samedi 26 janvier 2013

Touche pas à mon poste

Les négociations sur le bi-média sont mal parties.
Déjà à la sortie de la première réunion le lundi 14 janvier 2013, la CFDT faisait part de son scepticisme quant à la volonté de la direction d'engager de véritables négociations (lire l'article précédent Newsgate ou les limites de la négociation).
Une semaine plus tard à l'occasion du comité d'entreprise du lundi 21 janvier 2013, nouvelle douche froide. Le directeur général qui avait annoncé le matin même par mail le départ du rédacteur en chef  et de la DRH pour L'Union (où ils retrouveront Daniel Hutier, ancien DG du Courrier), déclarait que l'effectif de la rédaction passerait ainsi de 87 à 86 journalistes.

La fonction de rédacteur en chef  n'est certes pas laissée vacante puisque le rédacteur en chef délégué, parachuté à Amiens  par la VdN en septembre 2010, devient, deux ans et demi après, le nouveau patron de la rédaction (1). Mais la direction en profite pour supprimer un poste au motif que les temps sont durs et que les économies s'imposent. Surtout que l'actionnaire (toujours lui) exige une rentabilité de 10%.
Pourtant des économies, le départ de celui qui a été recruté à grands frais en février 2003 va permettre d'en faire de substantielles. Nous estimons à la CFDT que la masse salariale sera réduite au minimum de 130 000 à 150 000 euros par an. De quoi recruter à moindre coût plusieurs jeunes confrères !

Cette décision est en complète contradiction avec les propos tenus huit jours plus tôt par le futur ex-rédacteur en chef. "Le cadre imparti pour la mise en place du bi-média est de 87 journalistes" affirmait-il en présentant aux partenaires sociaux un nouvel organigramme de la rédaction avec... 87 journalistes. Les syndicats détiennent une copie de ce document.

 Ce n'est pas la première fois que l'actionnaire principal du CP par la voix de son directeur général  se désavoue. Les 17 salariés du prépresse licenciés le 30 juin dernier en savent quelque chose : lors du rachat du journal en 2009, la VdN s'était engagée à développer leurs métiers. Trois ans après, ils émargeaient à Pôle emploi.

En 2013, l'arrivée du nouveau système bi-média CCI Newsgate exige des effectifs conséquents. A tel point qu'à Lille, la direction les a renforcés et que l'accord signé avec les partenaires sociaux étoffe ceux de la rédaction.
Au Courrier picard, l'effectif de 87 journalistes est à nos yeux très  insuffisant pour mener à bien le projet. Nous avions cependant accepté de nous en contenter, bien décidés à exiger en contrepartie un effort salarial envers une rédaction dont on va exiger de nouvelles compétences et plus de travail.
Cette revendication non seulement  la CFDT la maintient mais elle ne signera aucun accord d'entreprise tant que les engagements sur une rédaction à 87 journalistes ne seront pas respectés.   


(1). La CFDT a demandé à quel indice était rémunéré le nouveau rédacteur en chef. Réponse du directeur général : "Cela ne vous regarde pas".  On aurait pourtant aimé savoir si  les économies sur la masse salariale étaient bien appliquées à tous les échelons.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire