mercredi 23 décembre 2009

Clause maison

Depuis ce mercredi 23 décembre, 10 heures, nous savons à quelle sauce les "gentils ch'tis" veulent manger ceux qui demanderont la clause de cession.
Ils proposent de l'ouvrir le 1er février 2010 pour une durée de trois mois aux journalistes en CDI et aux pigistes. Ceux qui ont plus de deux ans de présence dans l'entreprise devront effectuer un préavis de 2 mois. Jusque là, pas de surprise ! Ce qui avait été annoncé en juin 2009 est respecté.
L'affaire se gâte dès qu'on aborde le montant des indemnités au-delà de 15 ans de présence. "laVoixdesonmaître" nous explique que la tendance, au sein de son syndicat patronal, est de proposer une somme inférieure à un mois par année. Il parle même d'un système dégressif. Les moins anciens pourraient partir avec plus d'un mois et les plus anciens avec bien moins. Quand on fera la moyenne, les "gentils cht'is" s'en sortiront avec un total en-dessous de 1, les seconds étant beaucoup plus nombreux que les premiers.
La CFDT n'est bien entendu pas sur cette longueur d'onde. Nous demandons à partir au même tarif que nos confrères de la VdN en 2003, à savoir 1,3. De même nous souhaitons voir cette clause ouverte pendant un an. La mise en place d'une nouvelle formule et surtout d'un nouvel organigramme de la rédaction à l'automne ne permettent pas de se déterminer en toute objectivité avant la fin de l'année 2010.
"L'objectif est de ne pas voir partir le maximum de journalistes." Vous admirerez le style de la direction pour exprimer sa crainte de voir la rédaction décimée du jour au lendemain. "Ce ne serait pas une bonne chose qu'il y ait 25 à 30 départs." Il est vrai que ce serait l'expression d'un malaise et un sacré camouflet pour "albertlondres".
Tous les syndicats de journalistes étaient présents à cette première réunion : la CFDT, bien sûr, mais aussi le SNJ, FO, la CGT, la CGC et la CFTC. Tout ce beau monde rentrera dans le vif du sujet le jeudi 7 janvier (15 heures), date de la prochaine séance. Comme ça ne suffira pas, il est prévu de se revoir le 14 janvier.
D'ici là, les "gentils tch'tis" ont le temps de penser aux étrennes de ceux qui vont partir. Ils ont les moyens de faire un geste d'autant que le rachat des parts sociales de la scop leur a coûté le sixième de sa valeur. Il n'est jamais inutile de le leur rappeler.

mardi 22 décembre 2009

Petites nouvelles du front

Bloqués par la neige, nous avons quelque peu délaissé notre tribune depuis une semaine. Voici en vrac différentes informations glanées depuis.
La négociation sur la clause de cession s'ouvre demain mercredi 23 décembre 2009 à 10 heures pour les journalistes, à 11 heures pour les cadres administratifs. Elle se tient à Amiens, salle Catelas.
Le plan seniors mis en place par la seule direction en novembre - dont nous avions dénoncé, dans un précédent article, la fumisterie - devrait faire l'objet d'une négociation et d'un accord en 2010 avec les partenaires sociaux. La direction s'y est engagée lors du CE du 14 décembre 2009. Au 31 décembre 2009, 32 salariés auront plus de 55 ans.
Le changement de mutuelle n'est pas d'actualité avec l'arrivée des "gentils ch'tis". Le "changement" annoncé au CE ne concernait que les primes de maternité et de naissance.
La cellule d'écoute annoncée ne concerne pas, comme nous l'avions pensé, la rédaction. On s'imaginait déjà notre "albertlondres" attentif aux tracas de ses petits rédacteurs de base. Non, c'est beaucoup plus sérieux. Il s'agit de faire appel à deux psychologues qui, à raison de deux heures par semaine et sur rendez-vous, se tiendront à la disposition des salariés concernés par le plan social. Il s'agira d'accompagner ceux qui le souhaiteront à surmonter le traumatisme du licenciement.
L'abonnement (presque) gratuit est restauré en 2010. Il en coûtera toutefois 7,07 euros par mois à chaque journaliste. Une participation aux frais de distribution et de gestion. Qu'est-ce qu'on dit après ce joli geste ? "Merci biloute !"
Six mois de placard, c'est le temps nécessaire à un ancien président de scop pour retrouver une pratique professionnelle perdue depuis huit ans. Dès sa première semaine à Saint-Quentin, il s'est illustré avec un papier (non signé) sur... une scop de l'Aisne. Son ex-subordonné, aujourd'hui son supérieur hiérarchique, estime "qu'il n'était pas logique de le positionner dans l'organigramme (de la rédaction) car on va réorganiser". Il sera donc jusqu'en juin, électron libre axonais, avec néanmoins "des tâches rédactionnelles" et inscription au planning.
Patience, la grosse promotion, c'est pour les vacances d'été !
Une vidéo du boss sur le site Internet de la chambre de commerce et d'industrie d'Amiens. Si vous voulez tout savoir sur "la presse quotidienne régionale de demain", allez sur www.prospecteur-d-avenir.com Pas sûr que vous compreniez comment on a perdu notre statut coopératif. Par contre, attardez-vous sur l'autre petite vidéo : la "négociation raisonnée gagnante" de Michel Ghazal . Là, vous comprendrez pourquoi on l'a perdu.

mercredi 16 décembre 2009

Premier cas de censure

Les "gentils Ch'tis" ont mis la main sur le CP le 14 décembre 2009. Le lendemain, mardi 15, la CDFT était victime du premier cas de censure. Les grands principes sur la Résistance, l'esprit de la Libération, proclamés haut et fort quelques heures plus tôt, ont été battus en brèche d'entrée.
Apprenant au cours du comité d'entreprise de lundi après-midi qu'une page est consacrée dans le journal du lendemain au changement d'actionnaire, les représentants de la CFDT demandent à s'y exprimer. Le PDG frais émoulu ne manifeste guère d'enthousiasme mais finit par nous proposer de rédiger un communiqué qui sera traité, "comme tous les communiqués syndicaux", par le rédacteur en chef.
Ce communiqué va connaître deux versions. Sur la première, vers 20 heures lundi soir, il n'y a rien à redire. L'information principale a bien été reprise à savoir la suppression de 50 emplois dont 12 à la rédaction. Notre communiqué fait 18 lignes. Celui de la CGT en occupe 19. FO a droit aux dix dernières.
La version de 22 heures est totalement différente. Entre temps, le SNJ s'est réveillé et il faut le caser dans le même espace. Il a alors droit à neuf lignes. Pour faire entrer dans le même carton les quatre réactions syndicales, pas question de couper dans le texte de la CGT qui garde ses 19 lignes. On change de statuts mais on ne perd pas les vieilles habitudes.
"On" s'attaque donc à celui de la CFDT : 5 lignes en moins et plus rien sur les licenciements déguisés. Mieux vaut rester en bons termes avec les nouveaux patrons.
Heureusement, il nous reste (pour le moment) cet espace de liberté pour reproduire intégralement le communiqué en question. Le voici :
"Le dernier quotidien indépendant de France est définitivement mort hier, considèrent les journalistes de la section CFDT du Courrier picard. La liberté de ton qu'autorisait le statut coopératif n'existera plus contrairement à ce qu'affirment les nouveaux dirigeants. Dès hier, ils ont bien fait comprendre qu'ils étaient désormais les maîtres.
Outre cette indépendance, la Voix du Nord arrive avec un plan social dont elle se garde bien de parler. Près de 50 emplois sur les quelque 210 actuels seront supprimés avant la fin 2010 dont 12 à la rédaction. D'un effectif de 92, les journalistes ne seront plus que 80 en septembre prochain. Parler dans ces conditions d'un journal de qualité parce qu'il sera tout en couleurs, c'est abuser nos lecteurs en leur vendant la forme au détriment du fond."

