Les temps sont durs.
Trente-trois journalistes quittent le CP en faisant jouer leur clause de cession.
La direction réduit les effectifs de 92 à 87.
Les CDD se ramassent à la pelle avec des salaires de misère (indice 120 PQR), occupant, en toute illégalité, des postes de CDI libérés depuis des mois.
Et il faut malgré tout sortir un quotidien.
Heureusement, "laVoixdesonmaître" a doté la rédaction d'une nouvelle armée mexicaine. Triée sur le volet parmi les meilleurs collaborateurs d'"albertlondres", elle est chargée de tirer le journal vers le haut.
Jusqu'à présent, elle brille surtout par son goût du caporalisme. Ainsi sur l'air de "Je suis le chef/j'ai dit/tu exécutes", l'un de ces brillants sujets a imposé une dernière page, le jeudi 14 octobre 2010, qui restera dans les annales.
N'ayant à y mettre qu'une maigre dépêche AFP d'une cinquantaine de lignes journal, il a ordonné de la compléter en puisant dans la documentation un papier paru le... 30 septembre 2008. Comme ce brillant collaborateur ne fait pas dans la demi-mesure, il a repris l'article d'un confrère parti depuis la mi-août en clause de cession et qui - cerise sur le gâteau - a toujours refusé de signer l'accord sur les droits d'auteur. Pourquoi se gêner ?
La page en question était consacrée à "Séraphine", le film aux sept César, dont le producteur et le scénariste répondaient le jour même devant la justice d'une accusation de plagiat. Un sujet capital d'autant que la dame, peintre autodidacte de l'entre-deux-guerres, était originaire de Senlis.
Un sujet si important qu'une semaine après, les lecteurs du CP ne savent toujours pas ce qui s'est dit à l'audience et si les plagiaires ont été condamnés ou relaxés.
De (très) mauvaises langues prétendent que le galonné a imposé le sujet par excès de zèle. L'artiste née en 1864 à Senlis et morte à Clermont en 1942, avait pour nom de famille "Louis". Mais personne ne les croit.
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