Trente-trois journalistes partis en clause de cession au 31 juillet 2010 et seulement une dizaine d'embauches en CDI depuis. Pour faire tourner la rédaction, "laVoixdesonmaître" a recours aux contrats à durée déterminée (CDD).
La CFDT a voulu savoir combien ils étaient et a posé la question en délégués du personnel d'octobre. La réponse fait froid dans le dos : VINGT-TROIS.
De ce chiffre, il convient toutefois d'en retirer deux : un étant sur un congé de longue maladie et un autre sur le remplacement d'un photographe en vacances.
Reste que depuis le 1er août, vingt et un jeunes confrères vivent dans la précarité.
Pourquoi ne les embauche-t-on pas ? Leurs contrats stipulent pourtant qu'ils remplacent des titulaires qui ont quitté l'entreprise et dont les postes n'ont pas été supprimés. Le code du travail est clair sur ce point : un poste de CDI ne peut pas être remplacé par un CDD. Mais les "gentils ch'tis" n'ont que faire des lois. Ils sont au-dessus. Seul, le respect de celles qui les avantagent leur importe.
Ainsi sur les éditions Haute Picardie et Saint-Quentin, 50% de l'effectif est précarisé (4 sur 8 pour l'une, 3 sur 6 pour l'autre). Ce n'est guère mieux en Picardie maritime (3 sur 8) ou au Desk (3 sur 9). Sans parler du Web (1 sur 2). En fait tout le monde est touché sauf... la hiérarchie. "albertlondres" ne peut pas se passer de ses petites mains.
En chef d'orchestre de cette précarité instaurée en mode de gestion de la rédaction, l'adjoint au rédacteur en chef, secrétaire général de la rédaction. Il fait merveille en la matière. Un vrai derviche tourneur !
Grâce à lui, nos jeunes confrères deviennent vite experts en géographie. Un mois à Abbeville, un autre à Creil, un troisième à Saint-Quentin, etc. "J'ai besoin de te tester, coco !" s'entendent-ils dire pour justifier ce turn-over démobilisateur et complètement improductif.
Improductif journalistiquement parlant parce que, en matière de management, on est dans le top du top. Que seraient ces cadres sans ces pratiques ? Rien ! Ils n'existeraient pas. Tandis que là, tous ces jeunes obligés contraints de courber l'échine pour conserver un CDD à l'indice 120 PQR quand ce n'est pas moins, c'est le pied !
Autre motif moins avouable de ces pratiques : grâce à cette précarité, finie l'indépendance de la rédaction ! Quel CDD peut contester les ordres des affidés d'"albertlondres" pour qui "déontologie" est un gros mot ?
Un qui s'y retrouve aussi c'est "laVoixdesonmaître". Loin d'aligner les rémunérations sur la sienne, il dispose là d'une masse salariale minimum qu'il se charge de maintenir au plus bas. Quand ces CDD vont acquérir un peu d'ancienneté, il les virera pour les remplacer par d'autres. L'essentiel, c'est que l'actionnaire s'y retrouve.
Et le lecteur dans tout ça ? Lui, il a déjà compris. Il fuit le journal de mois en mois. Nous voilà en-dessous des 60 000 exemplaires. Un record !
Quand on pense que la précédente direction avait recruté "le meilleur rédacteur en chef de France" pour relancer les ventes, c'est réussi !
Le Courrier de ce vendredi 29 octobre 2010 ne risque pas de booster l'OJD. Au lendemain d'une journée de grèves marquée, dans la région, par la multiplication d'opérations sporadiques, "albertlondres" et son équipe ont décidé de minimiser l'événement. Il se résume à quelques lignes en bas de page, sans photo. Par contre, ils ont encouragé les papiers en pages locales. Ce qui permet de dire : "Mais si, on en a parlé. Mais vous ne l'avez pas lu parce que vous n'aviez pas la bonne édition".
Par contre, tout le monde a eu droit à Geneviève de Fontenay et à ses candidates au titre de miss Picardie. En voilà du bon journalisme ! D'autant que lorsque toutes ces belles jeunes filles nous feront de beaux enfants, elles auront encore droit à leur photo dans le journal. "albertlondres" a créé pour elles la page "bébés". On dit merci qui ?
vendredi 29 octobre 2010
jeudi 21 octobre 2010
Papier recyclé
Les temps sont durs.