lundi 14 décembre 2009

Un placard à Saint-Quentin

Depuis des mois, c'était la question sans réponse : "qu'allait devenir "éricbesson" une fois privé de son fauteuil de président de la scop ?"
Interrogé, l'intéressé, droit dans ses bottes, se refusait à toute déclaration. C'est le "ch'ti en chef" qui a mis partiellement fin au suspense avant le CE du lundi 14 décembre 2009 : "Il retrouve sa place à la rédaction". Sans vouloir en dire plus.
Il a fallu attendre son départ pour que "laVoixdesonmaître" lève complètement le voile. "Il réintègre la rédaction dès ce mardi 15 en qualité de chargé de mission pour épauler et aider l'équipe de l'Aisne."
Il s'agirait de prévenir le passage au quotidien de L'Aisne Nouvelle. "Cette mission sera limitée dans le temps", a précisé le PDG sans en donner la durée. Il serait aussi payé au même indice que lorsqu'il a quitté la rédaction en 2001 (indice 184). Une déclaration de la direction que nous n'avons pas pu vérifier.
Voilà une entreprise qu'on nous dit au bord du dépôt de bilan, qui doit impérativement abandonner son statut coopératif et qui, le jour où les prédateurs s'installent, retrouve des ressources au point d'ouvrir des placards à Saint-Quentin. Étonnant !
A la CFDT, on aurait tendance à considérer cet exil dans l'Aisne plus comme une punition que comme une récompense. A moins qu'il s'agisse de jouer la montre quelques mois, le temps que des postes plus prestigieux se libèrent à Amiens, dans le cadre de la clause de cession (dont la première réunion de négociation avec les syndicats aura lieu le 23 décembre à 10 heures).
Un poste de secrétaire général de la rédaction, par exemple ! Un ancien président qui remplacerait un autre ancien président, avouez que ça aurait de l'allure. Non ?

Quatre pelés et 200 tondus

Ils sont quatre. Ne sont ni mousquetaires, ni barbus. Ils ont débarqué le conseil d'administration de la scop ce lundi matin, 14 décembre 2009, et se sont installés à leur place.
"Ils", ce sont les quatre nouveaux administrateurs de la SA Courrier picard.
Par ordre alphabétique, ils se nomment Marien Bonieux, directeur général adjoint de la VdN, Jacques Hardoin, directeur de la VdN, Daniel Hutier, directeur du CP, et Michel Nozières, patron de Rossel France.
Ils ont nommé (à l'unanimité ?) Daniel Hutier, président directeur général du CP. A noter que les trois autres étaient déjà administrateurs B de la coopérative. Un représentant des salariés aura un poste d'observateur.
L'après-midi, devant le comité d'entreprise, le directeur de la VdN est venu avec son bras droit livrer la bonne parole. Il eut tout d'abord une pensée pour ceux qui depuis l'origine ont fait le journal. "Nous avons des origines communes, a-t-il ajouté : la Résistance."
Il a ensuite affirmé toute sa confiance au nouveau PDG. C'était la moindre des choses. Ancien bras droit de Nozières du temps de L'Union et d'Hersant, il était allé le chercher dans sa retraite d'Aix-en-Provence il y a un an. Sa mission ? Terminer le travail de son prédécesseur. Il l'a fait proprement et avec intelligence, contrairement à "marcdallégeance".
Il a reconduit dans ses fonctions notre "albertlondres" que la France nous envie, pour, a-t-il dit, "conduire le projet de rénovation du journal".
Quand Sarkozy parle d'identité nationale, le "ch'ti en chef " fait dans l'identité régionale : "Nous souhaitons conserver l'identité picarde du CP, défendre la démocratie, l'indépendance de l'information, promouvoir le lien social sur le territoire."
"Soyons armés pour une politique de développement sur le papier, le web, l'image. " En clair, on veut des journalistes "Shiva" mais payés moins. Il annonce dans la foulée "une remise en cause des organisations actuelles pour les adapter au marché".
Il souhaite que le CP continue d'être un quotidien régional et lui donne trois missions : "informer, rendre service, accompagner sa région". Et de conclure sur une petite touche sociale (sortez vos mouchoirs) : "J'accorde de l'importance aux relations entre la direction et le CE dont les élus sont la voix des salariés. Je fais entièrement confiance à votre secrétaire de CE pour accompagner cette démarche."
Si la CFDT ne le lui avait pas rappelé, il aurait simplement oublié de dire qu'il allait supprimer une cinquantaine d'emplois (sur quelque 200) en un an. Un détail !

Veillée d'armes

Au moment où sont écrites ces lignes, le conseil d'administration de la scop se saborde pour laisser la place à celui des prédateurs de la VdN. Tandis que ces messieurs délibèrent, ou plus exactement entérinent ce qui a été programmé depuis des années, il n'est pas inutile de rappeler les derniers engagements du directeur général adjoint de la VdN.
Fin octobre 2009 lors d'un comité d'entreprise à Lille, il annonçait l'ouverture de négociations sociales au CP en 2010 "et pas avant". "Pour des raisons comptables et fiscales, nous n'avons pas envie que ce type de discussions commence en 2009", précisait-il.
En ce qui concerne la rédaction, il déclarait ne pas avoir bougé sur le plan éditorial. "Pour l'instant", ajoutait-il. Il prévenait toutefois : "Nous aurons fort à faire à Amiens, la zone où nous reculons le plus".
Sur l'Oise, son discours est particulièrement flou. S'il affiche sa "priorité de nous renforcer là où nous existons, avec les agences qui existent", il oublie de dire qu'il va fermer celle de Creil. Il n'oublie pas par contre d'affirmer qu'il n'en créera pas de nouvelles et de préciser qu'il n'a nullement l'ambition "de créer des moyens supplémentaires sur la zone de prédilection du Parisien". Ce qui confirme les craintes de la CFDT, à savoir qu'à moyen terme (que nous avons fixé à trois ans) la VdN à l'intention de supprimer les éditions de l'Oise.
Sur l'Aisne aussi, notre inquiétude est justifiée. "Je pense que cela va devenir très compliqué", dit-il à propos de Saint-Quentin où il prétend que nous sommes "un peu au-dessus de 3 000 exemplaires". Un peu en-dessous est plus exact. Mais pas question de se ruer dans la brêche si L'Union se retirait de l'arrondissement.
"Personnellement, je pense qu'au lieu de nous ruer vers des zones libérées par les autres (l'Oise par le Parisien, l'Aisne par L'Union : ndlr), nous devons plutôt travailler celles sur lesquelles nous sommes les seuls présents, en particulier sur l'Oise (sic). C'est vraiment notre priorité."
Dire tout est son contraire est aussi la priorité de ce transfuge d'Hersant, pour mieux enfumer les salariés du CP et pouvoir retomber sur sur ses pieds quoi qu'il arrive.

vendredi 11 décembre 2009

Les "gentils ch'tis" s'installent

On ne perd pas de temps chez les "gentils ch'tis".
Le comité d'entreprise se réunit ce lundi 14 décembre 2009 à 14 h 30. Pour la première fois, il est convoqué par "laVoixdesonmaître". Exit "éricbesson" !
L'ordre du jour est sans ambiguïté. Les élus vont être informés sur :
- le changement d'actionnaires et la composition du conseil d'administration qui aura eu lieu le matin même.
- l'engagement de négociations sur la clause de cession
- le plan seniors, une vaste fumisterie dans la mesure où la direction, contrairement à ce qui se pratique dans bon nombre d'entreprises de presse (Ouest France par exemple) n'a rien voulu négocier avec les partenaires sociaux et impose son propre plan. Un plan guère contraignant, on l'aura compris
- les changements de mutuelle, de soins de santé pour les salariés
- la mise en place d'une cellule d'écoute. On est impatient de découvrir qui se cache dans cette "cellule". Quant à l'écoute, depuis l'arrivée d'"albertlondres", c'est une écoute d'autiste. Les "faux" débats de la CPR en témoignent. L'air de Lille, où il va prendre ses instructions toutes les semaines, l'aurait-il changé ?
Enfin, cerise sur le gâteau, les généreux ch'tis vont revoir les conditions d'abonnement au journal proposées aux salariés.

