Au Courrier picard, les syndicats savent qu'ils ont atteint leur cible si, au lendemain d'un tract largement diffusé, la direction y va de sa petite lettre adressée à chaque salarié. La difficile négociation sur les droits d'auteur vient, une fois de plus, de le confirmer.
CFDT, SNJ et FO venaient à peine d'informer la rédaction sur l'état des discussions (le 20 février) que le directeur général se fendait d'une belle missive (le 21 février) reprenant les conclusions de la Commission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ). Enfin pas toutes les conclusions. Uniquement celles qui lui paraissent favorables.
Dans son soucis d'informer (ou plus exactement de désinformer), le DG oublie de parler de l'article que la CDAJ consacre à la rétroactivité. Pour avoir refusé en 2011 de renégocier les accords droits d'auteur comme il s'y était engagé à la NAO de cette année-là, il devra au minimum verser à chaque journaliste 450 euros d'arriérés.
"La direction se félicite de ces décisions de la CDAJ, qui permettent de reprendre les négociations sur des bases de discussion raisonnables, et souhaite aboutir à un accord dans les délais impartis," écrit -il en conclusion. Dont acte.
La CFDT souhaite également aboutir à un accord dans les délais impartis sur des bases, elles aussi, raisonnables. A savoir celles de la direction en octobre 2013 auxquelles, dans un souci de conciliation, nous nous sommes ralliés :
300 euros pour la reprise dans les publications du groupe Voix du Nord Rossel.
100 euros pour les cessions à des revues de presse, agences de presse.
Avant de retourner à la table des négociations, le lundi 10 mars 2014, la CFDT invite la direction à méditer cette déclaration du nouveau directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch : "Le temps consacré au dialogue social n'est pas du temps perdu.Le temps perdu, c'est celui que l'on doit passer à rattraper ce qui est parti sur de mauvaises bases."
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