mercredi 18 novembre 2015

"Appliquer sans états d'âme"

"Merci d'appliquer sans états d'âme le processus demandé." Quand un adjoint au rédacteur en chef, à court d'arguments, s'exprime, c'est sans ambiguïté. On ne discute pas les ordres dans une rédaction aux mains du groupe Rossel-Voix du Nord.
L'histoire mérite d'être contée tant elle témoigne de la mise sous l'éteignoir de la rédaction du Courrier picard depuis cinq ans.
En cette fin d'année, les rédactions préparent leurs palmarès des hommes et femmes de l'année qui feront les choux gras d'un début janvier généralement creux en actualité. Ces palmarès sont l'occasion de faire participer les lecteurs. Un bulletin de vote leur est proposé via le journal papier et, progrès oblige, le web.
Un mail d'un de ces "adjoints", daté du 3 novembre 2015, invite donc les responsables d'agences locales à reconduire l'opération. Avec une nouveauté : "Pour les votes, le choix de l'entreprise est de les demander aux lecteurs uniquement sur le web".
Déjà l'expression "choix de l'entreprise" a de quoi choquer tout journaliste qui se respecte. On pensait naïvement que ces choix émanaient de la rédaction et du rédacteur en chef. Que nenni ! Dans le monde de Rossel-VdN, la rédaction n'a pas son mot à dire.  Seuls les cadres savent et décident. Ce "choix de l'entreprise" vient, selon notre affidé, d'un mystérieux "comité de coordination" dont personne n'a entendu parler.
Un chef d'édition a contesté la décision, rappelant qu'il avait recueilli 169 bulletins papier l'an dernier, et que tous les lecteurs n'avaient pas accès à Internet.  Mal lui en a pris d'autant qu'il a aussi eu l'outrecuidance de demander "un seul argument valable" pour écarter les lecteurs qui achètent encore le journal.
Le grand chef a alors fait péter ses galons. "Nous ne pouvons que clore ce débat", lui a-t-il répondu, ajoutant qu'"avec les arguments (ndlr : lesquels ?) de la rédaction, de la promo, de la pub, des ventes, le directeur général a tranché." Circulez, y'a rien à voir et "merci d'appliquer sans états d'âme, le processus demandé".
La CFDT dénonce ce comportement. La réaction du chef d'édition était de bon sens, argumentée et participait du débat naturel dans une rédaction digne de ce nom.
La CFDT en appelle au rédacteur en chef. Elle a mis ses espoirs en cet homme de terrain, lors de sa nomination en mai dernier,  pour que cessent ces pratiques et qu'un dialogue normal soit rétabli. Elle lui demande de ne pas fuir ses responsabilités et de montrer clairement la ligne qu'il entend suivre.

jeudi 5 novembre 2015

Quand la concertation prime


C'est l'heure de la réorganisation au siège avant d'intégrer de nouveaux locaux proches de la gare d'Amiens, probablement en 2017.
PMP, la filiale publicitaire, abandonne sa grotte pour s'installer dans les anciens locaux du prépresse, libres depuis trois ans ; les ventes et les abonnements se rapprochent ; le web quitte les courants d'air ; les locales Amiens et Amiénois se séparent ; la photo se dirige vers un local sécurisé alors que ce n'était pas prévu à l'origine ; la tour de contrôle descend d'un étage ; la documentation évite le garage...

Tout le monde semble y trouver son compte, même s'il faudra rester vigilant quant au confort de chacun une fois le déménagement réalisé. Les premiers mouvements de bureaux sont prévus avant la fin du mois. 

La CFDT se félicite qu'il y ait eu, cette fois, une concertation, via le CHSCT et le CE, ce qui a permis une consultation auprès des personnels concernés et ainsi faire remonter les doléances de chacun. Autorisant certains réajustements. La CFDT espère qu'à l'avenir ce type de démarche sera renouvelé, notamment pour le futur déménagement du siège.


Si Compiègne avait eu cette chance


Il y a encore quelques mois, le mot concertation était inexistant au sein de notre entreprise, avec des conséquences parfois désastreuses. Le déménagement de l'agence de Compiègne en est le meilleur exemple. 
Le CHSCT avait été averti après coup. Résultat : des conditions de travail déplorables dans un local à l'étroit. La direction de l'époque se contentant de répondre : " On est dans les clous, on respecte les normes pour la superficie des espaces de travail ". 
Le rédacteur en chef d'alors s'était soucié du problème bien après le déménagement et surtout après de nombreuses plaintes de journalistes. Il n'avait rien trouvé de mieux que de proposer l'interdiction d'accès des locaux aux correspondants sportifs le vendredi, afin de libérer de la place. Il fallait y penser !

Pendant ce temps, vos élus CFDT, via le CHSCT, le CE et les DP, ont toujours dénoncé cette situation d'inconfort à Compiègne. Aujourd'hui, la médecine du travail nous donne raison. Un récent rapport indique que la taille des locaux est largement insuffisante par rapport au nombre de personnes qui y travaillent. Soulignant que " la surface recommandée pour 7 salariés est normalement de 105 m² soit environ le double de la surface actuelle sur la partie en open space ".

Avec un minimum de concertation en amont, nous n'en serions pas arrivés à une telle situation. 
La CFDT demande à la direction que le sujet des locaux de Compiègne soit réexaminé au plus vite. Et que des mesures collectives ou individuelles adaptées soient prises pour améliorer les conditions de travail des salariés.