Trente-trois journalistes quittent le CP en faisant jouer leur clause de cession.
La direction réduit les effectifs de 92 à 87.
Les CDD se ramassent à la pelle avec des salaires de misère (indice 120 PQR), occupant, en toute illégalité, des postes de CDI libérés depuis des mois.
Et il faut malgré tout sortir un quotidien.
Heureusement, "laVoixdesonmaître" a doté la rédaction d'une nouvelle armée mexicaine. Triée sur le volet parmi les meilleurs collaborateurs d'"albertlondres", elle est chargée de tirer le journal vers le haut.
Jusqu'à présent, elle brille surtout par son goût du caporalisme. Ainsi sur l'air de "Je suis le chef/j'ai dit/tu exécutes", l'un de ces brillants sujets a imposé une dernière page, le jeudi 14 octobre 2010, qui restera dans les annales.
N'ayant à y mettre qu'une maigre dépêche AFP d'une cinquantaine de lignes journal, il a ordonné de la compléter en puisant dans la documentation un papier paru le... 30 septembre 2008. Comme ce brillant collaborateur ne fait pas dans la demi-mesure, il a repris l'article d'un confrère parti depuis la mi-août en clause de cession et qui - cerise sur le gâteau - a toujours refusé de signer l'accord sur les droits d'auteur. Pourquoi se gêner ?
La page en question était consacrée à "Séraphine", le film aux sept César, dont le producteur et le scénariste répondaient le jour même devant la justice d'une accusation de plagiat. Un sujet capital d'autant que la dame, peintre autodidacte de l'entre-deux-guerres, était originaire de Senlis.
Un sujet si important qu'une semaine après, les lecteurs du CP ne savent toujours pas ce qui s'est dit à l'audience et si les plagiaires ont été condamnés ou relaxés.
De (très) mauvaises langues prétendent que le galonné a imposé le sujet par excès de zèle. L'artiste née en 1864 à Senlis et morte à Clermont en 1942, avait pour nom de famille "Louis". Mais personne ne les croit.
Trente-trois journalistes quittent le CP en faisant jouer leur clause de cession.
La direction réduit les effectifs de 92 à 87.
Les CDD se ramassent à la pelle avec des salaires de misère (indice 120 PQR), occupant, en toute illégalité, des postes de CDI libérés depuis des mois.
Et il faut malgré tout sortir un quotidien.
Heureusement, "laVoixdesonmaître" a doté la rédaction d'une nouvelle armée mexicaine. Triée sur le volet parmi les meilleurs collaborateurs d'"albertlondres", elle est chargée de tirer le journal vers le haut.
Jusqu'à présent, elle brille surtout par son goût du caporalisme. Ainsi sur l'air de "Je suis le chef/j'ai dit/tu exécutes", l'un de ces brillants sujets a imposé une dernière page, le jeudi 14 octobre 2010, qui restera dans les annales.
N'ayant à y mettre qu'une maigre dépêche AFP d'une cinquantaine de lignes journal, il a ordonné de la compléter en puisant dans la documentation un papier paru le... 30 septembre 2008. Comme ce brillant collaborateur ne fait pas dans la demi-mesure, il a repris l'article d'un confrère parti depuis la mi-août en clause de cession et qui - cerise sur le gâteau - a toujours refusé de signer l'accord sur les droits d'auteur. Pourquoi se gêner ?
La page en question était consacrée à "Séraphine", le film aux sept César, dont le producteur et le scénariste répondaient le jour même devant la justice d'une accusation de plagiat. Un sujet capital d'autant que la dame, peintre autodidacte de l'entre-deux-guerres, était originaire de Senlis.
Un sujet si important qu'une semaine après, les lecteurs du CP ne savent toujours pas ce qui s'est dit à l'audience et si les plagiaires ont été condamnés ou relaxés.
