Dix-sept licenciements dans une entreprise !
Sans faire la une des journaux, l'information en général donne lieu à un traitement conséquent.
Pas en Picardie ! En tout cas, pas dans le quotidien régional de référence. Et pour cause, les 17 licenciés en question ne sont autres que les 17 salariés du service prépresse du journal.
Des licenciements pratiqués ce samedi 30 juin 2012 dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le deuxième (on aimerait écrire le "second") pratiqué dans l'entreprise depuis sa reprise en 2009 par le groupe Rossel-VdN.
Des licenciements qui n'ont aucune justification économique comme l'a montré le rapport du commissaire aux comptes du comité d'entreprise du CP.
Des licenciements politiques et "boursiers". "Boursiers" parce que l'objectif fixé par l'actionnaire à la direction est une rentabilité à 10%. Pour l'atteindre, à défaut d'audace et d'imagination, on réduit la masse salariale.
Politiques parce que la disparition des services techniques d'un quotidien régional est une première en France. Un signe fort pour le patronnat de la presse.
Un triste exemple pour le personnel que la CFDT a dénoncé en s'opposant au PSE et en refusant de voter le licenciement de 5 salariés protégés.
Un exemple que nos confrères de la PQR peuvent méditer parce que les tâches techniques supprimées par la VdN au CP n'ont pas disparu. Elles ont été soit transférées à la rédaction (avec une nouvelle surcharge de travail non rémunérée), soit externalisées. Les secrétaires des agences détachées n'ont plus le droit de prendre des avis de décès ou des annonces payantes. Le travail est confié à des filiales du groupe. Quant à la publicité, elle est désormais réalisée par la filiale pub du journal (PMP) et le service lillois de la VdN.
Ces mesures éloignent encore un peu plus le quotidien de ses lecteurs. Exemple : jusqu'alors, le journal accueillait 7 jours sur 7 les avis nécrologiques. A compter du 1er juillet, s'ils veulent le publier le lundi, les Picards devront éviter de mourir le dimanche : la société qui prendra leur faire-part fait relâche ce jour-là. Interrogée, la direction a répondu avec aplomb : "Ils passeront mardi".
Cette politique va à l'opposé des engagements écrits du repreneur qui, en 2009, déclarait vouloir développer le service prépresse. Ce comportement devrait attirer l'attention des salariés du Groupe Hersant Média (GHM) à qui Rossel-VdN fait actuellement les yeux doux.
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
mardi 26 juin 2012
samedi 23 juin 2012
Les raisons d'une non parution
C'est bien connu : les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. Ce n'est pas en consultant le site Internet du CP que le lecteur saura pourquoi son quotidien favori n'est pas paru ce samedi 23 juin 2012.
"Suite à un mouvement de grève de notre centre d'impression, le Courrier picard n'a pu être imprimé ce samedi 23 juin. Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce contre-temps indépendant de notre volonté." Tel est le message officiel. C'est de l'info, ça Coco !
Le centre d'impression en question n'est autre que La Pilaterie, près de Lille, là où la VdN, propriétaire du CP, fait tourner ses rotatives. La nuit dernière, elles sont restées à l'arrêt suite à une grève lancée par quatre syndicats lillois (Métropole Nord, Filpac CGT, SNJ et SNJ-CGT).
Les raisons de cette grosse colère: l'échec d'une négociation sur les salaires menée la veille. Les syndicats réclament, au titre d'un rattrapage de l'année 2011, une prime de 0,6% de la masse salariale (soit environ 360 000 euros) à répartir sur les 800 salariés de la VdN et demandent à revoir la direction en septembre pour négocier les augmentations 2012, mais pas sous forme de prime.
"2011, c'est soldé !" aurait répondu le généreux négociateur qui propose une prime de 400 euros en 2012 pour les 125 plus bas salaires et une prime pour tous les autres en février 2013... si les résultats de l'entreprise sont bons.
