"La page est tournée." C'est la dernière antienne des apparatchiks, mis en place par les "gentils ch'tis", depuis la sortie de la nouvelle formule du journal.
Cette nouvelle formule n'a pas pour mission première d'apporter du sang neuf au journal. Son objectif est de "tourner la page". Il fallait que l'image historique du CP disparaisse et avec elle tout ce qui pouvait rappeler la scop. Opération réussie !
Depuis un an, direction et rédaction en chef s'emploient, avec succès, à gommer, de façon souvent violente, tout ce qui peut rappeler le passé. La maquette du journal était la dernière étape à franchir.
Dernière, non : il reste encore ces empêcheurs de tourner en rond que sont les journalistes CFDT. Vous allez voir que si les ventes ne se redressent pas dans quelques mois, ce sera de leur faute.
D'autant que ce n'est pas la rencontre d'une délégation de la section syndicale avec le nouveau directeur général, le jeudi 27 janvier 2011, qui nous porte à l'optimisme. Venue avec une douzaine de revendications, elle en est ressortie avec une fin de non recevoir sur pratiquement tout.
L'embauche des 17 CDD de la rédaction jusqu'à concurrence de 87 CDI ? Cinq jeunes journalistes vont recevoir leur lettre de recrutement définitif le 1er février. Pour les autres, pas de réponse.
La révision de la grille de salaires alignée sur celle de la VdN et le versement d'une prime pour le journal du dimanche ?
"Vous rendez-vous compte, mes pauvres gens, dans quelle situation financière se trouve l'entreprise. Nous n'avons pas les moyens", s'est-on entendu répondre en substance. Mais pas question de toucher aux (gros) salaires des pontes de la rédaction et de quelques autres cadres. La redistribution de ces générosités suffirait, selon nos calculs, à satisfaire nos revendications. La preuve que l'argent est là.
La mise en place d'un conseil de rédaction sur les bases de la CPR ?
Pas question. Quelle horreur ! Vous voulez que les membres de cette nouvelle instance puissent toujours se prononcer sur les nominations, les sanctions, les mutations des journalistes. Vous n'y pensez pas.
En plus, vous demandez que ce conseil de rédaction puisse voter, à l'occasion, sur les sujets mis à l'ordre du jour ? Bande de gauchistes ! Si vous ne l'avez pas compris, vous n'êtes plus dans une scop (ça, on nous le rabâche tous les jours). Terminé la démocratie.
Voter, vous vous rendez compte de l'absurdité de vos propos ! Vous voulez que les journalistes aient un droit de regard sur le contenu de leur journal. Où va-t-on ? Vous serez informé des décisions prises, c'est déjà pas mal. Pour le reste, silence dans les rangs ! Je ne veux voir qu'une tête.
Seule bonne nouvelle de cette rencontre : pas d'inquiétude pour l'agence de Doullens. Elle ne sera pas fermée. Pourquoi alors un journaliste titulaire n'y est-il toujours pas affecté ? Notre nouveau directeur général n'en sait rien. "albertlondres" ne lui dit pas tout.
Un "albertlondres" dont il fut longuement question au cours de ce rendez-vous. La CFDT a demandé au DG qu'il soit un fédérateur et non plus un diviseur. Nous en avons profité pour lui dire tout le bien que nous pensions du "meilleur rédacteur en chef de France" (dixit ses recruteurs).
A l'issue de cette entrevue d'une heure, nous avons rencontré un homme sympathique, courtois et à l'écoute (on ne veut pas en dire trop de bien, ça pourrait lui porter préjudice) mais qui malheureusement n'avait rien à nous proposer.
"Comment faire pour redresser ensemble l'entreprise ?" nous a-t-il demandé. Aux pistes que nous avons proposées (lire ci-dessus), il a apporté une fin de non recevoir;
Moralité : les "gentils ch'tis" veulent qu'on se retrousse les manches, ce que tout le monde est prêt à faire, mais ils ne veulent nous en distribuer les dividendes.
C'est la différence avec le temps béni de la scop : nous savions à l'époque pour qui nous travaillions.
vendredi 28 janvier 2011
mardi 25 janvier 2011
Doullens : une agence menacée ?
La casse continue. Après l'agence de Creil qui fonctionne sans journaliste depuis bientôt deux mois, au tour maintenant de celle de Doullens. La semaine dernière, pendant trois jours, du lundi au mercredi, pas de journaliste au bureau. Les pages de la locale Doullens ont été confiées à un correspondant. La CFDT dénonce cette politique et exige qu'un journaliste soit à nouveau affecté à Doullens. Elle rappelle à notre "Vertueux pluraliste" qu'il s'est engagé à ne pas fermer d'agence (sauf Creil). La CFDT sait aussi quelle valeur accorder à sa parole (et à ses écrits) "irrévocables". Comme "albertlondres" a décrété depuis belle lurette qu'il n'y aurait plus de gratteux à l'agence le week-end, elle est restée vide durant cinq jours. Mais cela ne l'inquiète pas plus que ça. Recruté pour redresser les ventes, il a jusqu'à présent réussi l'exploit de les faire chuter en dessous de la barre symbolique des 60 000 exemplaires. L'épisode Doullens où le CP vend quand même 2 800 journaux n'est que le énième rebondissement d'un travail de sape qui consiste à détruire tout ce qui peut fonctionner. Après avoir fermé l'agence de Ham, cassé à plusieurs reprises l'équipe rédactionnelle de Compiègne, réduit à néant le service photo, démantelé le service reportage (et on en oublie), "albertlondres" s'est attelé, depuis septembre 2010, à l'édition de l'Amiénois. Elle était animée par une équipe qui parvenait, grâce à sa présence sur le terrain, à maintenir le niveau de ventes dans un contexte difficile. Insupportable pour "albertlondres" ! Un service qui fonctionne doit être démantelé. Il s'y est attaché avec zèle et brio : depuis octobre, les ventes chutent régulièrement de 4% par mois sur ce secteur. Encore bravo ! L'essentiel, c'est que les "gentils ch'tis" lui accordent toujours leur confiance.
mercredi 12 janvier 2011
Paroles d'un vertueux
"La concentration de la PQR est vertueuse", a confié, en ce début d'année, notre grand chef ch'ti au "Buzz Média Orange-Le Figaro". "C'est la seule façon de maintenir de la presse de proximité et de qualité sur le territoire français", a ajouté le directeur général de la VdN, administrateur du CP, prédisant que "nous arriverons à un moment à trois ou quatre grands groupes régionaux".
En clair, moins la presse est pluraliste, plus elle est vertueuse. Cette vision de la liberté de la presse par les patrons de PQR n'est pas nouvelle mais aujourd'hui, ils ne s'en cachent même plus. Il y a un an, au moment où il mettait la main sur le journal, le même se drapait dans les idéaux de la Libération et rappelait l'esprit de la Résistance qui avait porté le CP sur les fonts baptismaux.
Douze mois après, il fait fi de toutes ses belles déclarations qui, à la CFDT, ne nous avaient pas bernés.
Pour la première fois de son histoire, le CP a publié le lundi 10 janvier 2011 un cahier rédactionnel qui n'a pas été réalisé par la rédaction amiénoise (à l'exception d'une page). C'est un pur produit VdN. La CFDT rappelle que le "vertueux pluraliste" s'était engagé lors de la reprise du journal à maintenir son identité et à ne pas importer de pages de la VdN. Une fois de plus, les paroles n'engagent que ceux qui y croient.
Au Figaro, il rappelle aussi que son groupe reste profitable. Le résultat sera "positif sur l'année 2010 comme il l'avait été sur 2009", assure-t-il. Positif pour l'actionnaire pas pour les salariés. Encore moins pour ceux du CP dont la grille de salaires des journalistes a été amputée de 200 à 300 euros mensuels, minimum.
Une nouvelle formule plutôt réussie dans la forme. Un magnifique ravalement de façade. Pour le fond, il faudra attendre le verdict des "clients", dans quelques mois. Surtout si la couleur s'accompagne d'une augmentation de prix.
Dans son éditorial de ce mercredi 12 janvier 2011, "albertlondres" (dont on peut désormais admirer la tombine) ose parler "des valeurs qui ont forgé ce titre" au premier rang desquelles il place l'indépendance rédactionnelle.