De (très) mauvaises langues prétendent que le galonné a imposé le sujet par excès de zèle. L'artiste née en 1864 à Senlis et morte à Clermont en 1942, avait pour nom de famille "Louis". Mais personne ne les croit.
lundi 11 octobre 2010
Les Nostradamus de l'info
Créer l'événement avant l'événement. "C'est nouveau, ça vient de sortir", aurait dit Coluche, et c'est l'oeuvre du grand "albertlondres".
Jamais dans l'histoire du CP, personne n'avait osé manipuler l'information de la sorte. Avec l'arrivée des "gentils ch'tis", l'indépendance de la rédaction en a pris un sacré coup. Heureusement, il reste encore quelques journalistes pour qui éthique et déontologie ont un sens. Grâce à eux, les lecteurs ont eu droit le vendredi 8 octobre 2010 à un compte-rendu du conseil municipal d'Amiens
conforme aux faits.
Mais il l'ont échappé belle parce que la nouvelle hiérarchie mise en place depuis septembre ne s'encombre pas de ces principes. Elle savait plusieurs heures avant la réunion des élus comment allait se dérouler le conseil municipal, comment il fallait rédiger le compte-rendu, quel angle le scribouillard devait donner à son papier. Ce jeudi 7 octobre 2010, elle avait tout anticipé.
Une association de commerçants du centre-ville avait décidé d'exprimer son mécontentement face au nouveau plan de circulation instauré le 4 janvier dernier, en allant chahuter un conseil municipal prévu à 18 heures à l'Hôtel de Ville. La réunion s'annonçait animée et nos Nostradamus de l'info avaient décidé d'écrire le début du papier en milieu d'après-midi. On n'est jamais trop prudent d'autant que, depuis le 20 septembre 2010, les "gentils ch'tis" nous obligent à boucler le journal à 22h10.
"Vent de révolte hier sur la ville" avaient-ils titré avec un sous-titre tout aussi mesuré : "Hier en fin d'après-midi, les commerçants du centre ville et des professions libérales ont manifesté contre le plan de circulation, avant de s'inviter au conseil municipal. Un conseil de rentrée qui s'est ouvert dans une ambiance tendue."
Comme si cela ne suffisait pas, nos éminents chefs recommandaient aux "journaleux" de "commencer ce papier par le paragraphe d'intro suivant :
Là, le porte-plume invite son sous-fifre à rédiger un "INTERTITRE" avant d'enchaîner sur le début du compte-rendu qui doit s'ouvrir (il en a décidé ainsi) par : "La manifestation a débuté une demi-heure plus tôt, place René Goblet." A partir de là, notre "envoyé spécial" pouvait se lâcher.
Heureusement, il existe encore au CP des journalistes qui ont une conscience professionnelle. Ils ont refusé de se plier à ces méthodes et ont exigé de publier leur papier rédigé en direct de la salle du conseil municipal.
Une révolte salutaire car les manifestants n'étaient pas "près de 1000" (selon la police journalistique) mais "une centaine" (selon les journalistes présents). Les Madame Soleil de l'info n'avaient pas prévu non plus que le maire Gilles Demailly allait annuler la séance.
La CFDT dénonce cette grave dérive. Elle défend un droit à une information de qualité et apporte son soutien à tous ceux qui refusent une rédaction formatée.
Jamais dans l'histoire du CP, personne n'avait osé manipuler l'information de la sorte. Avec l'arrivée des "gentils ch'tis", l'indépendance de la rédaction en a pris un sacré coup. Heureusement, il reste encore quelques journalistes pour qui éthique et déontologie ont un sens. Grâce à eux, les lecteurs ont eu droit le vendredi 8 octobre 2010 à un compte-rendu du conseil municipal d'Amiens
conforme aux faits.
Mais il l'ont échappé belle parce que la nouvelle hiérarchie mise en place depuis septembre ne s'encombre pas de ces principes. Elle savait plusieurs heures avant la réunion des élus comment allait se dérouler le conseil municipal, comment il fallait rédiger le compte-rendu, quel angle le scribouillard devait donner à son papier. Ce jeudi 7 octobre 2010, elle avait tout anticipé.
Une association de commerçants du centre-ville avait décidé d'exprimer son mécontentement face au nouveau plan de circulation instauré le 4 janvier dernier, en allant chahuter un conseil municipal prévu à 18 heures à l'Hôtel de Ville. La réunion s'annonçait animée et nos Nostradamus de l'info avaient décidé d'écrire le début du papier en milieu d'après-midi. On n'est jamais trop prudent d'autant que, depuis le 20 septembre 2010, les "gentils ch'tis" nous obligent à boucler le journal à 22h10.
"Vent de révolte hier sur la ville" avaient-ils titré avec un sous-titre tout aussi mesuré : "Hier en fin d'après-midi, les commerçants du centre ville et des professions libérales ont manifesté contre le plan de circulation, avant de s'inviter au conseil municipal. Un conseil de rentrée qui s'est ouvert dans une ambiance tendue."
Comme si cela ne suffisait pas, nos éminents chefs recommandaient aux "journaleux" de "commencer ce papier par le paragraphe d'intro suivant :
"Hôtel de ville d'Amiens, hier 18 heures. Un imposant cortège de près de 1000 manifestants arrive devant la mairie. Pour la deuxième fois en moins d'un an, des commerçants, rejoints par des professions libérales ainsi que des anonymes, ont défilé dans le centre ville d'Amiens pour dire non au plan de circulation. Ils ne terminent pas leur marche de fronde devant la mairie par hasard. D'une part, ils interpellent le maire. Mais d'autre part, ils veulent se faire voir et entendre alors que débute le conseil municipal de rentrée (lire ci-dessous)."
Heureusement, il existe encore au CP des journalistes qui ont une conscience professionnelle. Ils ont refusé de se plier à ces méthodes et ont exigé de publier leur papier rédigé en direct de la salle du conseil municipal.
Une révolte salutaire car les manifestants n'étaient pas "près de 1000" (selon la police journalistique) mais "une centaine" (selon les journalistes présents). Les Madame Soleil de l'info n'avaient pas prévu non plus que le maire Gilles Demailly allait annuler la séance.
La CFDT dénonce cette grave dérive. Elle défend un droit à une information de qualité et apporte son soutien à tous ceux qui refusent une rédaction formatée.
vendredi 8 octobre 2010
Dites 33 !
On a longtemps cru que "seulement" 32 journalistes (sur 92) avaient fait valoir leurs droits à la clause de cession ouverte de mars à juillet 2010. Eh bien non ! Ils sont en fait trente-trois.
Et qui est le 33e ? "éricbesson", notre dernier président de la scop, celui qui a vendu le journal aux "gentils ch'tis".
Pourquoi avoir caché ce départ pendant plus d'un mois ?
En août, la direction niait tout licenciement. Des consignes ont même été données pour l'inscrire au tableau de service du Desk en septembre avant de signifier une prolongation de son congé de maladie. Le pauvre garçon déprimait après sa mise au placard à Saint-Quentin pendant six mois.
Il a fallu attendre la mi-septembre pour qu'officiellement, "laVoixdesonmaître" annonce que son ex-président ne faisait plus partie des effectifs. Un mystère demeure toutefois sur les modalités de sa clause de cession : est-il parti sur les bases de son salaire de journaliste ou sur celles de son salaire de président ?
Quoi qu'il en soit, il apparaît aujourd'hui comme le dindon d'une farce qui ne fait rire que dans le Nord. Les "gentils ch'tis" l'ont visiblement bien mal récompensé.
La CFDT ne pleure pas sur son sort. "Il nous a fait trop de mal pour qu'on en dise bien", pour reprendre une phrase de Corneille.
Le cas "éricbesson" est révélateur des pratiques d'une direction qui a institué le mensonge en mode de management. Quelle confiance, dans ce contexte, les salariés peuvent-ils accorder à leurs dirigeants dont la crédibilité tend plus vers le zéro que vers l'infini ?
L'hémorragie de la rédaction du CP après la reprise par les "gentils ch'tis" n'est malheureusement pas un cas isolé. A la République du Centre (Orléans), l'arrivée du groupe La Montagne en mars s'est traduite par 34 départs en clause de cession sur un effectif de 72 journalistes.