mercredi 9 décembre 2009

Mensonge sans video

L'anecdote est révélatrice du comportement des dirigeants du CP depuis 2001 à l'égard des sociétaires.
Hier matin vers 9 heures, alors que le Journal officiel a déja publié le décret annonçant la fin de la scop, notre "éricbesson" vient saluer les quelques journalistes présents sous le hangar servant de salle de rédaction. L'un d'eux lui demande si le fameux arrêté est paru. "Toujours rien !" répond-il avec aplomb avant de repartir tranquillement.
Pourquoi n'a-t-il rien dit ? Sur l'agenda de triumvirat ("ericbesson", "laVoixdesonmaître", "albertlondres") était inscrit ce mardi-là "Lille". Le hasard avait bien fait les choses. Ils ont pu fêter l'événement avec les prédateurs et revenir avec les consignes de la semaine.
La contrevérité, volontaire ou par omission, est une pratique courante chez notre président. Il s'était déjà illustré au lendemain de la Journée du patrimoine quand il avait organisé une visite privée du journal pour Caroline Cayeux, candidate UMP aux régionales. Difficile en effet de reconnaître que le président du CP, accompagné de son directeur général venu tout exprès un dimanche après-midi, apporte son soutien à la candidate de droite. Il faut pourtant bien remplacer de Robien.
Sans la CFDT, personne n'aurait su hier que la scop était morte et que la VdN pouvait désormais poster ses (modestes) chèques aux sociétaires.
Une VdN qui , par la voix de son directeur général adjoint, formé à l'école Hersant, a déclaré à nos confrères nordistes que "les négociations sociales (au CP) seront entamées en 2010 et pas avant, pour des raisons comptables et fiscales".

mardi 8 décembre 2009

Mort un 8 décembre

Le Journal officiel de ce mardi 8 décembre 2009 publie l'arrêt de mort de la "société coopérative ouvrière de production Le Courrier picard, sise 29, rue de la République 80000 Amiens" http://www.journal-officiel.gouv.fr/frameset.html.
Cet arrêté "relatif à la sortie du statut coopératif" est daté du 4 décembre 2009. Il est signé Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, et Xavier Darcos, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville.
Merci à eux ! Condoléances à nous !
En ce jour funeste, la CFDT a une pensée pour ces hommes et femmes issus de la Résistance qui ont porté la coopérative sur les fonts baptismaux. Ils doivent aujourd'hui se retourner dans leur tombe.
L'un des derniers quotidiens régionaux indépendant de tout grand groupe de presse vient de tomber dans l'escarcelle des prédateurs de la VdN et du groupe belge Rossel. On sable le champagne à Lille et rue de la République à Amiens.
Le dernier conseil d'administration pourra se tenir lundi 14. Les administrateurs A n'auront pas à livrer de baroud d'honneur. Déjà élus par la volonté de leurs amis administrateurs B, ils ont signé leur reddition dès le 6 novembre 2009. L'assemblée générale à peine terminée, les prédateurs, jamais trop prudents, leur ont présenté une lettre de démission qu'ils ont paraphée sans broncher.
Il eut quand même été étonnant que ceux qui se sont toujours couchés devant les deux derniers directeurs généraux, aient dans un sursaut d'orgueil refusé de partir de leur plein gré.
Ultime preuve que ce journal issu de la Résistance est bien mort.

samedi 5 décembre 2009

Mise à mort reportée

Le conseil d'administration prévu ce lundi 7 décembre 2009 n'aura pas lieu.
Ce devait être le dernier de l'histoire de la scop. Il était prévu que les administrateurs A démissionnent et cèdent la place aux administrateurs B qui s'installaient alors dans les nouvelles structures de la SA Courrier picard.
Les prédateurs devront patienter encore une semaine. La faute au gouvernement Sarkozy !
Les "amis" des ministères prennent leur temps. Ils ont jusqu'au 12 décembre pour signer l'arrêt de mort de la coopérative. A ce jour, le décret n'est toujours pas paru au Journal officiel.
Notre "éricbesson" a donc dû se résoudre à reporter d'une semaine le conseil d'administration. Il aura lieu (si tout va bien) le lundi 14 décembre 2009 au matin.
L'après-midi se tiendra un comité d'entreprise avec cette question : qui le présidera ?
"éricbesson" ne sera plus président depuis quelques heures. "laVoixdesonmaître" qui lui aura officiellement succédé, accomplira-t-il devant les élus du personnel son premier acte de président directeur général ? Le suspense est insoutenable.

jeudi 3 décembre 2009

Non, non, rien n'a changé

Les directeurs changent les méthodes demeurent.
La lecture du compte-rendu de la réunion des délégués du personnel de novembre 2009 est à ce titre édifiante.
La CFDT avait posé cinq questions demandant des réponses précises. Une seule a été apportée. Elle concernait un tout petit problème d'intendance. Les autres sont restées en suspens.
Ainsi quand on rappelle une promesse faite il y a deux ans à un confrère de locale par notre "éricbesson" coopératif, le DG l'ignore. C'est vrai que le président compte peu dans cette maison. Encore moins depuis le 11 juillet 2009. Merci à "laVoixdesonmaître" de nous le confirmer.
L'absence de local pour ranger les vélos au siège amiénois pose problème depuis 5 ans. La CFDT a proposé trois pistes (cyclables ?) pour le régler. "marcd'allégeance" qui nous gouvernait alors les avait rejetées avec son plus beau mépris. A son successeur, nous proposions de nous mettre autour d'une table et d'en reparler. Pas question ! Il préfère invoquer des problèmes "d'espace disponible et de sécurité incendie" plutôt que de débattre.
Quand la CFDT met en évidence l'emploi illégal de journalistes en CDD sur des postes de CDI, là aussi, la direction botte en touche. On attend encore la réponse argumentée.
Le summum, c'est quand on demande de justifier la mise à l'écart d'un pigiste photographe et l'embauche, comme au plus beau temps des négriers, de remplaçants à la journée : la réponse est à mettre au Panthéon de la langue de bois.
Dans la France de Sarkozy, les patrons peuvent tout se permettre. Ils auraient tort de se priver surtout quand ils sont à la tête d'une scop.

mercredi 2 décembre 2009

Mobilisation autour de la clause de cession

Nous étions vingt-cinq journalistes à participer ce lundi 30 novembre 2009 à la réunion d'information organisée par l'USJ-CFDT sur la clause de cession. Preuve que le sujet préoccupe une large partie de la rédaction.
Malgré une grève surprise à la SNCF le matin même en gare du Nord à Paris, Nicolas Thiéry, secrétaire général de l'USJ, et Christiane Grollier, membre du bureau national de l'USJ, responsable des questions liées à la commission arbitrale, sont parvenus à rejoindre Amiens en temps et en heure.
Qu'est-ce que la clause de cession ? Comment est-elle déclenchée ? Qui y a droit ? Comment saisit-on la commission arbitrale ? Comment a-t-elle été appliquée à la VdN en 2003 ?
A ces questions, les intervenants ont répondu avec précision. A certaines interrogations plus particulières, des réponses écrites seront apportées prochainement.
Un document sur la commission arbitrale des journalistes sera remis à chacun ainsi qu'une lettre type pour saisir la dite commission. Ces documents seront aussi mis à disposition de ceux qui n'ont pas pu participer à la réunion. Pour se les procurer contacter Joël Cyprien (poste 6055 ou par courriel).
Le véritable travail autour de la clause de cession débutera dès que sera publiée au Journal officiel la mort définitive de la scop. A ce jour, rien n'est paru. Les prédateurs l'espèrent avant le lundi 7 décembre 2009. Ils ont programmé ce lundi-là un dernier conseil d'administration de la scop. Les administrateurs A seront invités à donner leur démission pour être remplacés par les administrateurs de la nouvelle SA Courrier picard.
Dans les jours qui suivront, devrait s'ouvrir une négociation avec les organisations syndicales afin de fixer le délai de la clause de cession (3 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans ?) et le taux de l'indemnité au-delà des 15 années de présence (1,3 mois de salaire par année supplémentaire à la VdN en 2003). La signature d'une seule organisation syndicale suffira pour que l'accord présenté par la nouvelle direction s'applique.
La CFDT ne signera rien qui soit inférieur aux propositions faites à nos confrères de la Voix. Qu'on se le dise !