Au CP où les salaires ont été revus à la baisse en 2009 quand la VdN a pris le pouvoir, la direction refuse aussi toute augmentation salariale. En négociation annuelle obligatoire (NAO), elle a clairement affirmé : "Pas d'augmentations de salaires hors augmentations conventionnelles" soit 1% en 2012 avec +0,3% en mars, 0,4% en juillet et 0,3% en novembre.
Une telle générosité ne peut que motiver des salariés que l'on n'a jamais vu aussi peu enthousiastes, surtout à la veille du licenciement de 17 salariés du prépresse qui quitteront l'entreprise ce 30 juin.
"Suite à un mouvement de grève de notre centre d'impression, le Courrier picard n'a pu être imprimé ce samedi 23 juin. Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce contre-temps indépendant de notre volonté." Tel est le message officiel. C'est de l'info, ça Coco !
Le centre d'impression en question n'est autre que La Pilaterie, près de Lille, là où la VdN, propriétaire du CP, fait tourner ses rotatives. La nuit dernière, elles sont restées à l'arrêt suite à une grève lancée par quatre syndicats lillois (Métropole Nord, Filpac CGT, SNJ et SNJ-CGT).
Les raisons de cette grosse colère: l'échec d'une négociation sur les salaires menée la veille. Les syndicats réclament, au titre d'un rattrapage de l'année 2011, une prime de 0,6% de la masse salariale (soit environ 360 000 euros) à répartir sur les 800 salariés de la VdN et demandent à revoir la direction en septembre pour négocier les augmentations 2012, mais pas sous forme de prime.
"2011, c'est soldé !" aurait répondu le généreux négociateur qui propose une prime de 400 euros en 2012 pour les 125 plus bas salaires et une prime pour tous les autres en février 2013... si les résultats de l'entreprise sont bons.
Au CP où les salaires ont été revus à la baisse en 2009 quand la VdN a pris le pouvoir, la direction refuse aussi toute augmentation salariale. En négociation annuelle obligatoire (NAO), elle a clairement affirmé : "Pas d'augmentations de salaires hors augmentations conventionnelles" soit 1% en 2012 avec +0,3% en mars, 0,4% en juillet et 0,3% en novembre.
Une telle générosité ne peut que motiver des salariés que l'on n'a jamais vu aussi peu enthousiastes, surtout à la veille du licenciement de 17 salariés du prépresse qui quitteront l'entreprise ce 30 juin.
lundi 11 juin 2012
Commission de la carte : derniers jours pour voter CFDT
Crise de la presse
Concentrations
Précarité
Trois raisons de voter CFDT
Plus inquiétant : la précarité (CDD, pigistes permanents ...) a explosé essentiellement au détriment des jeunes journalistes. Ces évolutions témoignent du malaise d’un métier tout à la fois malmené par la crise et les concentrations capitalistiques, profondément déstructuré par les mutations technologiques et remis en cause dans sa crédibilité éthique.
La mission des membres de la CCIJP peut paraître technique, notamment dans le respect des critères balisant les conditions d’exercice de la profession. Mais la procédure n’est pas une fin en soi. Les évolutions encours requièrent des adaptations permanentes afin d’actualiser les critères pour les nouveaux medias et la reconnaissance de qualifications différentes. De même, l'extension de la précarité oblige à revoir le seuil du revenu minimum fixé arbitrairement à la moitié du Smic pour prétendre à la carte.
Conscients des difficultés matérielles liées à l’exercice du métier et des évolutions inter-catégorielles en cours, les élus CFDT qui siègent à la CCIJP s’attèlent à la défense des précaires, notamment des pigistes souvent isolés. A l’écoute, ils veillent aussi à la préservation d’acquis, garants d’une indépendance ne souffrant aucune entorse.
Au regard de l'ampleur et de la gravité des préoccupations, il faut garantir le pluralisme et favoriser l'expression d'un débat ouvert au sein des instances de la CCIPJ. C'est le rôle et la mission que se sont fixés les représentants de la CFDT.
Inscription à :
Articles (Atom)