Avec 2010 s'achève la première année post Scop.
Tous ceux qui ont décrié en son temps le statut coopératif peuvent mesurer aujourd'hui combien il était protecteur et facteur de progrès social. Même si depuis 2001 et l'arrivée à la présidence d'"ericbesson" avec dans ses bagages un "marcdallégeance" venu détruire l'entreprise, le CP n'était plus tout à fait ce qu'il avait été.
En un an, les "gentils ch'tis" ont montré qu'on pouvait faire pire en détruisant tout ce qui rappelle de près ou de loin la coopérative.
Ils ont commencé l'année en dénonçant les accords d'entreprise. Nous avions une grille de salaires calquée sur la grille parisienne. Ils nous imposent la grille de la PQR, nettement moins disante. Mais comme ils ont un vieux fonds social, ils nous font remarquer qu'ils ont maintenu le niveau de rémunération de tous les embauchés avant le 1er août 2010. De quoi nous plaignons nous ?
Nous disposions de 22 jours RTT. Ils nous en accordent généreusement 18, voire 19 les années bissextiles. Mais pas question de nous payer les 4 jours travaillés supplémentaires. Ni même de recruter deux journalistes en compensation des 435 jours de travail qu'ils vont récupérer, comme la CFDT l'a proposé en réunion de négociation le mardi 28 décembre 2010.
Nous avons un accord sur la mobilité (toujours en vigueur jusqu'en mai). Il offre une prime d'un mois de salaire à tout journaliste qui bouge. Cet élément valorisant (c'est ainsi qu'il est qualifié dans l'accord) avait été obtenu, il y a plus de vingt ans, par la CFDT. En 2010, la DRH ne veut plus l'appliquer qu'à ceux dont la mutation s'accompagne d'un déménagement. Quand on lui demande où elle lit cette interprétation dans le texte, elle affiche un sourire béat mais demeure incapable de s'expliquer.
Le non respect de la signature est une spécialité chez les "gentils ch'tis". Souvenons-nous comment ils ont mis la main par effraction sur le journal en bafouant un accord où ils s'engageaient de façon "irrévocable" à ne jamais prendre part au vote des administrateurs A en assemblée générale de la coopérative !
Pour compléter le tableau, la VdN parachute au 1er janvier 2011 à la présidence du journal un de ses affidés. Il s'était fait remarquer lors d'un comité d'entreprise en juin 2009. Ce jour-là, il avait menacé de toute sa haine anti coopérative, les vilains sociétaires qui refuseraient de vendre leurs parts sociales. Quatre courageux ont bravé son interdit, dont trois adhérents CFDT. Malheur à eux !
Que nous réservent les "gentils ch'tis" en 2011 ?
Rien de bien réjouissant si on s'en tient à la longue bafouille que le "grand chef ch'ti" vient d'adresser à chaque salarié.
2011 sera l'année du "défi du numérique" avec un investissement dans un nouveau système éditorial. "Ce projet va surtout nécessiter une évolution profonde de nos organisations éditoriales", précise-t-il. En clair, il s'agit de mettre en place des journalistes shiva avec un bras presse écrite, un autre Internet, un troisième radio, un quatrième photo, un cinquième télévision, etc. Tout cela bien entendu sans rémunération supplémentaire mais "à effectif constant". Ouf ! Dans sa grande bonté le "grand chef ch'ti" ne nous vire pas. Il n'embauche pas non plus. Faire plus et gagner moins.
Le 12 janvier 2011, les lecteurs du CP découvriront une nouvelle formule. Un ravalement de façade ! Une maquette plus dynamique réalisée par un grand cabinet parisien mais un produit conçu par l'équipe d'"albertlondres"après un semblant de concertation.
Ce même "albertlondres" qui a échoué dans le redressement du journal et dans sa politique rédactionnelle.
Il devait relancer les ventes. Elles n'ont jamais autant chuté que depuis son arrivée.
Il devait redynamiser la rédaction. Son dynamisme s'est traduit par trente-trois clauses de cession en 2010 dont bon nombre de jeunes journalistes écoeurés par sa gestion de la rédaction. Complètement discrédité auprès de ceux qui sont restés, il aura bien du mal à relever le défi.
Dans ce contexte, la tâche de la CFDT s'annonce ardue en 2011.
Plusieurs gros dossiers nous attendent.
Le premier est l'embauche des 17 CDD de la rédaction. Ils occupent pour la plupart des postes de CDI et cette situation ne saurait perdurer.
Le deuxième est la bataille des salaires. L'accord signé par deux syndicats à la veille du 14 juillet est indigne. Les journalistes du CP appartiennent au groupe VdN et doivent toucher les mêmes salaires que leurs confrères nordistes.
Le troisième est le combat pour l'attribution d'une prime liée au journal du 7e jour. Des dirigeants qui n'ont que le mot "mérite" à la bouche, ne peuvent constamment refuser de récompenser les efforts fournis par ceux qui ont permis de sauver l'entreprise en lançant le journal du dimanche.
Le quatrième sera la lutte de tous les instants face à une direction et une rédaction en chef dont les objectifs cadrent mal avec les nôtres : faire du CP un journal qui gagne des lecteurs.
Dans ce contexte, souhaitons-nous tous une bonne année 2011.
C'est pas gagné !
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