C'est bien connu : les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. Ce n'est pas en consultant le site Internet du CP que le lecteur saura pourquoi son quotidien favori n'est pas paru ce samedi 23 juin 2012.
"Suite à un mouvement de grève de notre centre d'impression, le Courrier picard n'a pu être imprimé ce samedi 23 juin. Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce contre-temps indépendant de notre volonté." Tel est le message officiel. C'est de l'info, ça Coco !
Le centre d'impression en question n'est autre que La Pilaterie, près de Lille, là où la VdN, propriétaire du CP, fait tourner ses rotatives. La nuit dernière, elles sont restées à l'arrêt suite à une grève lancée par quatre syndicats lillois (Métropole Nord, Filpac CGT, SNJ et SNJ-CGT).
Les raisons de cette grosse colère: l'échec d'une négociation sur les salaires menée la veille. Les syndicats réclament, au titre d'un rattrapage de l'année 2011, une prime de 0,6% de la masse salariale (soit environ 360 000 euros) à répartir sur les 800 salariés de la VdN et demandent à revoir la direction en septembre pour négocier les augmentations 2012, mais pas sous forme de prime.
"2011, c'est soldé !" aurait répondu le généreux négociateur qui propose une prime de 400 euros en 2012 pour les 125 plus bas salaires et une prime pour tous les autres en février 2013... si les résultats de l'entreprise sont bons.
Au CP où les salaires ont été revus à la baisse en 2009 quand la VdN a pris le pouvoir, la direction refuse aussi toute augmentation salariale. En négociation annuelle obligatoire (NAO), elle a clairement affirmé : "Pas d'augmentations de salaires hors augmentations conventionnelles" soit 1% en 2012 avec +0,3% en mars, 0,4% en juillet et 0,3% en novembre.
Une telle générosité ne peut que motiver des salariés que l'on n'a jamais vu aussi peu enthousiastes, surtout à la veille du licenciement de 17 salariés du prépresse qui quitteront l'entreprise ce 30 juin.
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