jeudi 26 novembre 2009

Clause de cession : réunion lundi

Dans quelques semaines, la Voix du Nord va ouvrir la clause de cession au Courrier picard. Qui peut y prétendre ? Quelle est la procédure à suivre ? Comment monter son dossier ?
Pour répondre à ces questions et à toutes celles que vous vous posez, la CFDT organise une réunion d’information

le lundi 30 novembre 2009
à 14 h 30
salle Catelas à Amiens
en présence de

Nicolas THIERY
secrétaire général de l’USJ-CFDT
Christiane GROLLIER
membre CFDT de la Commission d’arbitrage

La réunion est ouverte à toutes et à tous.
Elle s'inscrit dans le cadre de l'heure mensuelle d'information à laquelle tous les salariés ont droit.

mercredi 25 novembre 2009

Priorité aux seniors

C'est une idée de Xavier Bertrand, le chouchou de Sarkozy et du CP. Elle remonte à l'époque où il était ministre du Travail : à compter du 1er janvier 2010, les entreprises ont obligation de conclure un accord OU d'établir un plan d'action relatif à l'emploi des seniors.
Au CP, Xavier c'est comme un frère, on ne lui refuse rien. Son plan, on va l'appliquer fidèlement. "Nous ne pouvons pas nous permettre de payer une pénalité égale à 1% de la masse salariale", déclare sans rire la "DRI" ("I" pour ressources "inhumaines" : ndlr) qui s'est allègrement moquée des élus lors du CE de novembre en présentant un projet concocté avec le DG.
Si effectivement elle sait bien remplir des imprimés, le journal risque d'échapper à l'amende.
L'Etat oblige l'employeur à respecter trois des six pistes d'actions qu'il a définies. Attention, c'est du hard !
Le CP s'est ainsi engagé à :
1- anticiper l'évolution des carrières professionnelles (entretien annuel avec les vieux de plus de 50 ans, point sur les compétences, définition des attentes professionnelles, plan de formation).
2- développer les compétences et les qualifications, accès à la formation (informer et organiser les parcours de formation individuelle tels DIF, CIF, VAE).
3- transmission des savoirs et des compétences, développement du tutorat.
Trois mesures qui ne coûtent rien et n'engagent en définitive à pas grand chose.
Bizarrement, la direction a écarté la piste "recrutement des salariés âgés dans l'entreprise". Exit aussi celle sur "l'amélioration des conditions de travail" et celle sur "l'aménagement des fins de carrière et de la transition entre activité et retraite".
Bien entendu, pas question de négocier le plan seniors avec les partenaires sociaux.
Trente-et-une personnes sont touchées (au 1er octobre 2009) par ces mesures. A la rédaction, 13 ont entre 50 et 59 ans et 6 plus de 60 ans.
Avec un tel plan, la VdN peut se flatter d'avoir fait le bon choix en renouvelant sa confiance à une "DRI" qui avait déjà fait ses preuves sous l'ère précédente. Quant aux "seniors", ils se consolent en observant qu'à 56 ans, DG et rédacteur en chef vont en bénéficier !

mardi 24 novembre 2009

Où est passé le dépôt de bilan ?

Avez-vous vu le dépôt de bilan ? On le cherche partout. Depuis le 12 juillet 2009, il a disparu.
Souvenez-vous des discours catastrophes d'avant 11 juillet ! Il fallait voter la liquidation de la scop sinon on y allait tout droit.
L'opération d'intimidation a été un triomphe. La VdN a remporté la mise à un prix inférieur à au moins six fois la valeur de l'entreprise et l'année 2009 va certainement s'achever sur un exercice positif.
Rassurez-vous tout n'est pas encore parfait. Le comité d'entreprise de ce lundi 23 novembre a certes pris connaissance de chiffres comptables encourageants mais ceux des ventes demeurent négatifs. Moins 2,35% en octobre. "C'est négatif mais meilleur que les mois précédents", s'est réjoui notre "ericbesson". Le JDD plonge aussi : -2,54%. Et ce n'est pas la double édition de l'Oise qui va nous relancer. Compiègne atteint les 5 405 exemplaires (3 428 le dimanche) et Beauvais les 4 425 (2 780 le dimanche). Soit un total semaine de 9 830, bien en-dessous des 10 000. Sachant que nous avons bénéficié d'une non-parution du Parisien.
La VdN a fait marche arrière sur le service informatique. Ou plutôt est revenue à ses promesses initiales. Trois informaticiens seraient conservés, les trois autres pointeront à Pôle Emploi dans l'espoir d'un ou deux reclassements dans le groupe nordiste.
Notre directeur, dit "laVoixdesonmaître", a démenti l'arrivée d'un rédacteur en chef adjoint de la VdN pour seconder notre grand "albertlondres". Dont acte !

mercredi 18 novembre 2009

Y'a pas photo

Trois reporters photographes pour couvrir l'actualité des trois départements picards ! C'est indiscutable, le CP se donne les moyens de ses ambitions.
Derrière un discours officiel où on vous parle qualité, se cache cette dure réalité : un poste supprimé, un pigiste régulier que l'on ne veut plus voir, des jeunes confrères qu'on recrute à la journée. Telle est la politique de nos dirigeants. Et ce n'est pas la VdN, en réduisant les effectifs de 12 postes, qui va redresser la situation.
Le mois dernier, notre "albertlondres" national organisait une réunion sur la une du journal. Un des participants évoqua tout naturellement la médiocrité des photos qui l'illustrent, exemples à l'appui. Sentant le vent du boulet, le Phénix de la rédaction a immédiatement dévié la conversation sur un autre point. Courageux mais pas téméraire, surtout quand il faut s'expliquer sur ses propres faillites.
Albert Londres, le vrai, se retournerait dans sa tombe s'il apprenait comment son clone se joue de la déontologie. Ne disposant plus de l'effectif nécessaire pour illustrer les reportages, il n'hésite pas à demander aux attachés de presse et autres organisateurs d'envoyer leurs propres photos. Il pourrait aussi leur demander de rédiger les textes.
Non content d'avoir détruit au fil des ans, le service "reportage", "albertlondres" (le nôtre) réduit aujourd'hui à néant le service "photo". Surtout n'allez pas dire que sa politique est responsable de la chute des ventes. Vous en faites quoi de la crise ?

mardi 17 novembre 2009

Les nouveaux négriers

Le contrat de travail à la journée ! Voilà ce que l'encore scop Courrier picard propose à ses salariés. Ou plus précisément aux nouveaux esclaves que sont ces journalistes photographes qu'on appelle un jour, qu'on rejette le lendemain et qu'on rappelle plus tard quand le besoin s'en fait sentir.
C'est ce que pratique un service dit "des ressources humaines" dans une entreprise qui, depuis 2001, s'assoit allègrement sur les vertus sociales du mouvement coopératif.
Il ne fait, en effet, pas bon être photographe au CP. Ils n'étaient que quatre, ils doivent désormais fonctionner à trois. Ce qui avec les repos hebdomadaires et les congés donne à peine un reporter photo présent par jour.
Comme cet effectif pléthorique laisse des vides dans le tableau de service, la direction a eu l'idée du contrat à la journée. "Coco, tu bosses le 3, le 17, le 18, les 21-22 et peut-être le 30. T'es content, six jours dans le mois. Pas mal !"
Pas du tout choquées par ces méthodes, les ressources "humaines" vont plus loin. Le photographe recruté un mois a peu de chances de revenir le mois suivant. Non pas qu'il a démérité, mais plus on précarise le salarié, plus on est un grand DRH. C'est ainsi qu'on a vu déjà deux remplaçants défiler depuis septembre.
Plus fort encore : la direction a jeté comme une vieille chaussette un photographe pigiste qui, depuis plus de 20 ans, collaborait fidèlement et régulièrement au journal. Elle ne veut plus le voir. Pourquoi ? La raison doit être si inavouable qu'elle refuse de s'en expliquer.
La CFDT dénonce ces pratiques d'un autre âge, indignes d'une scop et introduites depuis que des cadres incompétents en matière de presse ont été recrutés. A ces cadres, la CFDT rappelle qu'un statut spécifique à notre métier existe : celui de pigiste.

