Trois journalistes pour faire tourner une édition !
C'est la décision prise par le comité de direction du CP, acceptée par l'actionnaire (la VdN), pour "redimentionner" Saint-Quentin. Elle a été annoncée ce lundi 16 avril 2012 en Comité d'entreprise par le directeur général.
De sept, le nombre de journalistes dans l'Aisne va donc passer à trois. Trois extra terrestres qui devront réaliser au minimum dix pages par jour. Avec les repos et les congés, il n'y aura en pratique qu'une personne en poste six jours sur sept.
A moins d'une organisation nouvelle (que le directeur général a été incapable de dévoiler), il faudra au courageux de service se démultiplier pour effectuer en même temps la mise en page (le fameux "pilotage") et le reportage.
Le comble, c'est que ce plan a été approuvé par le rédacteur en chef et son adjoint, éminents membres du comité de direction.
Les quatre journalistes éjectés de l'agence saint-quentinoise, ne seront pas mis à la rue. Ils seront "redéployés dans l'effectif de la rédaction". Quand ? En septembre 2012. Où ? La question reste sans réponse. Une certitude, ils remplaceront quatre jeunes actuellement en CDD qu'on invitera à aller voir ailleurs si le discours social est plus libéral. Pas question d'augmenter l'effectif de la rédaction. "On reste à 87 journalistes", a dit le représentant de l'actionnaire.
Quant à la secrétaire, la direction assure qu'elle ne sera pas licenciée. Elle aussi sera "redéployée". Pour faire quoi ? Pour aller où ? Le directeur général n'a pas été en mesure de le préciser.
Il est vrai qu'il est apparu bien fébrile devant les élus, ne maîtrisant absolument pas son dossier, cramponné à une décision de principe, visiblement prise sans étude approfondie d'autres solutions sinon la fermeture pure et simple de l'édition.
Avec 2 700 exemplaires vendus quotidiennement, l'objectif des 5 000 avancé en 2005, lors du lancement de l'édition, est loin d'être atteint. Saint-Quentin afficherait 300 000 euros de pertes.
Intenable pour un actionnaire qui, lors du rachat, avait annoncé son intention de relancer les ventes dans l'Oise et l'Aisne. D'autant plus intenable que l'objectif de la VdN n'est pas de relancer le CP mais d'en faire un produit avec une rentabilité à deux chiffres afin d'alimenter les caisses du groupe.
Seule mesure de bon sens dans cette restructuration saint-quentinoise : l'abandon de l'agence (héritée d'une filiale des amis banquiers du CP et de la VdN) en centre-ville qui coûte la peau des fesses (50 000 euros au moins par an) pour un bureau plus modeste. A trois journalistes, un studio devrait suffire.
La CFDT dénonce ce plan de restructuration qui annonce la mort lente de l'édition de Saint-Quentin.
La CFDT exprime ses plus vives inquiétudes à la veille d'une reprise par Rossel-VdN de L'Union et de l'Aisne nouvelle. Une autre restructuration qui va mettre en péril le pluralisme de la presse locale à Saint-Quentin où les trois titres diffusés actuellement ne feront plus qu'un. Reste à savoir sous quel emballage !
L'intersyndicale des journalistes du CP à laquelle adhère la CFDT exige l'ouverture immédiate de négociations sur l'avenir du journal dans l'Aisne. Un avenir qui doit s'inscrire dans une logique de développement conformément aux engagements de la VdN en 2009 lors du rachat du journal.
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