.
Promesse non tenue comme celle sur les effectifs.
Dans ce contexte, pas question pour la CFDT de signer le moindre accord. Avec le SNJ et FO, nous saisissons la CDAJ début décembre 2013.
Dans sa décision du 29 janvier 2014, elle nous accorde 200 euros (contre 100 dans le projet de la direction) pour l'exploitation des oeuvres au sein du titre de presse. Elle nous renvoie à la négociation avec obligation d'aboutir avant le 30 avril 2014 pour les autres facettes de la rémunération et demande l'application de la rétroactivité des sommes dûes au 15 juin 2012.
Première réunion, le 4 décembre: les résultats sont mauvais, nous n'avons pas un sou, les augmentations 2013 seront égales à zéro.Dixit la direction.
Deuxième réunion, le 3 janvier 2014: les résultats de fin d'année sont finalement meilleurs que prévu. Si on parvient à l'équilibre par rapport au budget prévisionnel, vous aurez droit à + 0,5% au 1er octobre 2013. Sauf les journalistes. Si la CDAJ nous oblige à leur verser plus que ce qu'on leur proposait, ils n'auront rien.
Troisième réunion, le 12 février 2014 : on confirme les 0,5% aux cadres et aux employés ainsi que le zéro pointé pour la rédaction. Tollé général parmi les syndicats. La CGT propose un +0,25% au 1er octobre 2013 puis un +0,25% au 1er octobre 2014, tout en précisant que, même si c'est accordé, elle ne signera pas l'accord de NAO.
En fin de journée, après en avoir sans doute référé à Lille, le directeur général se rallie à la CGT.
Si la CDAJ impose aujourd'hui la rétroactivité des droits d'auteur, c'est parce que la direction n'a pas respecté ses engagements.
En décembre 2010, le procès verbal des NAO stipule que suivant les propositions de la direction, "une réunion de négociations sur les droits d'auteur sera programmée en janvier 2011, au préalable une analyse de la loi Adopi doit être réalisée".
Rien ne sera fait et à la NAO suivante (fin 2011), la CFDT demande que soit acté au PV que "la Direction avait pris un engagement de négocier les droits d'auteur en janvier 2011 et que ce dernier n'a pas été respecté".
Mélanger un dû reconnu par la loi et une augmentation de salaire dans le cadre d'une NAO relève d'une mesure répressive destinée à nous faire payer notre action syndicale. C'est aussi indirectement (mais à quel prix !) un hommage à notre travail et à notre action de défense des journalistes.
Cette mesure de rétorsion d'autant plus étonnante que la direction a convenu, devant les rapporteurs de la CDAJ, qu'il "appartiendra aux parties d'intégrer" cette rétroactivité.
Qu'elle réfléchisse bien aux conséquences de sa décision !
La mise en place de CCI Newsgate se déroule dans la douleur, contrairement au discours officiel.
Le rédacteur en chef n'en est-il pas à demander à des journalistes d'afficher un large sourire quand ils quittent leur poste de travail afin de ne pas démoraliser les autres pas encore confrontés à ce magnifique progrès technique.
Le climat social dans le contexte CCI pourrait bien exploser sans que personne ne voie rien venir. D'autant que d'autres inquiétudes planent.
La politique rédactionnelle qui tend à réduire la pagination alors que le prix du journal doit augmenter prochainement, ne sera pas sans conséquence sur des ventes en baisse continue. Près de 5 000 journaux perdus depuis l'arrivée des sauveurs nordistes !.
Tout commence en janvier 2013. Les partenaires sociaux s'engagent dans une double négociation que le DG entend boucler vite fait en trois mois. Il s'agit, avec le projet de mise en place en février 2014 d'un nouveau système éditorial imposé par la maison mère, le groupe Rossel-Voix du Nord, d'élaborer deux nouveaux accords d'entreprise : un sur les nouvelles qualifications liées à l'arrivée de CCI Newsgate (le nom du système), l'autre sur les droits d'auteur. Le multimédia imposé par CCI, rend obsolète l'accord de janvier 2007, par ailleurs caduc depuis juillet 2012.
Effectifs remis en cause
Des négociations qui commencent mal. Au bout d'un mois, les syndicats constatent que la direction n'entend pas respecter ses engagements sur un effectif de 87 journalistes minimum. Le chiffre confirmé officiellement par le rédacteur en chef à la première réunion est remis en cause par le directeur général fin janvier. Les syndicats protestent et quittent la table des négociations. Fin mars 2013, le directeur s'engage "à continuer sur une rédaction à 87 CDI". Un engagement qu'il reniera en octobre.La direction estime en juillet 2013 que la négociation sur les qualifications a assez duré. Elle décide de passer à celle sur les droits d'auteur, en septembre.
Pour la CFDT, on n'a pas avancé d'un pouce. La seule nouveauté porte sur la création d'un poste d'éditeur, à savoir un secrétaire de rédaction d'édition, payé 5 points d'indice de moins qu'à la Voix du Nord pour le même travail. Sept journalistes seraient concernés.