lundi 16 novembre 2009

Circulez, y'a rien à négocier

La NAO, négociation annuelle obligatoire, est, comme son nom l'indique, "obligatoire". Mais le législateur ne souhaitant pas importuner ces pauvres patrons, il ne leur a fixé aucune obligation d'aboutir.
Résultat : chaque année au CP, syndicats et direction se retrouvent autour d'une table pour rien.
Le 10 novembre dernier, nous avons eu droit à la mascarade habituelle.
La DRH fournit les documents que la loi lui impose de nous communiquer, à savoir des beaux tableaux de statistiques sur le nombre d'hommes et de femmes dans l'entreprise et par service, le salaire moyen ou la pyramide des âges.
C'est pas avec ça que la fiche de paie progresse et que les conditions de travail s'améliorent.
Quand la CFDT demande à vérifier l'application, cas par cas, de l'accord sur les qualifications des journalistes (celui qui gère notre évolution de carrière), c'est non. "La loi nous l'interdit", se retranchent nos dirigeants redécouvrant les vertus d'une législation qu'ils piétinent allègrement par ailleurs.
Sachez toutefois que sur les 85 journalistes recensés au 10 novembre 2009, sept demeurent à l'indice le plus bas (149) et huit profitent du 215. Sans oublier 134 points d'indice distribués hors grille soit l'équivalent, à 15 points près, d'un poste supplémentaire. Ces points vont à des chefs très méritants. Il n'y a donc rien à dire.

mercredi 11 novembre 2009

Le blog qui dérange les Scop

"Votre blog est indigne d'un journaliste."
"Vous vous attaquez bassement aux gens."
Le représentant des Scop, présent à l'assemblée générale du 6 novembre 2009, ne nous avait pas habitué à tant d'honneurs.
Aurions-nous tapé juste ? Aurions-nous osé dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ?
Difficile de répondre puisque lorsque nous avons voulu dialoguer avec ce Monsieur Scop, il nous a tourné le dos. "Je ne discute pas avec vous" a-t-il déclaré, coupant court à toute conversation.
Une attitude que nous ne nous permettrions pas de qualifier d'"indigne" ou de "basse".
C'est vrai qu'il n'a pas vraiment aimé quand on lui a rappelé qu'il se comportait plus en représentant du Medef coopératif qu'en représentant des sociétaires. Il l'avait d'ailleurs déjà lu sur le blog, nous a-t-il confié. C'est la seule confidence qu'il a consentie.
Son attitude confirme que le dialogue n'est pas la vertu première des Scop.
La Fédération très soucieuse de son image dans le public (lire le cahier publi-rédactionnel paru dans Le Monde ou écouter France Inter pendant 1 heure, un dimanche matin) n'aime pas les voix discordantes.
Elle ne se démarque pas à ce niveau des dirigeants du CP qui, depuis 2001, harcellent tous ceux qui n'adhèrent pas à leur politique, en particulier les élus CFDT.
"Je ne veux voir qu'une seule tête". Et les médias nationaux obtempèrent. Jamais un papier, jamais un reportage radio ou télé sur ces dirigeants de scop qui ont confisqué le pouvoir à leur seul profit.
La chute du Courrier picard qui arrive un an après celle de L'Yonne républicaine (pour d'autres raisons) devrait pourtant les interpeller.

Drôle de jeu

A quoi jouent les Scop ?
En deux ans, elles ont perdu leurs deux plus beaux fleurons de la presse écrite, l'Yonne républicaine (2008) et le Courrier picard (2009) et cela ne semble guère les émouvoir.
Leur demander de réagir constitue même une provocation intolérable. Nous en avons fait l'expérience lors de l'assemblée générale du vendredi 6 novembre 2009.
Pourtant, leur représentant nous a soumis une excellente analyse de la situation dans un document intitulé "Révision coopérative de sortie du statut coopératif".
"La définition d'un plan de relance interne aurait été la bienvenue" conclut-il. Une audace modérée tout de suite puisqu'il ajoute : "fusse-t-il (le plan : ndlr) rejeté formellement par les sociétaires".
Les scop reconnaissent que la scop Courrier picard n'a pas utilisé tous les outils à sa disposition, résultat d'un fonctionnement autocratique, peu respectueux des valeurs prônées par le mouvement coopératif. Mais cela la Fédération ne le dit pas.
Elle nous invite même à nous jeter dans la gueule du loup : "au regard de la qualité du repreneur "La Voix du Nord", nous proposons que le Conseil émette un avis favorable sur la demande de sortie du statut coopératif sous la condition suspensive qu'une Assemblée Générale Mixte soit convoquée dans les meilleurs délais". Ce qui fut fait ce 6 novembre !
Alors que la solution était de remercier dès 2003 le président et le directeur général afin de mettre en place une autre politique (fort bien développée d'ailleurs dans le rapport), les scop ont toujours affiché leur fidélité à la direction en place.
Jamais elles n'ont voulu entendre - encore moins conseiller -, la minorité qui, dès la vente des immeubles, avait prévu cette liquidation. Pour l'éviter, une action avait été engagée devant la commission arbitrale des scop en décembre 2003 afin de faire annuler l'AG de juin 2003. Menée au nom d'associés représentant plus de 5% du capital social, elle avait échoué. La commission déboutant les requérants et confortant la direction dans sa démarche.

samedi 7 novembre 2009

De profondis

La scop est morte, vive le libéralisme !
L'Histoire avec un grand H retiendra qu'un Collet est entré les armes à la main en 1944 dans les locaux du journal pour lancer cette coopérative, et qu'un autre Collet, avec un petit h, mais surtout une grosse hache, l'a détruite en moins de 8 ans pour l'offrir sur un plateau à la VdN.
L'AG du 6 novembre fut d'ailleurs pitoyable avec un président incapable de présenter un dernier bilan sans se mélanger dans ses chiffres et ses feuilles. Ce n'était malheureusement pas l'émotion qui l'étreignait mais le manque de préparation. Il avait tellement hâte d'en finir !
Dans un courrier daté du 28 octobre 2009, le conseil supérieur de la coopération a donné un avis favorable pour liquider la scop, sous réserve d'approbation par l'AG du 6 novembre. La majorité des sociétaires ayant donné son feu vert, reste maintenant à attendre l'arrêté ministériel qui autorisera la dissolution. L'Etat a un mois pour se prononcer.
La VdN pourra alors sortir son carnet de chèques. Un petit carnet puisque, selon les estimations de la CFDT, elle ne paiera le journal qu'au sixième de sa valeur.
Par contre, c'est l'entreprise qui remboursera les parts sociales acquises par les sociétaires entre le 1er janvier et le 31 décembre 2009. L'engagement n'est que verbal. On espère qu'un écrit le confirmera.
Un qui n'a pas eu besoin d'écrit, c'est le précédent directeur général. Le président lui a accordé un superbe parachute doré pour s'en débarrasser. De combien ? Cela ne regarde pas le cochon de sociétaire. "J'ai signé un acte de confidentialité qui m'interdit de le révéler", se justifie "ericbesson" conforté dans la démarche par l'avocat de la VdN, présent à l'AG on ne sait à quel titre mais précieux et arrogant renfort de la direction. La CFDT estime ce parachute doré à au moins 200 000 euros. On attend le démenti.
Ceux qui espéraient une déclaration présidentielle sur la fin de la scop en ont été pour leurs frais. Un confrère s'en est offusqué. La réponse est venue (un comble) du prédateur. Son représentant nous a remerciés, plus exactement a remercié "l'immense majorité" (faut pas exagérer) des sociétaires A qui ont répondu à l'offre de la VdN.
"La société est dans un état très préoccupant" a-t-il dramatisé ajoutant : "Nous ne sommes pas totalement certains de réussir son redressement." Sortez les mouchoirs ! Il y a cinq moins le discours était tout autre.
Aujourd'hui, il faut bien nous préparer aux temps difficiles qu'il nous réserve avec trois projets (il n'y a pas qu'à l'ENA que les plans sont développés en trois points, sans jeu de mots) :
1 - le nouveau projet éditorial "pour remobiliser l'entreprise". Avec 12 journalistes en mois. Il a oublié de le préciser.
2 - le "lourd projet du plan social de restructuration industrielle". En clair, la fermeture de l'imprimerie et une trentaine de licenciements.
3 - "le projet de refondation sociale" car "nous ne pouvons pas fonctionner de la même manière". Tous les accords d'entreprise seront dénoncés, les 35 heures remis en cause ainsi que les congés.
Pour appliquer tout ça, que nous demande-t-on ? "Il nous faudra de l'adhésion et du respect mutuel." Traduction : pas de vagues.
Comme la démagogie ne coûte rien, ce beau parleur a conclu sur cette phase belle comme de l'antique : "On a besoin de l'énergie et du talent de tous pour avancer".
Il voulait certainement parler du talent et de l'énergie de la quarantaine de salariés qui iront pointer à Pôle Emploi.

Une heure trente chrono

C'est le temps mis pour expédier la dernière assemblée générale de la scop Le Courrier picard !
En 65 ans de vie coopérative, on n'avait jamais connu ça, en tout cas pas de mémoire de sociétaire présent ce vendredi 6 novembre 2009. Car cette AG s'est tenue un vendredi, autre originalité. Pourquoi ? "Pour permettre à tout le monde d'y participer sur son temps de travail" a répondu sans se démonter notre président. Tant de sollicitude en deviendrait touchant si l'instant n'était pas si grave.
Ce 6 novembre 2009 marque, en effet, la mort définitive de la scop. Une mort voulue par une majorité de sociétaires le 11 juillet 2009 que la minorité, au sein de laquelle nous nous inscrivons, ne digère pas.
Digestion d'autant plus difficile que l'exercice 2009 sera probablement bénéficiaire de 100 000 euros et qu'en 2010, le CP va se révéler une pépite qui enrichira la VdN, comme la CFDT l'a annoncé dès mai 2009.
A un sociétaire qui lui demandait comment le conseil d'administration analysait cette embellie, notre "ericbesson" a eu bien du mal à formuler une réponse cohérente. Il a fini par concéder qu'"on n'est toutefois pas à l'abri d'un dépôt de bilan" avant que l'administrateur de la VdN ne vienne à son secours : "Le résultat 2009 (qu'il ne nie pas : ndlr) ne suffit pas à nous rassurer notamment au regard de l'évolution de la diffusion".
La diffusion ? Il y a un an, d'aucuns attiraient l'attention de la direction sur sa baisse mais, ce n'était pas d'actualité. Et bien sûr, rien n'a été fait pour la redresser.
Nous étions 133 sociétaires présents ou représentés (sur 244) à cette ultime AG. Norpicom à lui seul représentait 72 voix. L'enterrement n'a pas été de première classe. Le président n'avait plus son directeur général historique pour mener les débats. Son successeur s'est bien gardé de prendre la parole. Ce n'était pas le moment de commettre un impair devant le futur patron qui l'a choisi (dès septembre 2008) pour diriger la SA Courrier picard.
Une SA où les irréductibles qui n'ont pas vendu leurs parts sociales au prédateur, ne seront que cinq (et non plus 19). A défaut de quantité, il y aura la qualité !
Les trois caisses du Crédit agricole (Brie-Picardie, Nord Est, Nord de France) ont, elles aussi, décidé en septembre de céder leur participation dans Norpicom à la VdN. A quel prix ? 16 euros la part comme les sociétaires ? Mystère pour le moment.

mercredi 4 novembre 2009

Dernière opportunité

"Au contraire de la plupart des sociétaires, vous ne nous avez pas retourné signée la promesse de vente et d'achat des parts sociales du Courrier picard que vous détenez."
A 48 heures de l'AGO du CP, la VdN revient à l'attaque. Les 19 sociétaires qui ont décidé d'afficher leur attachement à la scop en ne vendant pas au prédateur leurs parts sociales, ont reçu ce mercredi un joli courrier signé Jacques Hardoin.
Il les invite à se décider avant le 30 novembre 2009 à minuit. Appréciez la précision !
Il est tellement avenant qu'il laisse à ces horribles réfractaires "une dernière opportunité". C'est trop aimable à vous, cher Jacques !
Là où il déçoit, c'est dans son prix d'achat : "aux mêmes conditions de prix (16 euros par part sociale)". Il aurait pu faire un effort.
A défaut, les irréductibles lui disent merci pour le timbre joint à la réponse. Voilà 90 centimes que ceux qui ont trop rapidement répondu au chant des sirènes ne récupéreront pas.
Ultime réconfort, ils auront l'occasion de le revoir dans une autre structure : la SA Courrier picard ! Nul doute qu'ensemble, ils feront du bon travail.

Noir de rigueur

Le noir sera de rigueur ce vendredi 6 novembre 2009. C'est vêtu de la couleur du deuil que nous invitons tous les sociétaires à se rendre à l'assemblée générale ordinaire du Courrier picard.
Dès 9h30, on y examinera les comptes de... 2008.
L'AGO survient quatre mois après une AG extraordinaire qui a consacré la mort de la scop. Ce calendrier sent les petits arrangements. Avec la complicité bien entendu de la fédération des Scop.
Ce sera aussi la première fois que l'AG se tiendra un vendredi. Afin de permettre à tout le monde d'y participer, elle avait toujours lieu un samedi ; ça permettait aux équipes de nuit d'être présentes. Cette année, notre "ericbesson" a courageusement convoqué les sociétaires en semaine. Cela lui évitera la présence des rotativistes et du personnel d'expédition. N'a-t-il pas voté leur licenciement pour fin 2010 ? Un reflet du mépris avec lequel cette braderie de la scop à la VdN est menée.

Un "chef porion" dans les hortillonnages

"Vous n'allez pas récupérer le meilleur." La réaction d'un confrère de la VdN a qui nous apprenions que son rédacteur en chef adjoint, chargé des locales, Hubert Prévost, allait rejoindre le CP en qualité de tuteur d'"albertlondres", à défaut d'être rassurante, a au moins le mérite de la franchise.
La quarantaine bien sonnée, cet ancien chef d'édition à Douai semble être affublé d'un tas de surnoms dont le plus usité serait "chef porion". Un qualificatif par forcément flatteur au pays des mines.
Éminence grise du rédacteur en chef de la VdN, Jean-Michel Bretonnier, il est aussi son plus fidèle informateur. "Il lui raconte tout. Si tu veux faire passer un message, tu lui transmets. Il va tout de suite le répercuter," confie un autre confrère qui ajoute : "Si il peut t'enfoncer, il ne se gênera pas." Ce garçon est, paraît-il, "sans état d'âme". C'est la recette pour réussir. Délation et répression sont les deux mamelles d'un bon chef.
Par contre, il ne risque pas de faire trop d'ombre à "albertlondres". "Il n'a jamais ramené un scoop à la Voix." Un point commun aux deux compères !
Le sentiment à Lille est qu'on cherche à s'en débarrasser. C'est sympa d'avoir pensé au CP !
La nouvelle fait déjà des heureux à la rédaction nordiste où l'on confesse avec un large sourire : "Il va arrêter de nous faire ch... !"

