Une seule organisation syndicale de journalistes (la CGT) a signé les accords sur les classifications et les droits d'auteur présentés par la direction. CFDT, FO et SNJ ont rejeté ces textes qui ne prennent en compte aucune de leurs propositions et se soldent par des pertes de salaire pour un certain nombre de confrères.
Dès le 14 avril, la direction s'est empressée de soumettre à chacun une convention d'adhésion individuelle afin que l'accord droits d'auteur soit applicable. La CFDT rappelle qu'on ne peut pas obliger un journaliste à la signer. Les réfractaires doivent cependant s'attendre à subir de fortes pressions et rencontrer nombre de chausse-trapes.
Il appartient désormais à la rédaction de manifester individuellement sa réprobation en laissant de côté la dite convention.
Le communiqué intersyndical
Les organisations syndicales de la rédaction avaient jusqu’au 9 avril
2014 pour signer les accords de la grille de classifications des journalistes
(fonctions et indices) et de droits d’auteur. La CFDT, FO et le SNJ ne les ont
pas signés, après de nombreuses propositions rejetées par la direction.
Pourquoi ?
1. En préambule de l’accord de classifications,
il est précisé que la rédaction est « composée de 87 CDI à la date de
signature de cet accord ». FAUX. Le nombre de CDI est de 81. Malgré
nos demandes, la direction refuse de titulariser les six postes restants,
pourvus par des CDD depuis la clause de cession en 2010. A chaque négociation,
elle précise d’ailleurs que la rédaction devrait être ramenée à 80 CDI.
2. La prime droits d’auteur de 500 € ne répond
pas à nos attentes puisque nous demandions qu’elle soit fixée à 600 €.
Pour rappel, la Commission des droits d’auteur des journalistes (CDAJ) a été
saisie en novembre 2013 par la CFDT, FO et le SNJ suite au refus de la
direction de poursuivre les négociations. Attitude « irresponsables »
selon la CGT. Pourtant, la CDAJ a obligé Gabriel d’Harcourt à appliquer la loi,
soit à payer une rétroactivité des droits à compter du 15 juin 2012.
Elle l’a aussi obligé à rouvrir les négociations. Ce qui fut fait. Elle a porté
à 200 € le montant attribué aux journalistes pour la reprise de leurs œuvres au
sein du titre de presse le Courrier picard, là où la direction accordait
100 €. Elle a considéré comme acquis les propositions de la direction sur deux
autres points : 300 € pour la reprise dans les publications éditées par le
groupe Voix du Nord – Rossel et 100 € pour les cessions à des revues et agences
de presse. Soit un montant total de 600 €. Gabriel d’Harcourt, arc-bouté sur
une indemnité globale de 500 €, a donc purement et simplement supprimé les 100
€ de cession à des revues et agences de presse et les a inclus dans le montant
attribué à la reprise des œuvres au sein du titre de presse le Courrier
picard. Joli tour de passe-passe. A noter que la proposition de la CFDT, FO
et du SNJ aboutissait à un surcoût annuel de 8 700 € pour 87 journalistes.
Impossible à assumer pour l’entreprise martèle Gabriel d’Harcourt.
3. Nous ne cautionnons pas le jeu d’écriture,
validé par la direction et la CGT, de faire passer dans l’accord de droits
d’auteur une prime exceptionnelle (250 €) pour la formation à CCI Newsgate.
Cette prime n’a rien à voir avec les droits d’auteur. Elle devrait
figurer dans l’accord de classification. Pourquoi n’y est-elle pas ?
Peut-être parce que les primes droits d’auteur ne sont pas soumises aux charges
sociales patronales… par contre, elles sont bien imposables pour les salariés.
4. L’accord de classification a été rédigé en
novembre 2013. Depuis, les choses ont évolué : nous travaillons sous CCI
Newsgate et la rédaction en chef nous promet déjà une très prochaine
réorganisation. Les fonctions des journalistes en seront-elles
modifiées ? Nous l’ignorons. Ne valait-il pas mieux caler cet accord sur
les besoins et ambitions d’une rédaction multimédias ? Nous en sommes
persuadés. Pas la direction.
5. L’accord de classification ne rémunère pas
les fonctions nouvelles des journalistes liées à CCI Newsgate. Seuls quelques
rédacteurs, qui deviendront éditeur, seront gratifiés de 5 points d’indice.
En conclusion, ces accords ne reflètent en rien la situation nouvelle
imposée à la rédaction. Ils ne prennent pas en compte l’énorme défi du
numérique que nous devons relever. Là où la direction devrait être le porte
étendard d’un projet numérique aussi vital qu’exaltant, elle ne fait que
démotiver la rédaction.
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