mardi 8 avril 2014

Le grand couac des municipales

Les syndicats de journalistes, CFDT en tête, avaient prévenu : il est risqué de changer de système informatique juste avant les élections municipales. Ce scrutin est un moment fort pour la presse régionale.

Bien entendu, la direction du Courrier picard n'en a pas tenu compte. Résultat : un énorme fiasco le soir du premier tour. Peu de résultats, des pages blanches (ça repose l'oeil, ont fait remarquer les persifleurs), une mise en page improvisée, des doublons, etc. En résumé, une belle pagaille qui s'est traduite le lundi matin par une colère retenue de la rédaction et un fort découragement. On avait travaillé pour rien.

A l'origine de ce couac, une panne du système informatique qui gère les résultats.
Rien à voir donc avec le nouveau système CCI.Ce que la direction s'est empressée de faire remarquer.
Sauf que personne ne maîtrise vraiment CCI, un système lourd et complexe conçu en priorité pour le net et adapté tant bien que mal au papier.
Avec Hermès (le précédent système), chacun se serait vite adapté et aurait limité la casse sans que le journal en souffre trop.
La rédaction en chef  n'a décidé d'un plan B qu'à 22h20, l'heure de bouclage étant fixée à 23h15. Ce qui laissait peu de temps pour réagir.
Le journal du lundi 24 mars 2014 restera un collector. A garder précieusement et à montrer dans toutes les écoles de journalisme comme exemple à ne pas suivre.
Il résulte de ce désastre une perte de crédibilité, une image de marque dégradée, des journalistes ridiculisés, des lecteurs mécontents avec l'impression d'avoir payé un journal ne répondant pas à leurs attentes.
Certains dépositaires (dans l'Oise notamment) ont vu leurs clients rapporter le Courrier et l'échanger contre le concurrent.

Ni responsables, ni coupables

Les responsables sont-ils prêts à rendre des comptes ? C'est peu probable.  
"Le standard n'a pas explosé", s'est presque réjoui le directeur général, en comité d'entreprise le lundi 24. Lille reste aux abonnés absents. C'est pourtant du Nord que sont venus les ordres de lancer CCI au forceps avant les municipales. On a vu le résultat.
A l'heure où des journalistes reçoivent des lettres recommandées pour de soi-disant fautes (en fait, pour les mettre au pas), la CFDT ne peut accepter que l'encadrement fuie ses responsabilités et renvoie vers d'autres ses erreurs.

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