dimanche 1 novembre 2009

"albertlondres" cornaqué

"Tous les cadres sont confirmés à leur poste" a dit et écrit la VdN en faisant main basse sur le CP le 11 juillet 2009.
La CFDT s'était étonnée de cette confiance. Comment pouvait-on laisser en place une équipe qui avait échoué ? A moins que cet échec n'en fut pas un. Que leur mission - contribuer au plus vite à la mort de la scop - ait été si bien accomplie qu'elle méritait récompense.
S'ils avaient écouté la CFDT, ces cadres sauraient aujourd'hui qu'à la VdN, rien n'est "irrévocable".
Le service informatique fut le premier à s'en apercevoir. Nos six informaticiens ne devaient plus être que trois. En octobre, ils ont appris que la Voix n'en garderait qu'un. On espère que ce sera l'administrateur de service. Il le mérite. N'a-t-il pas voté pour la liquidation de la scop ?
Le prochain à faire les frais de cette politique pourrait être notre cher "albertlondres".
Selon des informations recueillies par la CFDT, le grand frère du Nord s'apprêterait à lui coller un poisson pilote. Hubert Prévost, membre de la rédaction en chef, serait chargé de cornaquer le meilleur rédacteur en chef de France. Où va-t-on ?
"Au Courrier picard, ils ne savent pas travailler", entend-on dans les couloirs lillois. Serait-ce c'est parce que leur chef n'est pas à la hauteur ? Les mauvais esprits de la CFDT le prétendent depuis des années. Si maintenant, Jacques Hardoin et ses sous-fifres partagent nos analyses, le journal est effectivement mal parti.
Autre camoufflet : les "ch'tis" veulent mettre un terme à la micro locale. Là, c'est l'inventeur de la page "bébés" qui est mis en cause, celui qui ,dans l'Oise pour justifier et remplir sa double édition, publie concours de cartes, dons du sang et autres lotos.
Ce vendredi 6 se tient la dernière AG de la scop. Nul doute que nos "amis" de la VdN nous en dirons plus.

mercredi 28 octobre 2009

Le plan JFM revient

Vous souvenez-vous du plan JFM ? Ce plan de réorganisation de la rédaction concocté à la fin du siècle dernier par un confrère qui se prenait pour le rédacteur en chef. Il était tellement fumeux que la direction avait vite fait marche arrière.
Eh bien, le plan JFM revient. Il a été présenté dans sa version 2009, le mardi 27 octobre, aux confrères de l'Oise par notre "albertlondres" en personne cornaqué par le directeur général, dit "laVoixdesonmaître".
Le voici dans ses grandes lignes :
1- Le service reportage est supprimé. Les deux reporters de l'Oise sont désormais SDF. Que vont-ils devenir ? Mystère ! Ils pourraient être affectés dans les locales."Ne vous inquiétez pas" les a rassurés leur cher patron qui, dans un soucis d'égalité (appréciez la pertinence de l'argument), a décidé de liquider également le reportage dans la Somme. "albertlondres" l'avoue : ce service fonctionne mal. Et pour cause, c'est lui qui l'a détruit notamment en réduisant l'effectif d'au moins 3 postes.
2- Le poste de responsable départemental va, lui aussi, être supprimé. On supprime beaucoup chez les porte-flingue de la VdN. Néanmoins, l'Oise aura deux chefs d'édition : l'un à Compiègne, l'autre à Beauvais. Il avait été pourtant dit en CPR, la semaine précédente, que la hiérarchie ne serait pas renforcée. ça commence bien !
3-Le service reportage est remplacé à Amiens par deux cellules (1).
Une cellule "fait du jour", le grand projet JFM qui demandait de doubler au moins les effectifs. Aujourd'hui, on va le mettre en oeuvre avec 12 postes en moins à la rédaction.
La deuxième cellule sera celle de la "justice-faits divers". Ces faits divers dont la rédaction en chef se repaît avec ses bons titres de caniveau en Une . Depuis 2003, l'image du journal a beaucoup gagné en ce domaine.
Troisième cellule, le Desk. On va le renforcer avec une équipe du matin et une d'après-midi. On n'en sait guère plus pour le moment sinon que le Desk fera le conducteur.
4- C'est confirmé, les secrétaires de rédaction disparaissent dans les locales. A leur place des pilotes, un terme importé directement de Lille.
La CFDT demandera que ces pilotes soient rémunérés en conséquence et touchent la même prime que leurs camarades de la VdN.
Par ailleurs, "albertlondres" a désigné son chef de projet pour la nouvelle formule. Ce sera Paulo.
De la réunion dans l'Oise, ressort aussi un autre message : la scop, c'est fini et bien fini. Il va falloir vous le mettre dans la tête.
Le DG tombe chaque jour un peu plus le masque. Docteur Jeckyll cède la place à Mister Hyde.
Il entend ainsi "remettre en selle la hiérarchie qui aura plus d'autorité". Visiblement, il n'a pas compris que si cette autorité est remise en cause, c'est que sa légitimité n'est pas reconnue.
Il le sait d'autant mieux qu'il perpétue la pratique : à la rédaction du Courrier picard, on ne devient pas cadre par sa compétence mais sur des critères plus subjectifs comme, entre autres, l'appartenance syndicale (pas à la CFDT, on vous rassure).
"On ne supportera plus les gens qui travaillent à quart ou à mi temps" a encore dit "laVoixdesonmaître". La CFDT ne peut que l'approuver. Elle va même plus loin : elle dénonce un éminent confrère qui, de mars 2003 à juin 2009, a quotidiennement refusé de rédiger l'éditorial.
Il semble que depuis, le DG l'a sanctionné en le confortant dans sa fonction et en lui confiant la réorganisation de la rédaction.
Une réorganisation "empruntée" à un autre où déjà pointent les règlements de compte.


(1) Ne riez pas, c'est le mot employé par la direction. Et ce n'est pas un lapsus.

mardi 27 octobre 2009

Ma scop m'a tuer

C'est beau une Société coopérative ouvrière de production ! Une Scop, pour les intimes.
Des salariés qui se regroupent, fondent leur entreprise, partagent le travail, cogèrent, élisent leur dirigeants, les révoquent si besoin. L'idéal dont rêve tout salarié.
Depuis 1945, le Courrier picard est une scop. Elle va le demeurer encore quelques semaines. Fin 2009, la scop aura vécu. Un an après sa soeur jumelle l'Yonne républicaine, elle va à son tour disparaître pour tomber dans l'escarcelle de la VdN et du groupe Rossel.
Quand en 2001, les sociétaires, ces salariés qui composent la scop, ont élu un nouveau président, ils ignoraient qu'ils venaient de désigner un "éricbesson" qui allait les trahir et livrer leur outil de travail à un grand groupe de presse.
Cette liquidation d'un des derniers quotidiens français encore indépendant, la CFDT l'a vue venir dès 2003 avec la vente du patrimoine immobilier, situé en plein centre-ville d'Amiens. "Quand on vend les bijoux de famille, avions-nous dit à l'époque, c'est le début de la fin." Et de prévoir alors cette fin pour 2010 !
En 2001, le nouveau président a amené dans ses bagages un directeur général recruté au Crédit agricole, actionnaire minoritaire du Courrier picard. Ce dernier ignorait tout de la presse mais était plein de certitudes. Résultat : en 8 ans, il a mené à la faillite une entreprise qui venait de se relever d'un dépôt de bilan survenu en 1985.
Il a liquidé le patrimoine et s'est lancé dans des investissements ruineux dont il n'a jamais obtenu de retour. Et pour cause, dès le départ, tout le monde savait que ses projets étaient voués à l'échec. Pour n'avoir pas été étudiés sérieusement, ils creuseraient un peu plus notre déficit.
La CFDT a été la seule à dénoncer ses agissements. Cela lui a coûté cher. Ses représentants ont subi une politique de harcèlement, multipliant avertissements et autres mises à pied sans fondements.
Pour en arriver là, le DG a bénéficié de complicités.
En premier lieu, la VdN, actionnaire minoritaire, elle aussi. Ses deux représentants au conseil d'administration ont encouragé sa politique mégalomane. Il fallait hâter la ruine du CP pour le ramasser à moindre prix. Opération réussie !
Les cadres du journal, ensuite. Ils les a tous recrutés à son image. Ceux qui n'adhéraient pas à sa démarche étaient soit remerciés (2 directeurs de la filliale publitaire sont partis en 4 ans), soit mis au placard. Des salaires hors de proportion avec les moyens du journal et des primes généreuses ont récompensé leur fidélité (800 euros par mois pour certains).
Les élus enfin, ceux du conseil d'administration qui se sont laissé confisquer leurs prérogatives, ceux du comité d'entreprise qui n'ont jamais voulu dénoncer ses agissements.

