Trop de générosité tue la générosité !
Au terme des deux réunions de négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction du CP a royalement attribué une augmentation de... 0,3% à l'ensemble des salariés. Cette manne sera intégrée sur les fiches de paie de décembre 2012 avec rétroactivité au 1er octobre 2012.
Ainsi sur l'année, nous aurons eu droit à + 0,3% en mars et +0,3% en octobre. Soit pour 2012 un petit +0,6%. Un chiffre à comparer avec ceux de l'inflation (tous ménages hors tabac) publiés par l'Insee en novembre 2012 à savoir une augmentation de l'indice des prix de 1,3% entre novembre 2011 et novembre 2012.
Ces 0,3% d'octobre sont aussi à mettre en parallèle avec les engagements du SPQR. Le syndicat patronal a décidé unilatéralement de relever les minima de 1% cette année (0,3 au 1er mars, 0,4% au 1er juillet, 0,3% au 1er novembre).
Au CP, la direction s'assoit sur les consignes de son syndicat au prétexte que ses journalistes ne sont pas concernés par le barème des minima.
La CFDT revendiquait un maintien du pouvoir d'achat des salariés (soit une augmentation de 1,3 % sur l'année) et exigeait au minimum l'application des instructions du SPQR.
Sur la table des NAO, la CFDT a mis également une revalorisation de la grille de salaires des journalistes et son alignement sur celle des confrères de la VdN de même que l'instauration d'une prime pour le journal du dimanche, jamais accordée depuis son lancement en 1998.
Nous nous sommes heurtés à un rejet global de toutes nos revendications sous couvert du discours habituel sur les difficultés de l'heure.
Des propos difficiles à entendre quand le directeur général se vante à l'extérieur d'être à la tête d'une entreprise "redevenue rentable". Effectivement, le CP, après deux plans de licenciements, gagne de l'argent. Mais cet argent est destiné à l'actionnaire (Rossel-VdN) pas aux salariés.
Encore plus difficiles à admettre quand au même moment,dans le cadre des grandes manoeuvres autour du rachat par Rossel-VdN du pôle Champagne-Ardenne-Picardie du Groupe Hersant Média, on convoque deux comités d'entreprise extraordinaires pour vous informer que le CP se porte acquéreur de l'Aisne nouvelle. Tiens donc, on aurait de l'argent pour se payer un concurrent ?
Et toujours inadmissible quand on regarde les derniers résultats financiers de Rossel : un bénéfice net après impôts de 11,9 millions d'euros dont 3,5 en dividendes.
S'il est un pouvoir d'achat qui ne souffre pas de la crise, c'est au moins celui de l'actionnaire !