En clair, moins la presse est pluraliste, plus elle est vertueuse. Cette vision de la liberté de la presse par les patrons de PQR n'est pas nouvelle mais aujourd'hui, ils ne s'en cachent même plus. Il y a un an, au moment où il mettait la main sur le journal, le même se drapait dans les idéaux de la Libération et rappelait l'esprit de la Résistance qui avait porté le CP sur les fonts baptismaux.
Douze mois après, il fait fi de toutes ses belles déclarations qui, à la CFDT, ne nous avaient pas bernés.
Pour la première fois de son histoire, le CP a publié le lundi 10 janvier 2011 un cahier rédactionnel qui n'a pas été réalisé par la rédaction amiénoise (à l'exception d'une page). C'est un pur produit VdN. La CFDT rappelle que le "vertueux pluraliste" s'était engagé lors de la reprise du journal à maintenir son identité et à ne pas importer de pages de la VdN. Une fois de plus, les paroles n'engagent que ceux qui y croient.
Au Figaro, il rappelle aussi que son groupe reste profitable. Le résultat sera "positif sur l'année 2010 comme il l'avait été sur 2009", assure-t-il. Positif pour l'actionnaire pas pour les salariés. Encore moins pour ceux du CP dont la grille de salaires des journalistes a été amputée de 200 à 300 euros mensuels, minimum.
Ravalement de façade
L'essentiel aujourd'hui, c'est que le lecteur (que notre "vertueux pluraliste" appelle "client") dispose d'un journal nouvelle formule. Voila au moins une promesse qui a été tenue. Il faut dire qu'elle participe de l'image de marque des "gentils tch'tis". Et ils y tiennent plus qu'au pluralisme.Une nouvelle formule plutôt réussie dans la forme. Un magnifique ravalement de façade. Pour le fond, il faudra attendre le verdict des "clients", dans quelques mois. Surtout si la couleur s'accompagne d'une augmentation de prix.
Dans son éditorial de ce mercredi 12 janvier 2011, "albertlondres" (dont on peut désormais admirer la tombine) ose parler "des valeurs qui ont forgé ce titre" au premier rang desquelles il place l'indépendance rédactionnelle.
A la CFDT, on a failli s'étouffer en le lisant. S'il est un rédacteur en chef qui, depuis 1944, a bafoué l'indépendance rédactionnelle, c'est bien lui. Tous les journalistes qui ont fait preuve d'indépendance ont été écartés. L'organigramme qu'il a mis en place en septembre dernier, en est une illustration édifiante.
Il est le premier rédacteur en chef à avoir mis sous l'éteignoir la Commission permanente de rédaction (CPR) et à systématiquement passer outre ses avis. Depuis septembre, il ne la réunit d'ailleurs plus. Pourquoi s'encombrer de remarques de méchants syndicalistes qui critiquent votre gouvernance ?
Les "gentils ch'tis" vont le délivrer de cette infâme Commission. Elle n'existera plus en mai prochain. Elle sera remplacée par une structure béni oui-oui où "albertlondres" ne subira les remarques que de gens qui lui devront leur promotion. Une garantie d'indépendance !
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