Et qui est le 33e ? "éricbesson", notre dernier président de la scop, celui qui a vendu le journal aux "gentils ch'tis".
Pourquoi avoir caché ce départ pendant plus d'un mois ?
En août, la direction niait tout licenciement. Des consignes ont même été données pour l'inscrire au tableau de service du Desk en septembre avant de signifier une prolongation de son congé de maladie. Le pauvre garçon déprimait après sa mise au placard à Saint-Quentin pendant six mois.
Il a fallu attendre la mi-septembre pour qu'officiellement, "laVoixdesonmaître" annonce que son ex-président ne faisait plus partie des effectifs. Un mystère demeure toutefois sur les modalités de sa clause de cession : est-il parti sur les bases de son salaire de journaliste ou sur celles de son salaire de président ?
Quoi qu'il en soit, il apparaît aujourd'hui comme le dindon d'une farce qui ne fait rire que dans le Nord. Les "gentils ch'tis" l'ont visiblement bien mal récompensé.
La CFDT ne pleure pas sur son sort. "Il nous a fait trop de mal pour qu'on en dise bien", pour reprendre une phrase de Corneille.
Le cas "éricbesson" est révélateur des pratiques d'une direction qui a institué le mensonge en mode de management. Quelle confiance, dans ce contexte, les salariés peuvent-ils accorder à leurs dirigeants dont la crédibilité tend plus vers le zéro que vers l'infini ?
L'hémorragie de la rédaction du CP après la reprise par les "gentils ch'tis" n'est malheureusement pas un cas isolé. A la République du Centre (Orléans), l'arrivée du groupe La Montagne en mars s'est traduite par 34 départs en clause de cession sur un effectif de 72 journalistes.
mercredi 6 octobre 2010
Des avenants toujours illégaux
Suite aux protestations syndicales en Comité d'entreprise et en réunion de délégués du personnel de septembre, les délégués syndicaux de la rédaction étaient conviés le jeudi 30 septembre 2010 à une "étude sur les projets d'avenants au contrat de travail".
La CFDT n'a pu participer à cette réunion et s'est fait excuser. Elle a néanmoins pris connaissance du nouveau texte.
Sur le fond, rien n'a vraiment changé.
Certes le scandaleux chapitre sur le "permis de conduire en cours de validité" a été supprimé (second alinéa du chapitre 5 "Déplacements"). Il faut dire que les "gentils ch'tis" n'y allaient pas avec le dos de la cuillère.
Malgré ce petit toilettage, l'article 7 sur la clause de mobilité demeure tout à fait illicite. Une direction ne peut pas imposer un changement de lieu d'habitation. Nous l'avions écrit dans un précédent article ("Des avenants au forceps", 26 septembre 2010) : c'est contraire à toute jurisprudence de la Cour de Cassation.
La direction nous donne d'ailleurs implicitement raison. Dans la version 2 de son avenant, la phrase stipulant que "le refus d'accepter un tel changement (ndlr : de lieu d'habitation) serait susceptible d'entraîner son licenciement pour cause réelle et sérieuse" a disparu.
Et puis, compte tenu de la paupérisation de la rédaction et des salaires de misères imposés par les "gentils ch'tis", on ne voit pas comment un journaliste aura les moyens de s'installer en ville. A moins que "laVoixdesonmaître", dont le salaire ferait rougir les patrons du CAC 40, ne mette la main à la poche.
Autre abus de la direction : exiger du salarié qu'il prenne une assurance illimitée pour son véhicule personnel et que ce surcoût soit à sa charge. Si coût supplémentaire il y a, et dans la mesure où l'entreprise exige une assurance spéciale, il appartient à cette dernière d'en assurer la charge.
De plus, renoncer par avance à tout recours contre la société qui envoie son salarié avec son propre véhicule couvrir un événement, n'est pas correct. Rien ne prouve que l'intervention du salarié se fait dans le respect des règles légales. La responsabilité civile et pénale de l'employeur ne doit pas être écartée par principe.
