vendredi 28 janvier 2011

Une page (définitivement) tournée

"La page est tournée." C'est la dernière antienne des apparatchiks, mis en place par les "gentils ch'tis", depuis la sortie de la nouvelle formule du journal.
Cette nouvelle formule n'a pas pour mission première d'apporter du sang neuf au journal. Son objectif est de "tourner la page". Il fallait que l'image historique du CP disparaisse et avec elle tout ce qui pouvait rappeler la scop. Opération réussie !
Depuis un an, direction et rédaction en chef s'emploient, avec succès, à gommer, de façon souvent violente, tout ce qui peut rappeler le passé. La maquette du journal était la dernière étape à franchir.
Dernière, non : il reste encore ces empêcheurs de tourner en rond que sont les journalistes CFDT. Vous allez voir que si les ventes ne se redressent pas dans quelques mois, ce sera de leur faute.
D'autant que ce n'est pas la rencontre d'une délégation de la section syndicale avec le nouveau directeur général, le jeudi 27 janvier 2011, qui nous porte à l'optimisme. Venue avec une douzaine de revendications, elle en est ressortie avec une fin de non recevoir sur pratiquement tout.
L'embauche des 17 CDD de la rédaction jusqu'à concurrence de 87 CDI ? Cinq jeunes journalistes vont recevoir leur lettre de recrutement définitif le 1er février. Pour les autres, pas de réponse.
La révision de la grille de salaires alignée sur celle de la VdN et le versement d'une prime pour le journal du dimanche ?
"Vous rendez-vous compte, mes pauvres gens, dans quelle situation financière se trouve l'entreprise. Nous n'avons pas les moyens", s'est-on entendu répondre en substance. Mais pas question de toucher aux (gros) salaires des pontes de la rédaction et de quelques autres cadres. La redistribution de ces générosités suffirait, selon nos calculs, à satisfaire nos revendications. La preuve que l'argent est là.
La mise en place d'un conseil de rédaction sur les bases de la CPR ?
Pas question. Quelle horreur ! Vous voulez que les membres de cette nouvelle instance puissent toujours se prononcer sur les nominations, les sanctions, les mutations des journalistes. Vous n'y pensez pas.
En plus, vous demandez que ce conseil de rédaction puisse voter, à l'occasion, sur les sujets mis à l'ordre du jour ? Bande de gauchistes ! Si vous ne l'avez pas compris, vous n'êtes plus dans une scop (ça, on nous le rabâche tous les jours). Terminé la démocratie.
Voter, vous vous rendez compte de l'absurdité de vos propos ! Vous voulez que les journalistes aient un droit de regard sur le contenu de leur journal. Où va-t-on ? Vous serez informé des décisions prises, c'est déjà pas mal. Pour le reste, silence dans les rangs ! Je ne veux voir qu'une tête.
Seule bonne nouvelle de cette rencontre : pas d'inquiétude pour l'agence de Doullens. Elle ne sera pas fermée. Pourquoi alors un journaliste titulaire n'y est-il toujours pas affecté ? Notre nouveau directeur général n'en sait rien. "albertlondres" ne lui dit pas tout.
Un "albertlondres" dont il fut longuement question au cours de ce rendez-vous. La CFDT a demandé au DG qu'il soit un fédérateur et non plus un diviseur. Nous en avons profité pour lui dire tout le bien que nous pensions du "meilleur rédacteur en chef de France" (dixit ses recruteurs).
A l'issue de cette entrevue d'une heure, nous avons rencontré un homme sympathique, courtois et à l'écoute (on ne veut pas en dire trop de bien, ça pourrait lui porter préjudice) mais qui malheureusement n'avait rien à nous proposer.
"Comment faire pour redresser ensemble l'entreprise ?" nous a-t-il demandé. Aux pistes que nous avons proposées (lire ci-dessus), il a apporté une fin de non recevoir;
Moralité : les "gentils ch'tis" veulent qu'on se retrousse les manches, ce que tout le monde est prêt à faire, mais ils ne veulent nous en distribuer les dividendes.
C'est la différence avec le temps béni de la scop : nous savions à l'époque pour qui nous travaillions.

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