Les autres se voient imposer dans leurs définitions de tâches des fonctions et des compétences nouvelles mais ils n'ont droit à rien. Ils émargeront au même indice qu'avant et perdront les primes de secrétariat de rédaction qui leur étaient attribuées.
Selon nos estimations, avec ce nouvel accord, la direction réduit même sa masse salariale. On est dans le travailler plus pour gagner moins.
Des débats expédiés
Les débats autour des droits d'auteur sont expédiés en deux réunions. La direction propose royalement 500 euros (contre 700 à la VdN) et rejette toute idée de rétroactivité.Ses arguments sont toujours les mêmes : on n'a pas d'argent. Sauf qu'on découvre qu'elle accorde de confortables augmentations individuelles à quelques cadres de la rédaction.La position de la CFDT est simple : les journalistes du Courrier picard ne sont pas des sous-journalistes du groupe Voix du Nord. Ils ont droit au même traitement que leurs confrères lillois.
La pilule est d'autant plus amère que le directeur général, n'ayant accordé aucun fifrelin au titre des qualifications, nous avait dit en substance : vous allez voir, avec les droits d'auteur, vous pourrez vous rattraper.
Promesse non tenue comme celle sur les effectifs.
Dans ce contexte, pas question pour la CFDT de signer le moindre accord. Avec le SNJ et FO, nous saisissons la CDAJ début décembre 2013.
Dans sa décision du 29 janvier 2014, elle nous accorde 200 euros (contre 100 dans le projet de la direction) pour l'exploitation des oeuvres au sein du titre de presse. Elle nous renvoie à la négociation avec obligation d'aboutir avant le 30 avril 2014 pour les autres facettes de la rémunération et demande l'application de la rétroactivité des sommes dûes au 15 juin 2012.
Quand NAO rime avec zéro
La négociation annuelle obligatoire (NAO) entre alors en piste.Première réunion, le 4 décembre: les résultats sont mauvais, nous n'avons pas un sou, les augmentations 2013 seront égales à zéro.Dixit la direction.
Deuxième réunion, le 3 janvier 2014: les résultats de fin d'année sont finalement meilleurs que prévu. Si on parvient à l'équilibre par rapport au budget prévisionnel, vous aurez droit à + 0,5% au 1er octobre 2013. Sauf les journalistes. Si la CDAJ nous oblige à leur verser plus que ce qu'on leur proposait, ils n'auront rien.
Troisième réunion, le 12 février 2014 : on confirme les 0,5% aux cadres et aux employés ainsi que le zéro pointé pour la rédaction. Tollé général parmi les syndicats. La CGT propose un +0,25% au 1er octobre 2013 puis un +0,25% au 1er octobre 2014, tout en précisant que, même si c'est accordé, elle ne signera pas l'accord de NAO.
En fin de journée, après en avoir sans doute référé à Lille, le directeur général se rallie à la CGT.
Mauvais joueur
Pour la CFDT, cette mesure de rétorsion est inadmissible. C'est plus facile de nous faire payer les pots cassés que d'aller avouer ses erreurs auprès de ses patrons de la VdN.Si la CDAJ impose aujourd'hui la rétroactivité des droits d'auteur, c'est parce que la direction n'a pas respecté ses engagements.
En décembre 2010, le procès verbal des NAO stipule que suivant les propositions de la direction, "une réunion de négociations sur les droits d'auteur sera programmée en janvier 2011, au préalable une analyse de la loi Adopi doit être réalisée".
Rien ne sera fait et à la NAO suivante (fin 2011), la CFDT demande que soit acté au PV que "la Direction avait pris un engagement de négocier les droits d'auteur en janvier 2011 et que ce dernier n'a pas été respecté".
Mélanger un dû reconnu par la loi et une augmentation de salaire dans le cadre d'une NAO relève d'une mesure répressive destinée à nous faire payer notre action syndicale. C'est aussi indirectement (mais à quel prix !) un hommage à notre travail et à notre action de défense des journalistes.
Cette mesure de rétorsion d'autant plus étonnante que la direction a convenu, devant les rapporteurs de la CDAJ, qu'il "appartiendra aux parties d'intégrer" cette rétroactivité.
CCI dans la douleur
La CFDT met néanmoins en garde cette direction qui reprend d'une main ce que le législateur l'oblige à verser de l'autre.Qu'elle réfléchisse bien aux conséquences de sa décision !
La mise en place de CCI Newsgate se déroule dans la douleur, contrairement au discours officiel.
Le rédacteur en chef n'en est-il pas à demander à des journalistes d'afficher un large sourire quand ils quittent leur poste de travail afin de ne pas démoraliser les autres pas encore confrontés à ce magnifique progrès technique.
Le climat social dans le contexte CCI pourrait bien exploser sans que personne ne voie rien venir. D'autant que d'autres inquiétudes planent.
La politique rédactionnelle qui tend à réduire la pagination alors que le prix du journal doit augmenter prochainement, ne sera pas sans conséquence sur des ventes en baisse continue. Près de 5 000 journaux perdus depuis l'arrivée des sauveurs nordistes !.
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