A la CFDT, on a failli s'étouffer en le lisant. S'il est un rédacteur en chef qui, depuis 1944, a bafoué l'indépendance rédactionnelle, c'est bien lui. Tous les journalistes qui ont fait preuve d'indépendance ont été écartés. L'organigramme qu'il a mis en place en septembre dernier, en est une illustration édifiante.
Il est le premier rédacteur en chef à avoir mis sous l'éteignoir la Commission permanente de rédaction (CPR) et à systématiquement passer outre ses avis. Depuis septembre, il ne la réunit d'ailleurs plus. Pourquoi s'encombrer de remarques de méchants syndicalistes qui critiquent votre gouvernance ?
Les "gentils ch'tis" vont le délivrer de cette infâme Commission. Elle n'existera plus en mai prochain. Elle sera remplacée par une structure béni oui-oui où "albertlondres" ne subira les remarques que de gens qui lui devront leur promotion. Une garantie d'indépendance !
En clair, moins la presse est pluraliste, plus elle est vertueuse. Cette vision de la liberté de la presse par les patrons de PQR n'est pas nouvelle mais aujourd'hui, ils ne s'en cachent même plus. Il y a un an, au moment où il mettait la main sur le journal, le même se drapait dans les idéaux de la Libération et rappelait l'esprit de la Résistance qui avait porté le CP sur les fonts baptismaux.
Douze mois après, il fait fi de toutes ses belles déclarations qui, à la CFDT, ne nous avaient pas bernés.
Pour la première fois de son histoire, le CP a publié le lundi 10 janvier 2011 un cahier rédactionnel qui n'a pas été réalisé par la rédaction amiénoise (à l'exception d'une page). C'est un pur produit VdN. La CFDT rappelle que le "vertueux pluraliste" s'était engagé lors de la reprise du journal à maintenir son identité et à ne pas importer de pages de la VdN. Une fois de plus, les paroles n'engagent que ceux qui y croient.
Au Figaro, il rappelle aussi que son groupe reste profitable. Le résultat sera "positif sur l'année 2010 comme il l'avait été sur 2009", assure-t-il. Positif pour l'actionnaire pas pour les salariés. Encore moins pour ceux du CP dont la grille de salaires des journalistes a été amputée de 200 à 300 euros mensuels, minimum.
Ravalement de façade
L'essentiel aujourd'hui, c'est que le lecteur (que notre "vertueux pluraliste" appelle "client") dispose d'un journal nouvelle formule. Voila au moins une promesse qui a été tenue. Il faut dire qu'elle participe de l'image de marque des "gentils tch'tis". Et ils y tiennent plus qu'au pluralisme.Une nouvelle formule plutôt réussie dans la forme. Un magnifique ravalement de façade. Pour le fond, il faudra attendre le verdict des "clients", dans quelques mois. Surtout si la couleur s'accompagne d'une augmentation de prix.
Dans son éditorial de ce mercredi 12 janvier 2011, "albertlondres" (dont on peut désormais admirer la tombine) ose parler "des valeurs qui ont forgé ce titre" au premier rang desquelles il place l'indépendance rédactionnelle.
A la CFDT, on a failli s'étouffer en le lisant. S'il est un rédacteur en chef qui, depuis 1944, a bafoué l'indépendance rédactionnelle, c'est bien lui. Tous les journalistes qui ont fait preuve d'indépendance ont été écartés. L'organigramme qu'il a mis en place en septembre dernier, en est une illustration édifiante.
Il est le premier rédacteur en chef à avoir mis sous l'éteignoir la Commission permanente de rédaction (CPR) et à systématiquement passer outre ses avis. Depuis septembre, il ne la réunit d'ailleurs plus. Pourquoi s'encombrer de remarques de méchants syndicalistes qui critiquent votre gouvernance ?
Les "gentils ch'tis" vont le délivrer de cette infâme Commission. Elle n'existera plus en mai prochain. Elle sera remplacée par une structure béni oui-oui où "albertlondres" ne subira les remarques que de gens qui lui devront leur promotion. Une garantie d'indépendance !
vendredi 7 janvier 2011
Avenant à classer sans suite
"laVoixdesonmaître" ne pouvait pas quitter l'entreprise après une pige de deux ans, grassement rémunérée par les "gentils ch'tis", sans adresser à chaque journaliste une petite bafouille.
