Les élections du personnel nous ont éloignés ces dernières semaines de l'actualité. Le mardi 23 novembre 2010, un événement de première importance est pourtant survenu au CP.
Les "gentils ch'tis" à l'occasion du dernier conseil d'administration de l'année de la SA CP sont venus confirmer aux délégués syndicaux leur totale reprise en main du journal.
"Changement de direction au Courrier Picard" a sobrement titré l'AFP dans une dépêche ainsi libellée :
"Le PDG du Courrier picard, Daniel Hutier, a annoncé mardi sa démission et sera remplacé comme président par Marien Bonieux et comme directeur général par Gabriel d'Harcourt, deux responsables du groupe Voix du Nord dont le Courrier picard est devenu une filiale l'été dernier, selon un communiqué.
"Le quotidien régional, qui a son siège à Amiens, a une diffusion de 62 000 exemplaires, selon l'OJD de 2009.
"Jacques Hardoin, directeur général du groupe Voix du Nord, a remercié Daniel Hutier, 57 ans, pour son "remarquable travail accompli au cours des deux dernières années dans une période particulièrement délicate qui a vu le Courrier picard passer du statut de coopérative ouvrière à celui de société anonyme, filiale du groupe Voix du Nord", selon le communiqué.
"Nous aurions souhaité qu'il reste encore un peu et les raisons de son départ sont totalement personnelles", a souligné M. Hardouin à l'AFP.
"Le journal, qui est maintenant imprimé dans l'imprimerie de la Voix du Nord, dans la banlieue lilloise, a pour objectif le passage à une nouvelle formule le 11 janvier et va connaître une "évolution numérique dans la lignée de celle de la Voix du Nord", a encore précisé M. Hardoin.
"Le nouveau directeur général au 1er janvier, Gabriel d'Harcourt, 44 ans, ancien directeur des ventes de la Voix du Nord et auparavant du Parisien, secondait déjà M. Hutier depuis quelques mois au Courrier picard.
"Le nouveau président Marien Bonieux, 50 ans, est actuellement directeur général adjoint du groupe Voix du Nord chargé des filiales."
Deux nouveaux patrons pour le prix d'un, les "gentis ch'tis" nous font trop d'honneur. Quand on dit pour le prix d'un, ce n'est pas exact. Les biloutes font d'énormes économies dans ce changement de gouvernance.
Comme nous avons déjà eu l'occasion de l'écrire, "laVoixdesonmaître" bénéficiait d'un salaire à faire rougir un dirigeant du CAC 40. C'était le tarif exigé pour une pige de deux ans dont la mission consistait à liquider la scoop, livrer le bébé au moindre coût aux "gentils Ch'tis", liquider l'imprimerie (25 licenciements) et le service informatique (6 licenciements), et mettre au pas la rédaction (33 clauses de cession). Ce que le chef Ch'ti traduit dans son compliment en "remarquable travail accompli".
Le nouveau directeur général coûtera beaucoup moins cher que son prédécesseur. Quant au président qui exercera ses fonctions depuis Lille, il n'est théoriquement pas rémunéré. Reste à savoir s'il touchera des jetons de présence.
Son titre, en fait, il le doit à son patron. Un patron tellement cumulard qu'il est arrivé à saturation. Il ne peut plus prétendre à une présidence supplémentaire. Il a donc dû déléguer. C'est notre nouveau "gentil président", par excès de zèle sans doute, qui a lâché le morceau devant les délégués syndicaux.
L'annonce du départ de "laVoixdesonmaître" a donné l'occasion au chef ch'ti d'asséner sa petite leçon de morale aux représentants des salariés. "Il n'est pas positif d'être dans le dénigrement systématique comme je le vois de temps en temps", a-t-il dit.
Une phrase qui ne pouvait pas viser la CFDT. Ne sommes nous pas le syndicat qui lutte contre "le dénigrement systématique" des valeurs du CP et de la déontologie journalistique battus en brèche depuis un an ?
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