Cet avenant, dans sa nouvelle mouture, constitue toujours une modification d'éléments essentiels du contrat de travail. La direction doit donc passer par la procédure collective prévue à l'article L 1222-6 du Code du travail qui oblige l'employeur a en faire " la proposition au salarié par lettre recommandée avec avis de réception. La lettre de notification informe le salarié qu'il dispose d'un mois à compter de sa réception pour faire connaître son refus. A défaut de réponse dans le délai d'un mois, le salarié est réputé avoir accepté la modification proposée".
Une attitude qui ne choquera pas la direction puisque elle-même l'adresse non signé.
Une tradition chez les "gentils ch'tis".
N'avaient-ils pas usé du stratagème quand les sociétaires de la scop ont vendu leurs parts sociales ?
La CFDT n'a pu participer à cette réunion et s'est fait excuser. Elle a néanmoins pris connaissance du nouveau texte.
Sur le fond, rien n'a vraiment changé.
Certes le scandaleux chapitre sur le "permis de conduire en cours de validité" a été supprimé (second alinéa du chapitre 5 "Déplacements"). Il faut dire que les "gentils ch'tis" n'y allaient pas avec le dos de la cuillère.
"Toute sanction provoquant la suspension ou l'annulation du permis de conduire devra faire l'objet d'une déclaration auprès de la Direction dans les 48 heures", écrivaient-ils ajoutant :
"Il est expressément convenu que :
"Il est expressément convenu que :
- si la suspension est d'une durée inférieure ou égale à trois mois, ce contrat sera
suspendu pour la même durée
suspendu pour la même durée
- si la suspension est d'une durée supérieure à trois mois ou s'il y a annulation,
le présent contrat sera rompu de son fait."
Dans ces conditions, nous nous préparions à demander des voitures de direction avec chauffeur pour garder notre boulot !le présent contrat sera rompu de son fait."
Malgré ce petit toilettage, l'article 7 sur la clause de mobilité demeure tout à fait illicite. Une direction ne peut pas imposer un changement de lieu d'habitation. Nous l'avions écrit dans un précédent article ("Des avenants au forceps", 26 septembre 2010) : c'est contraire à toute jurisprudence de la Cour de Cassation.
La direction nous donne d'ailleurs implicitement raison. Dans la version 2 de son avenant, la phrase stipulant que "le refus d'accepter un tel changement (ndlr : de lieu d'habitation) serait susceptible d'entraîner son licenciement pour cause réelle et sérieuse" a disparu.
Et puis, compte tenu de la paupérisation de la rédaction et des salaires de misères imposés par les "gentils ch'tis", on ne voit pas comment un journaliste aura les moyens de s'installer en ville. A moins que "laVoixdesonmaître", dont le salaire ferait rougir les patrons du CAC 40, ne mette la main à la poche.
Autre abus de la direction : exiger du salarié qu'il prenne une assurance illimitée pour son véhicule personnel et que ce surcoût soit à sa charge. Si coût supplémentaire il y a, et dans la mesure où l'entreprise exige une assurance spéciale, il appartient à cette dernière d'en assurer la charge.
De plus, renoncer par avance à tout recours contre la société qui envoie son salarié avec son propre véhicule couvrir un événement, n'est pas correct. Rien ne prouve que l'intervention du salarié se fait dans le respect des règles légales. La responsabilité civile et pénale de l'employeur ne doit pas être écartée par principe.
Cet avenant, dans sa nouvelle mouture, constitue toujours une modification d'éléments essentiels du contrat de travail. La direction doit donc passer par la procédure collective prévue à l'article L 1222-6 du Code du travail qui oblige l'employeur a en faire " la proposition au salarié par lettre recommandée avec avis de réception. La lettre de notification informe le salarié qu'il dispose d'un mois à compter de sa réception pour faire connaître son refus. A défaut de réponse dans le délai d'un mois, le salarié est réputé avoir accepté la modification proposée".
La CFDT invite les salariés à
ignorer ce document
et à
ne pas le signer.
Une tradition chez les "gentils ch'tis".
N'avaient-ils pas usé du stratagème quand les sociétaires de la scop ont vendu leurs parts sociales ?
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