Ceux qui s'attendaient à une gentille missive avec voeux traditionnels, bilan du travail (forcément excellent) accompli et remerciements à la rédaction en sont pour leurs frais.
A l'occasion de la saint Sylvestre, le facteur a déposé dans leur boîte à lettres un courrier bien différent : le projet d'avenant aux contrats de travail.
Il avait promis de l'envoyer avant la fin de l'année. Il a choisi le 31 décembre 2010. Quelle délicatesse !
Chacun en a reçu deux exemplaires avec mission d'en retourner un "paraphé en première page et signé en seconde". Le second exemplaire est à conserver précieusement.
La CFDT invite tous les journalistes à conserver les deux et à ne rien renvoyer à la direction. En adressant cet avenant en lettre simple, la direction estime qu'il ne répond pas à la procédure collective prévue à l'article L 1222-6 du Code du Travail qui oblige l'employeur a en faire " la proposition au salarié par lettre recommandée avec avis de réception". Raison de plus pour le ranger dans un tiroir et l'oublier.
D'autant que, fidèle à ses méthodes de désinformation, "laVoixdesonmaître" laisse sous entendre que ce projet d'avenant aurait l'accord des organisations syndicales. En ce qui concerne la CFDT, il n'en est, bien entendu, rien. Des discussions ont été menées en septembre dernier mais elles n'ont abouti à aucune approbation syndicale même si nous avons obtenu le retrait d'articles abusifs sur la mobilité et les sanctions en cas de retrait du permis de conduire.
Ainsi un confrère a découvert qu'en face de sa date d'embauche, son nom avait été remplacé par celui d'une consoeur... qui n'était pas née le jour où il est entré dans la scop.
Embaucher des salariés virtuels, il n'y a que les cadres recrutés par nos "gentils ch'tis" pour réaliser un tel exploit.
Ceux qui s'attendaient à une gentille missive avec voeux traditionnels, bilan du travail (forcément excellent) accompli et remerciements à la rédaction en sont pour leurs frais.
A l'occasion de la saint Sylvestre, le facteur a déposé dans leur boîte à lettres un courrier bien différent : le projet d'avenant aux contrats de travail.
Il avait promis de l'envoyer avant la fin de l'année. Il a choisi le 31 décembre 2010. Quelle délicatesse !
Chacun en a reçu deux exemplaires avec mission d'en retourner un "paraphé en première page et signé en seconde". Le second exemplaire est à conserver précieusement.
La CFDT invite tous les journalistes à conserver les deux et à ne rien renvoyer à la direction. En adressant cet avenant en lettre simple, la direction estime qu'il ne répond pas à la procédure collective prévue à l'article L 1222-6 du Code du Travail qui oblige l'employeur a en faire " la proposition au salarié par lettre recommandée avec avis de réception". Raison de plus pour le ranger dans un tiroir et l'oublier.
D'autant que, fidèle à ses méthodes de désinformation, "laVoixdesonmaître" laisse sous entendre que ce projet d'avenant aurait l'accord des organisations syndicales. En ce qui concerne la CFDT, il n'en est, bien entendu, rien. Des discussions ont été menées en septembre dernier mais elles n'ont abouti à aucune approbation syndicale même si nous avons obtenu le retrait d'articles abusifs sur la mobilité et les sanctions en cas de retrait du permis de conduire.
Embauche prématurée
Une fois de plus, notre cheftaine des ressources humaines a eu l'occasion de s'illustrer dans l'envoi de cet avenant. Dans sa précipitation, elle a réalisé quelques copier-coller qui témoignent de tout son savoir faire.Ainsi un confrère a découvert qu'en face de sa date d'embauche, son nom avait été remplacé par celui d'une consoeur... qui n'était pas née le jour où il est entré dans la scop.
Embaucher des salariés virtuels, il n'y a que les cadres recrutés par nos "gentils ch'tis" pour réaliser un tel exploit.
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