La mort du statut coopératif, c'est aussi l'échec de la Fédération nationale des Scop.
Son image en prend un sacré coup. Elle qui multiplie les opérations de pub dans la presse nationale, n'a rien fait pour sauver le CP, ni l'Yonne républicaine en 2008.
Quand ses représentants interviennent en assemblée générale des sociétaires, c'est toujours pour apporter leur soutien à une direction qui bafoue allègrement l'esprit et les règles coopératives.
La Fédération des Scop, il faut le savoir, c'est le Medef du mouvement coopératif.

vendredi 23 octobre 2009

Réorganiser la rédaction : quel chantier !

L'arrivée de la VdN au CP va se traduire par la suppression de 12 postes de journalistes. Douze emplois en moins !
Comment faire fonctionner la rédaction avec seulement 80 personnes ?
Comment articuler cet effectif avec le projet de nouvelle formule ?
Ce sont les questions que la CFDT souhaite débattre avec la direction qui, de son côté, n'est guère disposée à négocier. Elle entend nous mettre devant le fait accompli.
"L'effectif est lié à la formule et une réorganisation de la rédaction est inéluctable" a déclaré en CPR mardi 20 octobre le rédacteur en chef.
Qui va travailler à cette réorganisation ? "albertlondres" lui même (normal, c'est le chef), le directeur général et la DRH. La CPR ? "Elle sera forcément impliquée mais le contenu n'est pas forcément son affaire", estime le rédac chef.
A la CFDT, nous considérons que c'est son affaire et nous demandons que la rédaction soit totalement associée à cette réorganisation. La seule instance compétente est, encore une fois, la CPR.
"Nous travaillerons sur les principes, pas sur les noms" a encore précisé le rédac chef.
Interdit de rire ! Chacun sait que depuis son arrivée, il n'a travaillé que sur "les principes" et jamais, oh grand jamais, sur "les noms".
Parmi les premiers "principes", la simplification de l'organisation de la rédaction "y compris la hiérarchie" où, promis-juré, on n'ajoutera pas de nouvelles strates. C'est vrai qu'il y en a déjà beaucoup : il faut du monde pour faire faire son travail par les autres.
Notez qu'il n'est pas dit qu'on va en supprimer. Les 12 postes à gagner, soyons-en sûrs, ne seront pas pris là (exception faite du "doublon" actuel dans l'Oise).
Autre "principe", l'instauration du pilotage dans les locales. En clair, la suppression des secrétaires de rédaction et l'importation du modèle VdN avec un poste de "pilote" occupé à tour de rôle par les localiers. La formule pourrait s'étendre aussi au service des Sports.
Troisième "principe" : le rôle des IG qui seront plus impliqués, mieux responsabilisés dans la préparation du journal. C'est la vieille idée d'un superviseur présent dès le matin pour gérer les pages IG, Région et Dep.
Enfin, le conducteur sera fait 100% par la rédaction du CP. Une déclaration qui intervient après le déplacement de toute une délégation de la rédaction en chef à Lille sur le sujet.

La réorganisation de la rédaction devra être en place en mai.
Entre temps, il faudra gérer les départs non remplacés. C'est une autre histoire !

mercredi 21 octobre 2009

Nouvelle formule, anciennes méthodes

La Commission permanente de rédaction (CPR) s'est réunie hier matin. A l'ordre du jour : la nouvelle formule du Courrier picard.
Il va falloir s'y habituer. Après "Internet", priorité des priorités, fut-ce au détriment du journal papier, nos dirigeants vont désormais nous rebattre les oreilles avec "la nouvelle formule".
Imposée par la Voix du Nord, elle doit être terminée en juin 2010. Le petit doigt sur la couture du pantalon, la direction s'y attelle sans perdre de temps.
C'est notre "albertlondres" - le rédacteur en chef que la France entière nous envie pour avoir créé de superbes pages "bébés" et "mariages", uniques en PQR - qui va piloter l'opération. Il a déjà décidé de nommer un responsable du projet. Ce journaliste sera détaché (et remplacé à son poste) pour mener la réflexion.
Il devrait être aussi fait appel à un consultant extérieur qui réaliserait des études qualitatives. "Des études objectives" a cru bon préciser "albertlondres" en forme de demi aveu laissant sous entendre que les précédentes ne l'ont pas toujours été. Souvenons-nous des oeuvres du fils d'un directeur général. Du Jean Sarkozy avant l'heure !
Le coup d'envoi de l'opération "nouvelle formule" est prévu en novembre. Un calendrier de réunions est déjà établi. Chacun sera convié venir à écouter la bonne parole.

La CFDT accueille favorablement le projet de nouvelle formule en rappelant que chaque fois qu'elle a évoqué le sujet, la direction lui faisait comprendre que ce n'était pas à l'ordre du jour.
La CFDT demande que le choix du journaliste pilote fasse l'objet d'un appel à candidature, comme cela s'est toujours pratiqué au Courrier picard.
Refus catégorique ! "albertlondres" entend imposer un homme à lui (ne rêvez pas les filles, ce n'est pas pour vous). On espère qu'il ne sera pas à l'image de ceux dont il s'est entouré depuis son arrivée : docile avec le chef, autoritaire avec le petit peuple, sans idées et surtout n'appartenant pas à la mouvance CFDT, le crime suprême.
Pour la CFDT, les conditions dans lesquelles se met en place l'opération augurent mal de la suite surtout quand notre "albertlondres" a le culot de déclarer à la CPR qu'il entend travailler "dans une démarche assez participative". Il n'en prend pas le chemin.
La CFDT demande à la direction de rectifier le tir et de revenir sur un processus démocratique de choix du pilote, en respectant les accords d'entreprise.

vendredi 16 octobre 2009

Chronique d'une mort annoncée

Vendredi 16 octobre 2009
Après bien des tergiversations, le blog des journalistes CFDT du Courrier picard est né.
Nous avons longtemps hésité avant de nous lancer.
Les encouragements de plusieurs confrères, notamment ceux qui ont quitté le journal et n'ont plus aucune information sur son devenir, nous ont poussés à franchir le pas.
Finies les "Petites nouvelles du front" que nous diffusions auprès de quelques-uns par courriel.
Désormais, c'est presque au quotidien que nous allons pouvoir vous tenir informés de la vie de la société coopérative ouvrière de production (Scop).
Enfin, quand on dit "vie", on ne veut pas faire de l'humour noir.
Parce que, en cette fin d'année 2009, c'est plutôt de sa mort qu'il s'agit.
Les vautours de la Voix du Nord rôdent dans la maison depuis ce funeste 11 juillet 2009.
Le 11-septembre de tous ceux qui étaient attachés au statut coopératif !
Les jours d'un des derniers quotidiens régionaux encore indépendant des grands groupes sont désormais comptés. Son agonie mérite bien un blog.